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 [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées

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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Mar 18 Nov - 17:01

Aux alentours des Champs Elysées, 14 heures,

-  On a rarement vu ça ! Comme aurait dit la Marie Antoinette à l'époque, il y a foule ici aujourd'hui ! lança en riant l'une des dernières recrues de la Gestapo se trouvant aux côtés de l'adjudant.

A cette remarque, la jeune Damien acquiesça simplement de la tête avec gravité. Oui il y avait du monde ! Trop même ! Arriverait-on à gérer toute cette foule et à arrêter quelques charognards de résistants ? Célia aurait parié gros sur le fait qu'il y en ait de planqués, n'attendant que l'arrivée de Glucks pour fondre sur lui. Mais mettre la main sur certains de ces enragés, c'était comme trouver une aiguille dans une botte de foin ! Elle n'aimait pas du tout ça,  et en siffla entre ses dents comme une vipère acculée dans un trou ! La pression pesait tellement sur les épaules de toute la sécurité allemande et française … Mais justement, il ne fallait pas se laisser impressionner par l'ampleur de la tâche et redoubler d'autant plus de vigilance. Elle était là pour ça et pas pour s'avouer vaincue.

-S'il vous plait, gardez vos références pour vous. On est pas là pour prendre le thé et se rappeler de nos cours d'histoire.

Oui, à cet instant, elle était clairement d' une humeur de chien ! Et elle songea d'ailleurs que même si Glucks était apparemment un vrai bouledogue au quotidien comme on lui avait laissé entendre, elle aurait peut-être pu rivaliser avec lui sur ce point. Dommage, la jeune fille ne pourrait jamais comparer leurs caractères. Il n'était pas prévu qu'elle le rencontre un jour, malgré leur proximité du jour. A moins bien sûr, que le destin en juge autrement.

- Et arrêtez de renifler, c'est insupportable ! J'ai pas besoin de morveux sous mes ordres ! Mouchez-vous une bonne fois pour toutes et ouvrez enfin l'œil, oubliez pas que vous êtes là pour faire vos preuves ! Allons faire un tour d'observation !

Marchant à pas de loup, Célia observait tout cet essaim grouillant de parisiens. Elle avait son œil de lynx des grandes opérations : celui qui lui avait permis d'obtenir son grade.  Il ne fallait pas qu'elle déçoive Edwin Grüper, le responsable du maintien de l'ordre au sein de la Capitale ...

- Hé toi là ! Pose ton sac par terre et recule de trois pas, le temps que je l'examine !

Ah un suspect ! Son subordonné porta automatiquement sa main à son pistolet pour le faire obéir. Encore un étudiant ! Une graine de manifestant sans doute …  Mais hélas, elle ne trouva pas un seul tract à l'intérieur de sa besace, et quand elle le fouilla, il n'avait rien sur lui non plus.

- Pourquoi tu tenais ce sac comme si c'était la prunelle de tes yeux ?
- Je veux pas perdre la broche que je dois offrir à ma petite amie, c'est tout !
- C'est ton jour de chance ! File !

Mauvaise pioche, mais au moins Célia avait réussi à terroriser le groupe de personnes s'étant trouvé à proximité du garçon. C'était toujours ça de pris. La démoniaque brune continua encore un peu sa marche, lorsqu'aux alentours des tribunes, elle remarqua la présence de Viktor Eppensteiner. Le Standartenfürher en pinçait clairement pour elle, elle le savait et en jouait. Mais ce n'était pas le  jour pour ça, donc aujourd'hui elle s'abstiendrait. Lui aussi peut-être d'ailleurs à en juger par son visage fermé.

- Fraulein Damien, quel plaisir de vous voir. J'ai le malheur de ne pas être à vos côtés aujourd'hui, je serais à la tribune. Je compte sur vous pour me dire ce que vous avez vu, … à moins que vous suspectiez quelque chose ?

Ah non, il n'avait pas pu s'empêcher de la draguer en fin de compte, même dans une phrase si sérieuse. Mais heureusement, il ne s'attarda pas à des politesses galantes.

- J'ai besoin de savoir ce qu'il se passe à la sécurité, je voudrais un rapport de tout. Je reviendrais sans doute, je ne peux pas m'empêcher de travailler, même en dehors du service.
- Ne vous en faites pas, je suis sur le qui-vive  et je vous tiens au courant si quelque chose de louche se passe ! … Enfin quelque chose de plus que la situation actuelle, qui l'est déjà en soi ! Profitez quand même de la fête.  A tout à l'heure.

Et tous deux tournèrent les talons.

15 heures.

Le SS-Gruppenführer était arrivé sans encombres à Orly. La nouvelle venait de lui parvenir. Bon c'était déjà ça. Maintenant, il était en route et s'apprêtait à entamer sa descente des Champs.

- Adjudant, regardez la foule est de plus en plus nombreuse là bas !
- Vous avez raison !

Non loin de là à quelques centaines de mètres, Grüper semblait prendre la température auprès de ses hommes. Elle s'avança vers le planton le plus proche d'elle et lui demanda son émetteur-récepteur mobile, qu'elle démarra et colla à son oreille.

- Capitaine ? Oberscharführer Damien au rapport ! Un attroupement potentiellement suspect se fait du côté de la place de la Concorde. Je compte y aller avec quelques renforts, voulez-vous nous y accompagner  ?
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Mar 18 Nov - 18:37

En règle générale, Axel n’appréciait pas être dérangé, tout autant qu’il détestait qu’on lui fasse la leçon sur son travail. Et plus encore, il détestait qu’un homme atterri là par l’opération d’un esprit nommé zèle, sirotant son shnaps à mille lieues de Paris, vienne vérifier s’il exécutait les ordres du Fürher. A cet agacement s’ajoutait le fait que von G restait d’un grade inférieur au sien, et que dans l’esprit de cet homme ayant l’armée pour famille, il était indigeste de recevoir des leçons d’un subalterne. Se défouler sur un résistant avait été une manière de décompresser de ce qui allait l’attendre toute l’après-midi durant...outre le défilé, les évidentes remontrances du Fürher par la bouche de von G, un cocktail rempli d’hypocrites à qui il n’avait aucune envie de donner ne serait-ce qu’une gratification, montrer les résultats “extraordinaires” des SS à Paris...les réjouissances qu’il avait lui-même ordonné le lassaient avant qu’elles n’aient commencé. Un défilé était toujours un stress continu, mais dans cette situation, dans une ville remplie d’ennemis, l’enjeu était bien plus compliqué. Axel ne rêvait que de se retrouver chez lui et de renvoyer le chien de garde du Führer à Berlin.

Lorsque la voiture officielle débarqua enfin, il inspira longuement, s’assura du soutien physique de son état-major, et s’approcha pour saluer l’envoyé de Berlin.
Comme à son habitude, il restait aussi chaleureux qu’une tranchée sous l’hiver 17.
- Von Hafer... Vous savez que l'on parle souvent de vous à Berlin ? Le gouverneur de Paris qui boit du champagne et qui a toutes les difficultés du monde à pacifier sa ville pendant que les meilleurs stratèges combattent vaillamment dans l'Est. On m'a demandé un rapport de ma visite, ici, j'espère de tout cœur être satisfait.
-Nous n’avons hélas pas les stratèges dont nos troupes ont pu bénéficier à Stalingrad, von Kunsdorf-Weigwitzer, répondit Axel si poliment que von G ne sourcilla pas et haussa seulement les épaules avant de jeter un oeil aux troupes. Si Axel n’était pas si ennuyé par cette visite, il aurait presque été fière de l’armée qu’il voyait devant lui, sur le long de l’avenue.
- Oh mais vous avez réussi à pousser les habitants à venir m'acclamer ? Je vais peut-être devoir réviser son jugement sur votre efficacité, von Hafer. Descendez l'avenue à mes côtés, voulez-vous ?... Ils sont obligés de nous suivre, les hommes de Pétain et ce garde du corps, là?
-Paris a étonné le Fürher, herr Gruf, même si elle n’est pas aussi belle que Berlin, vous y trouverez quelques chefs d’oeuvre. Il songea à cet instant à ce Poussin qu’il avait fait détacher du Louvre pour le garder dans son appartement parisien. Nous sommes en collaboration avec la France, herr Gruf, continua-t-il alors qu’ils commençaient la descente des Champs et saluaient les premiers commandants. Cette délégation doit en effet nous suivre. Nous sommes très sensible à votre sécurité, je serais bien ennuyé s’il vous arrivait quelque chose.
Il n’en songeait pas un seul mot, ayant préféré voir ce garde chiourme au fond d’une fosse. S’il pouvait se prendre une balle, l’affaire serait terrible et il risquerait certainement le même sort, mais l’Allemagne serait libérée d’un crétin chauvin, incapable d’observer la beauté de l’Arc de Triomphe qu’ils venaient de laisser derrière eux. Encore un que la Grosse Bertha n’aurait pas du épargner.
-Arrêtez votre zèle, le Fürher sera informé des moindres dysfonctionnements de cette journée, et vous êtes en tête de liste, von Hafer.
-Herr general, ,corrigea Axel froidement. Nous pourrons parler de tout cela plus tard, les hommes postés à Paris ont grand hâte de vous voir; descendons, je vous prie. Le champagne va être chaud, ajouta-t-il pour lui ironiquement, alors que von G s’était éloigné de quelques pas.
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Mar 18 Nov - 19:11

Les Champs Elysées

Elise continuait de flâner sur les Champs Elysées quand quelqu'un se heurta à elle. La blonde eut un léger mouvement de recul tout en empoignant son propre sac contre elle. Par les temps qui courraient, personne n'était à l'abri d'un vol à la sauvette et les rassemblements de ce jour étaient sans doute propices à ce genre d'incivilité.

Levant le nez, Elise se retrouva face à une jeune femme qui n'avait au premier abord rien de menaçant, mais la veste étoilée que cette dernière camoufla n'avait pas échappé à sa vigilance. Comment un juif pouvait avoir échappé aux rafles, aux ghettos et à l'attention de tous ? La blonde hésita quelques instants avant de se rendre à l'évidence: il n'était pas dans sa nature de faire tout un esclandre publiquement, elle était bien trop sournoise pour ce genre de chose.

-Vous devriez éviter un tel déguisement, madame, surtout aujourd'hui. Les allemands vont déferler dans les grands axes de la capitale et il serait dommage qu'une simple farce vous mène dans quelques postes de police.

Voilà, un déguisement... Il ne pouvait pas en être autrement. Un juif exhibant son étoile jaune aujourd'hui ne tiendrait pas trois minutes dehors sans être dénoncé ou arrêté. Distraitement, la blonde avança son fume cigarette vers ses lèvres et eut une courte inspiration, suivie d'un halo de fumée blanche.

-A vrai dire, je suis surtout là par curiosité. Je ne pense pas que cela change quelque chose si j'accueille ou applaudis un homme que je ne connais guère.

Cette visite lui était bien plus amère qu'agréable, même si elle avait pour les allemands un attrait certain. Cependant, Elise était consciente que seule dans cette foule incompréhensible elle se lasserait vite, surtout que quelques parisiens s'impatientaient et se mettaient sur la pointe des pieds tout en espérant voir le début du cortège. On put même entendre un homme pester du retard qu'aurait l’événement... Voilà ce qui laisserait le temps aux deux jeunes femmes de gagner un poste de vue plus intéressant.

-Dans ce cas... S'il y a de l'animation à la place de la Concorde je ne peux que me laisser guider. J'avais prévu une journée des plus calmes et des plus ennuyeuses, je ne refuse jamais un peu de piquant.

Un sourire anima le visage d'Elise qui commença à faire quelques pas. Ses grands yeux clairs se posèrent sur son interlocutrice.

-Je suis Elise Joubert.

La moindre des choses était de se présenter, même si son nom ne parlait à personne.
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Mar 18 Nov - 23:38

« Au rapport. »
« Rien à signaler, Capitaine. Tout semble calme, même si pas mal de civils s’accumulent au fur et à mesure. »
« Hum. Quelle atmosphère ? »
« Je dirais attentive et calme, je n’ai rien perçu de préoccupant pour le moment. »

Edwin se raidit en sentant une pointe familière naître entre ses omoplates. Il fallait absolument qu’il trouve le moyen d’annihiler les douleurs dorsales qui le handicapaient chaque fois que la pression devenait trop palpable en lui. Néanmoins, il ne faillit pas à son maintien, tournant la tête vers les bords des Champs. Même en amont, il ne pouvait que constater l’afflux toujours perpétuel de Parisiens clairement intrigués par cette manifestation en grande pompe.

*Il faut peu de choses pour divertir une foule… À défaut de pain, des jeux.*

Même s’il pensait que ce genre de démonstration était plutôt du genre à attiser un peu plus le souffle de révolte qui recouvrait la capitale. À l’heure où on ne jurait plus que par le Marché noir et autres restrictions avec lesquelles les occupés devaient vivre au quotidien, il ne comprenait que trop bien le danger que constituait cet étalage des vainqueurs. Et s’il n’avait bien évidemment pas honte de cette journée particulière, il avait conscience que les autorités jouaient avec le feu plus que nécessaire.

« Bien. Restez tout de même vigilants. Je suivrai le cortège au fur et à mesure. Veillez à conserver une bonne coordination et surtout, soyez discrets. Pas d’arrestation coup de poings, je compte sur vous pour empêcher tout débordement inutile. »

Il évita par politesse de placer un commentaire désobligeant sur les usuelles pratiques gestapistes, mais l’envie était bien là.

« Essayez d’être efficaces et rapides, c’est tout ce que je vous demande. »

Il se détourna rapidement de son interlocuteur au profit d’un autre qui l’avertit de l’arrivée effective de Glucks à proximité. Si les derniers moments d’attente s’étaient avérés pénibles à supporter, Edwin inspira puis expira profondément au moment où une agitation palpable se fit sentir : les ennuis commençaient. Pressentiment plus que négatif, mais qu’il ne pouvait faire refluer de son esprit, de plus en plus pessimiste au fil des minutes.
Un soldat affilié directement aux communications se précipita vers lui, chargé d’un émetteur-récepteur mobile dont il s'empara dans un geste sec.
Le nom de l’officier féminin qui s’adressa à lui ne lui était pas inconnu. S’il se méfiait d’elle en raison de son appartenance évidente, il dut se reconnaître soulagé par la détermination dans la voix de la jeune femme. Soulagement freiné par l’annonce possiblement lourde de conséquences qu’elle lui fit.

« Merci de m’avoir prévenu. Je préfère en effet vous accompagner, si cela ne vous dérange pas. »

Ça y était. Il était prêt à user les semelles de ses bottes en déambulations diverses toute la journée s’il le fallait. Il prit connaissance de la position de l’Oberscharführer Damien avant de s’atteler à la rejoindre. Il l’aperçut, les traits aussi sévères que les siens, la saluant d’un bref hochement de tête.

« Ne tardons pas. Aux dernières nouvelles il n’y avait rien à signaler, mais je suppose que vous avez de sérieuses raisons pour dépêcher des hommes. Dites m’en plus sur le chemin. »

L'ambiance devenait lourde, de plus en plus lourde. Ses yeux virevoltaient sans cesse, se posant sur tout et rien, sa mémoire imprimant des dizaines et des dizaines de visages qu'il aurait déjà oublié dans les prochaines minutes. Il se risqua à un commentaire qu'un auditeur optimiste aurait pu prendre pour une déclaration bienveillante.

« Vous avez l’air de maîtriser la situation, jusque-là. J'espère que votre endurance est aussi solide qu'elle en a l'air. »
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Manfred Mohr
Manfred Mohr
The High Flying Bird



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■ profession : Oberst dans la Luftwaffe, responsable de l'aéroport d'Orly

PAPIERS !
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■ situation amoureuse: Marié, père de famille
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Mer 19 Nov - 13:14

Orly, puis sur les Champs-Élysées
.
Jamais Manfred Mohr n'avait été humilié de la sorte. Il ne passait pas pour un homme cruel : au contraire, en général, on l'appréciait. C'était quelqu'un d'intelligent qui de l'avis général faisait plutôt bien son métier. En tant qu'officier, il était respecté et s'il n'était pas forcément admiré, du moins on n'en disait que rarement du mal. Poli et courtois en toute circonstance, il lui arrivait parfois d'avoir des mots durs pour l'incompétence, mais ce n'était jamais gratuit. Il n'avait pas une bonne opinion de la SS : il méprisait l'arrogance et avait un sens très fort de la hiérarchie : or la SS, ce n'était pas l'armée, ce n'étaient même pas des militaires, ce n'était rien – comment pouvait-on dire qu'Himmler était autre chose qu'une limace, il n'avait jamais fait la guerre, rien du tout, et Goebbels, ce n'était pas mieux, tout ça, c'était des technocrates et des crétins, il ne les supportait pas, c'était viscéral.

Il s'était attendu à trouver autre chose que cette arrogance sortie de nulle part de la part de cet homme là : il avait le mérite d'être allé se battre à Stalingrad, ce n'était pas un simple technocrate. Pourtant jamais dans la hiérarchie il n'avait détesté quelqu'un à ce point là : personne, pas même Goering, pourtant Reichsmarschall, ne lui avait parlé comme ça, pas même le Fuhrer lui même lorsqu'il l'avait rencontré. Les premiers mots de Horst-Ekkehardt Glucks von Kunsdorf-Weigwitzer ne laissaient pourtant rien présager de bon. L'avion venait d'atterir, ce qui n'était pas trop tôt, à vrai dire, et Mohr s'avança à la rencontre. Oh, il comprit bien assez pour juger que l'autre était de mauvaise humeur, mais bon, après tout, le voyage était long, d'où qu'il vienne. Mais il comprit bien assez vite l'étendue de son erreur : aux premières paroles que Glucks lui adressa, en réalité. Devant ses propres hommes, de plus, et la moitié des officiers qu'il connaissait. Blanc de colère, bouillant de rage, le vieil officier aurait volontiers dégainé d'office son Luger pour tenter de l'assassiner, ou comme on réglait de son temps les différends à l'armée, il l'aurait volontiers provoqué en duel. Mais il réussit à retrouver assez de sang froid pour répondre d'un ton glacial :

« Nous appelons communément cela la guerre, Herr Gruppenführer : il est possible que les britanniques n'apprécient pas réellement les bombardements du Blitz. Ma retraite n'est donc pas de tout repos puisque Berlin juge que je suis encore assez vivant pour participer au conflit – si j'étais mort, inutile, et en disgrâce, je serais sans doute coincé à la capitale avec les bureaucrates. »

Comme Glucks et Himmler, par exemple. Planqués de l'arrière. Croulant de gloire alors qu'ayant abandonné le front russe. Milch et Goering devaient en devenir fous, sans parler de tous les autres généraux. Mais ce type là était une vipère malfaisante qui semblait bien décidée à cracher son venin  sur tout ce qui pouvait passer. On avait enseigné à Manfred à décapiter les serpents  quand il était enfant : manque de chance, celui là, il ne pouvait pas y toucher. Il appela son ordonnance d'un air agacé :

« Kurt ! Wrestwangler ! Oui, c'est à vous que je parle. Le Gruppenführer m'a parlé d'avions britanniques, il y en avait aujourd'hui ? Je n'ai rien vu passé de tel dans les rapports ce matin ?

-Hem, attendez, je vais regarder. » L'ordonnance passa en revue différents documents. « Non, rien non plus, Herr Oberst. Je regrette. Le Gruppenführer a peut être voulu dire quelque chose d'autre ? »

Non, il ne le pensait pas, et il congédia d'un geste l'ordonnance avant que le SS ne le rappelle. Manfred jura intérieurement, lui qui n'était pourtant pas grossier d'habitude : cet abruti était carrément un menteur, prêt à tout et n'importe quoi pour humilier les gens.  Il rejoignit l'officier, parlant en essayant de garder calme et sérénité :

« Monsieur Edouard Cabanel, conseiller de l'ambassadeur de l'Etat Français. Monsieur de Mazan est à Vichy aujourd'hui. »

Mais cela non plus ne plaisait pas à Glucks, qui partit dans une diatribe peu sympathique avant de passer à Landgraf sans laisser aux français le temps de parler. Avec un air excédé, Mohr reprit en français à l'intention de Cabanel et de son traducteur :

« Inutile de traduire ça, Herr Andrieu, apparemment le SS-Gruppenführer Horst-Ekkehardt Glucks von Kunsdorf-Weigwitzer, quelqu'un de très agréable, vous ne perdez rien au change à ne pas comprendre l'allemand passe une très mauvaise journée, vous l'aurez compris.  Si vous voulez bien gagner les voitures, nous allons rejoindre les Champs. »


Lui même, en temps que chef d'escorte, devait justement accompagner Glucks – bonheur et joie.

« Mohr, venez vous, oui ou non ? On ne vous donnera pas la croix de fer pour votre rapidité, votre caractère antique, peut-être ? »

L'envie de lui répondre qu'il avait probablement plus mérité sa Croix de Fer que lui traversa l'esprit de Manfred, mais il s'abstint et laissa Glucks se murer dans le silence pendant tout le trajet. Une fois arrivé, il salua von Hafer d'un air maussade ; en comparaison de l'autre imbécile, il paraissait presque sympathique.

« Herr General. Je pensais vous accompagner un moment pour le défilé, mais je dois superviser mes pilotes. Assurez pour moi le SS-Gruppenführer que ce fut un plaisir de le rencontrer. »


Et ce serait un plaisir qu'il reparte, aussi.
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Jeu 20 Nov - 18:58

Orly, Champs-Elysées.

De tous temps, il y avait eu des ambitieux, qui se vantaient d'être à la source de toutes les réussites du monde pendant que d'autres travaillaient vraiment. Theo Landgraf ne se jugeait pas comme étant un imbécile. Les médailles qu'il avait, il ne les sortait pas de nulle part. Je les mérite. Je suis allé sur le front Est, je suis allé en Afrique, j'ai combattu ici. Le reproche éternel qu'on ferait à Landgraf était bien sur d'avoir été affilié au SPD. Il n'en avait pas honte. Je croyais qu'on pouvait faire quelque chose, que le monde pouvait être en paix. C'était une erreur et il s'en était rendu compte. Seule la guerre pouvait réussir. Oh, bien sur, il ne pouvait pas prétendre à être comme eux, plus nazis que le Führer lui même, adhérents de la première heure, précurseurs en tout genre. Mais Landgraf n'avait pas honte. Il avait été socialiste et il aimait son pays : à sa manière, il était donc aussi un précurseur. Il se souvenait de la Marne et des Flandres ; qui pouvait ici le prétendre, mis à part lui et Manfred Mohr ?

Oui, il l'admettait, il était ambitieux et fêtard. Mais Theo Landgraf avait bien réussi sa vie, il faisait ça avec sérieux, il servait la patrie comme tout le monde. Oui, il avait de l'ambition aussi, mais ne pas en avoir, c'était être un minable, et un raté, on ne faisait rien de rien dans la vie si on ne possédait pas d'ambition. Il faut aller de l'avant. Il faut essayer, c'est simple, et plus c'est gros, plus ça passe, c'est ça la politique, et les gens adorent ! Il pouvait être le roi des cyniques lorsqu'il le voulait, ne dissimulait aucunement son ambition – finir général, à la retraite, héros national avant la fin de la guerre – mais Theo était sincère dans ses convictions : à défaut qu'elles soient défendables, il y croyait vraiment, il faisait tout pour son pays, et ses envies de grandeurs étaient du au fait qu'il pensait qu'il pourrait mieux le servir si on lui donnait des responsabilités et qu'il pensait également qu'il méritait ce genre de reconnaissance. Ce n'est pas comme si j'avais rien fait.

Il était donc là, impeccable, posé. Monocle bien en place, Landgraf était le modèle même de l'officier allemand en service à Paris. C'était quelqu'un de sociable et il aimait accueillir de nouvelles têtes, même des SS dont il se refusait à retenir ne serait-ce que le grade : c'était en partie pour ça qu'il était là et pas son chef, le général était un invétéré ingénieur rébarbatif. Mais Theo commençait de plus en plus à haïr Glucks. Il fait froid, il est en retard, manifestement, personne ne leur apprend les bonnes manières à Berlin, pauvre de nous s'ils oublient même la discipline.

Et cette impression se confirma lorsque le général SS arriva. Theo n'avait guère une bonne impression d'eux, mais enfin, le bonhomme était allé en Russie, tout de même. Mais en deux minutes, et quelques phrases assassines, il était persuadé que c'était une ordure de plus. Une hyène qui reprend le travail des autres à son compte, qui ne fait rien et ne sait que critiquer. Mais il faillit paniquer lorsque Glucks s'en prit à lui. C'est pour moi la mauvaise fréquentation ? Heureusement qu'il n'avait pas amené Béatrice... Landgraf le savait, il ne correspondait pas à l'idéal type du bon nazi père de famille, marié, cinq enfants, protestants, amen ! Mais il essayait de sauver sa réputation.

« Je ne sais pas, Herr General. Mon métier est de faire arriver les trains à l'heure, pas les avions ni les voitures, et encore moins d'organiser des parades. Mais je serais enchanté de vous y accompagner, je vois que Paris vous plait déjà. »


Ton tout à fait innocent, regard glacial du SS. Sourire de Landgraf. Il fila. L'autre repartait déjà. On partait en voiture. Theo lança à Cabanel :

« Tiens, Cabanel, montez donc avec moi – vous, le traducteur, passez devant avec mon ordonnance. Alors, que pensez vous de notre général SS ? Fort sympathique n'est-ce pas ? Vous n'avez pas la chance de lui avoir parlé... »

Ironique, indubitablement. Et pourtant, lorsqu'on arriva sur la plus belle avenue du monde, elle était pleine à craquer. C'était sans doute trop pour un homme comme celui là...
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Ven 21 Nov - 11:55

Orly et Champs-Elysées

C'était extraordinaire, franchement, de voir ça. Bon, cela n'avait rien de réjouissant pour Morris von Lorentz, qui se sentait vaguement oppressé. Je suis en territoire ennemi, entourés d'ennemis, je n'ai rien à faire là. Qui plus était, avec son père, outre de vent gonflée d'importance qui semblait plus décidé que jamais à lui pourrir la vie, car tel était le principal loisir de la vie de Hansjorg von Lorentz, qui arborait avec fierté les quelques pauvres médailles qu'il avait – celle dont il était le plus fier et dont Morris avait oublié le nom était le badge qu'on donnait aux cent mille premiers adhérents du NSDAP. Le pianiste quant à lui, ne possédait aucune médaille, et à vrai dire, c'était ça qui était extraordinaire : il y avait si peu de gens qui n'étaient pas en uniforme. Lui, il en aurait presque ri, chacun semblait avoir froid, être impatient, et surtout, ne pas vouloir être là. Bah, au moins, ça nous fera un point commun. Comme son père paraissait décidé à continuer à l'ignorer, Morris aurait volontiers tenté de s'éclipser. Ils ne me verront pas. Ils s'en fichent. Je dérange. Les plus gênés s'en vont. Mais alors qu'il rassemblait toute sa volonté pour disparaître et sortir de cet aéroport, il se fit aborder par un des français présents.

Andrieu. Ah, oui, oui, Andrieu. Ancien élève de Morris – du temps où il donnait des leçons de piano pour payer les siennes au conservatoire – ils s'étaient recroisés dans quelques soirées mondaines où Morris avait du jouer, du Wagner comme d'habitude, à peu de choses près. C'est drôle comme les gens changent en si peu de temps...dix ans, peut-être ? Morris avait quitté le service de la famille Andrieu parce qu’apparemment il enseignait à leur fils de la musique subversive, décidément, ça le poursuivait. Mais il aimait bien Maxime, c'était un gamin doué, et ça ne lui avait pas réellement fait plaisir de le retrouver dans le rôle du collaborateur de service. Cependant, il s'autorisa un sourire :

« Parait-il que je représente l'élite intellectuelle allemande. Selon l'avis du conseiller de l'ambassadeur du Reich. »
Il désigna son père, occupé à tenter d'en placer une dans le flot de parole de Félix Aurèle. Pour l'instant, Morris y échappait, et heureusement : il subissait déjà suffisamment l'ancien député à Radio-Paris, surtout qu'en plus il se piquait de musique et voulait toujours lui parler. « Vous aimez Wagner, Andrieu ? Je gage que je ferais un succès avec Rienzi. »

Parce qu'après tout, il gageait que Glucks ne connaissait rien d'autre en musique que l'opéra préféré d'Hitler. Autant dire que nous allons oublier le jazz, à moins de caser Charlie et son orchestre, mais hors de question de faire plaisir à Joseph Goebbels. Von Lorentz parlait avec un tel détachement et une telle nonchalance que son ennui se voyait clairement : mais après tout, il était le seul à vraiment avoir été traîné de force ici. Lui aurait préféré partir : il ne faisait pas bon pour un homme avec son passif de rester là.

Mais puisque apparemment, il ne pouvait plus fuir, il se contenta d'attendre jusqu'à ce que finalement, un avion se pose et qu'en sorte ce cher – ou pas – Glucks. Un nazi typique. On aurait pas fait mieux dans le stéréotype. Manny en aurait vraiment ri, mais malheureusement, l'homme paraissait de mauvaise humeur, et il préférait se faire discret. Il n'en eut pas réellement besoin d'ailleurs, puisqu'il semblait fermement décidé à ignorer tout ce qui ne portait pas d'uniforme, et même tous les gens des ambassades. Hansjorg paraissait d'ailleurs furieux. Morris, quant à lui, trouvait ça extraordinairement drôle. En bon provocateur, il avait presque envie de s'imposer à cet homme qui possédait une singulière tête de fouine, mais également le caractère de cet animal – fouiner, découvrir tout ce qui n'allait pas, et mordre cruellement avec de petits yeux méchants, le genre fonctionnaire zélé. Un genre qui faisait plus de ravages que les militaires pragmatiques de la Wehrmacht. Les SS qui l'avaient tabassé étaient des fonctionnaires zélés – en étant singulièrement insolent. Il se demanda quelle tête Glucks pourrait faire si soudainement il lui demandait « Alors, Horst-Ekkehardt, comment ça se passe à Stalingrad ? Pas très bien je suppose, ah, Staline, cet empêcheur de bombarder en rond... »

Mais à moins d'être fou – ou suicidaire – mieux valait ne rien dire. Même si Manny pouvait être totalement inconscient, en témoignait le fait qu'il jouait toujours du jazz. Il aurait d'ailleurs préféré se retrouver avec ses camarades du band, ou même avec ses connaissances parisiennes, les gens normaux, pas les collabos à la Andrieu, plutôt qu'ici, à Orly. Glucks, lui, semblait décider à avancer au pas de course – pas de charge aurait été plus appropriée comme expression. Les officiels, et donc lui, qui ne l'était pas, embarquèrent à bord des voitures. Il partagea une banquette avec Hansjorg, qui restait rouge de colère. Morris, lui, se prit d'un petit rire et son père lui aboya d'un ton colérique en allemand un :

« Quoi ? »


Le ton était excédé. Manny sourit :

« Il vous a carrément ignoré. »

Hansjorg von Lorentz aurait sans doute volontiers tué son fils, mais on arrivait aux Champs-Elysées. Mains dans les poches, l'air profondément navré d'assister à l'humiliation par un chefaillon de ses subordonnées, Morris suivit le mouvement, se tenant loin des plus haut-gradés comme von Hafer. Il adressa un sourire un peu désespéré à un des français, le conseiller de l'ambassadeur de Vichy, Cabanel : il y avait peu de civils, autant se serrer les coudes entre eux.
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Ven 21 Nov - 23:19

S’il y avait bien une chose en laquelle Mina excellait, c’était les mondanités. Formée comme toutes les jeunes filles de bonnes familles autrichiennes à pérenniser les manières de l’empire austro-hongrois disparut, l’étiquette, elle la connaissait par cœur, et sur le bout des doigts. On pouvait penser cela stupide, inutile, ou encore rétrograde, pourtant, sans maintient, que l’on soit un homme ou une femme, on n’arrivait à rien. Comprendre la préséance et l’organisation d’un événement quel qu’il soit, et aussi important que celui d’aujourd’hui, était primordial. Savoir quel genre de tenu porter en quelle occasion l’était aussi. On n’arrivait pas en robe de bal à un match de polo. Cela pouvait donner l’impression du bon sens, mais tout le monde ne le possédait pas. Ce sont des choses qui s’apprennent. Comme savoir se tenir et ne pas avoir l’air de s’impatienter quand on attend un homme aussi important que Gluck. Mina avait été déposée par son époux, qui devait ensuite se rendre à nouveau à l’autre bout des Champs Elysées y retrouver l’homme qu’ils attendaient tous. La jeune femme trouvait étonnant que tant de curieux soient venus voir ce qui se passait. Elle monta les marches de la tribune avec son garde du corps qui la suivait de près, empêchant quiconque de l'approcher, uniforme ou pas. Elle avait l’impression d’être une enfant qu’on devait surveiller, d’autant plus depuis ses exploits, mais elle n’en dit mot.

Elle salua d’un signe Eppensteiner, adjoint de son mari, qui lui rendit son salut. Il semblait accompagné d’une jeune femme. Cela ne surprit pas Mina, qui connaissait l’homme de réputation. Dur, froid, implacable, mais sachant obtenir ce qu’il voulait. Un autre genre qu’Axel. Elle sourit tout de même en arrivant à la place qui lui avait été réservée, au premier rang, bien évidemment, parmi les notables allemands et français. Pourtant, quelque chose lui paraissait étrange. Elle ne savait pas quoi, ne pouvait pas mettre le doigt dessus. Mais savoir Axel aussi exposé – bien plus que d’habitude – ne la rassurait pas. L’endroit était certes sécurisé, mais pourtant bien vaste, trop peut être. Ils avaient eut la folie des grandeurs, l’avenue était bien trop longue. Assise à sa place, Mina retira ses gants et se mit à tapoter nerveusement du bout des ongles le montant de sa chaise. On sentait l’agitation du début d’un spectacle très attendu, en bien ou en mal, tout dépendait de ceux qui le regardait. Tout ce qu’elle voulait, c’était être plus tard, une fois qu’ils seraient, certes toujours en grand comité, mais au moins dans un endroit plus clos, difficile d’accès. Il ne manquerait plus que quelque chose arrive.
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Ven 21 Nov - 23:43

Les tribunes, 15 heures.

Depuis le matin, ça sentait affreusement mauvais sur les champs Elysées, ça sentait le boche !  Bon certes elle avait passé une nuit, sa première nuit avec un, il y a très peu de temps, mais Philipp n’était pas de ceux-là … De ces machines ayant tous les boyaux possibles, si ce n’est un cœur. Elle rougit au seul souvenir de leur étreinte. Elle aurait dû en avoir honte mais ce n’était pourtant pas le cas. C’était même un merveilleux souvenir et s’il n’y avait pas eu tant de pression sur ses épaules aujourd’hui, elle aurait pu se laisser aller à rêvasser quelques instants. Mais voilà, il y avait ce message de la plus haute importance qu’elle devait donner à X1, un résistant appartenant au réseau Honneur et Armée.

C’est son cousin qui l’avait déléguée auprès de cet inconnu, après qu'elle lui ait ramené une information de taille grâce à son nouveau travail. L’ancienne institutrice se remémorait encore des paroles que son parent et elle avaient échangé.

- J'ai fouillé dans les papiers de Von Hafer, tu sais que je suis depuis quelques semaines la dame à accompagner de sa femme Mina. Ça pue la trahison ! Regarde une taupe a intégré le SOE et commence à tourner autour de la Brigade ! Tout ce que j'ai pu découvrir sur cette saleté c'est qu'il se fait appeler James !
- Il faut qu'on les prévienne et vite. Je suis un ancien Saint Cyrien, je garde des contacts avec les militaires. On va passer par Honneur et Armée pour ça, ils font un bon intermédiaire. Mais moi je vais partir à Londres, il faut que tu t'en charges. Et puis après tout, tu le mérites !

Quelques jours plus tard, Joaquim avait organisé un rendez-vous.  

- Sois le jour du défilé sur les champs, pas loin des tribunes. Tu reconnaîtras X1 à deux choses, la poche droite de son pantalon sera retournée, et il portera un borsalino sous le bras en permanence. Votre mot de passe sera : Le canard a le bec jaune. Il faudra que tu lui donnes ce papier carbonne que tu as pris dans le bureau de Von Hafer. C'est la preuve. On sait pas qui est ce James, si c'est un ponte de la Résistance, on aura peut-être du mal à te croire sur parole.  

C’est par conséquent avec ces maigres informations sur l’homme qu’elle devait rejoindre, que la jeune Vieugué cherchait parmi cette foule dense. Cet X1 aussi devait être à la recherche de la jeune fille brune aux cheveux nattés, au béret rouge et portant une seule boucle d’oreille, qu’il connaissait sous le pseudonyme de Lorraine. C’était presque comique cette situation, tandis que la plupart des gens observait plutôt les allemands,  son regard à elle restait fixé sur les français … leurs pantalons et leurs aisselles.

- PAPIERS fraulein !

Elle sursauta à cet ordre, mais s’exécuta avec naturel et même avec un léger sourire. Elle pria tout de même pour ne pas être fouillée, soit elle avait pris la précaution de placer la preuve dans la doublure de sa veste au cas où, mais il valait mieux pouvoir y échapper. Son visage d’ange et ses papiers en règle durent l’y aider car c’est sans encombre qu’elle parvint aux tribunes. Tout le petit monde autour d’elle commentait la journée et les évènements. On disait que ce Glucks s’apprêtait à descendre les champs. Manon s’en moquait royalement, puisque son attention était ailleurs et devait surtout rester ailleurs !

Où étais tu X1 ?
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Edouard Cabanel
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Sam 22 Nov - 23:13

Orly puis Champs-Elysées

Et enfin, après l'avoir tant espéré (oui, il commençait à faire vraiment froid), l'avion de leur hôte de marque daignait montrer le bout de son nez ! Édouard adressa deux mots de sympathie envers Manfred Mohr qui aurait l'immense honneur de l'accueillir sur terre française – Édouard ne put s'empêcher de penser que pour être accueilli... Il risquait d'être accueilli, en effet, si bien accueilli qu'il ne repartirait peut-être même jamais de Paris (mettant en pratique l'adage qui disait « voir Paris et mourir »), ou du moins, pas en un seul morceau -, avant de s'éloigner pour reformer un semblant de représentation de l'ambassade française. Ce ne fut d'ailleurs pas sans regrets, étant donné qu'on avait envoyé pour représenter Vichy un ensemble disparate de personnages plus ou moins pourris, parmi lesquels Félix Aurèle duquel on ne pouvait pas se tenir à dix mètres en permanence ce qui était fort dommage étant donné sa forte propension à cracher des insanités à la tête de Cabanel et Maxime Andrieu, le gamin (bon d'accord, jeune homme mais Édouard prenait un malin plaisir à l'appeler « gamin » intérieurement car il savait que cela aurait agacé son stagiaire) qu'on lui avait imposé comme traducteur. En y repensant, cela faisait quand même mauvais effet pour représenter Vichy, mais il fallait bien avouer que c'était assez véridique comme image : il ne manquait qu'Eugène de Mazan qui avait accompagné sa lâcheté aux thermes pour y faire des bains de pieds, mais sinon on avait la galerie complète des imbéciles, des traîtres et des arrivistes qui composaient l'actuel gouvernement de Laval. Il se demanda un instant quel vice du nouveau régime il pouvait bien représenter à lui tout seul mais cette pensée ne lui occupa pas longtemps l'esprit car il croisa le regard de serpent de Félix Aurèle et s'empressa d'aller se mettre en tête de la délégation.

Même si on l'obligeait à quitter la seule personne agréable de cette assemblée, le représentant de Vichy, en bon hypocrite... Euh, diplomate, s'efforça de faire bonne impression au moment où Glucks (c'était le seul nom qu’Édouard avait retenu sur la dizaine qui composait l'identité de l'homme) descendait de son petit habitacle en vitupérant des phrases en allemand, auxquelles évidemment, Édouard n'entendit rien. Mais le diplomate expérimenté observa, perplexe, que Manfred Mohr avait violemment rougi aux amabilités que lui adressait ce qui ne semblait autre qu'un petit roquet blond aux lunettes rondes – et qui en plus semblait avoir la bougeotte car il tournait la tête de tous côtés pour aboyer ses paroles. Très franchement, Édouard n'aurait pas su dire si leur hôte de marque était énervé ou non car toute personne qui parlait allemand lui donnait l'impression de se mettre brusquement en colère, mais l'air peu ravi du SS et l'attitude soudain crispée de la fine fleur des officiers allemands lui mirent la puce à l'oreille.
- Et bien, qu'attendez-vous pour aller lui parler ? Siffla Aurèle à son oreille, ce que vous êtes...
Mais Édouard ne sut jamais ce qu'il le caractérisait car le roquet blond se tourna vers eux pour leur adresser un simple regard avant de continuer à parler dans sa langue maternelle à ceux qui avaient au moins le mérite de la partager. Ignorant le soupir exaspéré du chroniqueur radio qui devait lui tenir rigueur de cette mauvaise prise de contact, un brin éberlué, il n'eut d'autre choix que de se tourner vers son traducteur – enfin en évitant de le regarder quand même :
- Mais... Qu'a-t-il dit ?
- Inutile de traduire ça, Herr Andrieu, le coupa Manfred Mohr, visiblement très contrarié, apparemment le SS-Gruppenführer Horst-Ekkehardt Glucks von Kunsdorf-Weigwitzer (Édouard comprit vaguement le mot « Glucks »), quelqu'un de très agréable, vous ne perdez rien au change à ne pas comprendre l'allemand passe une très mauvaise journée, vous l'aurez compris. Si vous voulez bien gagner les voitures, nous allons rejoindre les Champs.
Cabanel se tint coi mais jeta un regard noir à Maxime, comme si c'était lui qui avait osé discuter les ordres de Mohr. Dès que ce dernier, toutefois, tourna le dos et que la délégation s'éparpillait vers les voitures en commentant avec force l'événement, Édouard demanda à mi-voix :
- Non mais franchement... Que nous a-t-il dit ?

Ce fut cette fois-ci l'apparition de Theo Landgraf qui l'empêcha d'apprendre ce qui faisait les gorges chaudes de tout le monde (ce qui était un peu frustrant, un peu plus et il allait finir par regretter de ne pas maîtriser la langue de Goethe), l'ancien ami de son père qui semblait toujours le considérer comme un protégé :
- Tiens, Cabanel, montez donc avec moi – vous, le traducteur, passez devant avec mon ordonnance. Alors, que pensez vous de notre général SS ? Fort sympathique n'est-ce pas ? Vous n'avez pas la chance de lui avoir parlé...
En temps normal, Landgraf avait une certaine tendance à être envahissant – et Édouard une certaine propension à tenter de l'éviter, mais avec beaucoup moins d'horreur que Félix Aurèle, Theo était quelqu'un de sympathique et de bien attentionné, à la base –, mais en l'occurrence, il tombait à pic, Cabanel n'avait nulle envie de devoir tenir la chandelle entre Manfred Mohr et Glucks. Aussi, non sans constater qu'Andrieu montait devant, comme les domestiques, se laissa-t-il tomber sur la banquette de la voiture de Landgraf en soupirant :
- J'avoue ne pas avoir tout compris, mais s'il est aussi sympathique qu'il en a l'air... La journée va être longue, et je vais finir par regretter de ne pas avoir invoqué l'excuse d'être convoqué à Vichy moi aussi. C'est donc cet homme-là que vous êtes censé protéger contre d'éventuels attentats ?
Édouard sortit une cigarette de la poche de son veston, preuve qu'il était nerveux, et en proposa une à Landgraf avant d'ajouter sur un ton pince-sans-rire :
- Je comprends mieux pourquoi Brechen... Enfin le responsable de la sécurité habituel a préféré partir, à cette allure-là, c'est de Mohr ou de son propre garde du corps qu'il faudra le sauver !

Déjà les voitures se garaient place de l’Étoile, et Édouard, en fermant la portière, constata que la foule était plutôt nombreuse. Voilà qui multipliaient les risques d'attentat car aussi efficaces étaient ces charmants soldats allemands, ils ne pouvaient pas surveiller tout le monde. Finalement, suivant ce que les résistants avaient organisé, la journée serait peut-être moins longue que prévue – et allait s'interrompre un peu trop brusquement. Comme visiblement ce n'était pas de Glucks qu'on allait pouvoir tirer des informations intéressantes pour Londres, Édouard espérait au moins se sortir vivant de cette journée et résolut de rester le plus loin possible de l'invité d'honneur qui n'avait guère envie de s'attarder. Après avoir salué von Hafer, Cabanel emboîta donc le pas au défilé, avec un petit temps de retard : de toute façon, Glucks ne manifestait aucune espèce d'envie de lui adresser la parole et cela lui allait bien comme ça.
- Vous nous quittez ? Ne put-il toutefois s'empêcher de demander à Manfred Mohr qui s'empressait de débarrasser les lieux après avoir livré le roquet agressif à un nouveau propriétaire, c'est dommage tout de même, vous devriez descendre l'avenue avec nous, cette assemblée manque cruellement de personnes estimables et qui parlent français de surcroît.
Il dut presser l'allure pour ne pas se laisser distancer, ordonna (non sans sadisme) à Maxime Andrieu de se rapprocher de Glucks pour écouter ce qu'il disait et tout lui rapporter (il s'habituait définitivement à donner des ordres, cela lui plaisait bien) et avisa un civil qui semblait accompagner l'ambassade d'Allemagne et qui lui adressait un petit sourire :
- Dites-moi, vous n'êtes pas le musicien qui accompagne tant de nos soirées ?... Que faites-vous donc ici ? J'ignorais que vous étiez également diplomate... La musique adoucirait-elle les mœurs du ro... De notre invité ?
Édouard, qui entendant encore Glucks jacasser devant (preuve qu'il était encore trop près) se dit que ce n'était pas gagné. Et ce faisant, ralentit encore un peu l'allure pour se laisser légèrement distancer.
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Rachel Lévi
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Dim 23 Nov - 0:03

Champs-Elysées puis Concorde

A regarder de plus près, elle était étrange cette jeune femme blonde que Rachel avait failli renverser et peut-être aurait-il été plus prudent de ne pas lui adresser la parole. Mais le mal était fait et la demoiselle Lévi n'était pas du genre à faire machine arrière, surtout quand elle était attendue à la place de la Concorde par quelques amis aussi révoltés qu'elle. Ce fut d'une moue perplexe qu'elle salua les premières paroles d’Élise : qui pouvait bien penser qu'elle portait un déguisement ? Elle jeta un coup d’œil à son reflet dans la vitrine de ce qui était un magasin de chaussures et constata avec soulagement que ses lunettes, si elles lui donnaient l'air d'un hibou ou d'un extra-terrestre, étaient toujours à la mode. Elle n'était pas la seule à en porter.
- Ah vous voulez parler de l'étoile ? Réalisa-t-elle dans un éclat de rire, oh mais il ne s'agit pas d'un déguisement, mais ne vous inquiétez pas pour moi, je me fais recenser tous les mois, les Allemands n'ont rien à me dire, je suis en règle... Enfin, certes, j'ai ôté ma veste mais c'est uniquement pour ne pas me faire remarquer, je ne suis pas certaine que Glucks apprécierait beaucoup ma tenue vestimentaire.
Mais si Rachel donnait le change, son rire était feint et elle commençait déjà à regretter sa proposition à la jeune femme qui semblait pourtant décidée à la suivre jusqu'à la place de la Concorde. Était-elle une manifestante qui ne faisait que s'inquiéter de voir une Juive prendre des risques ? Ou bien était-elle la seule Parisienne qui n'était pas au courant de la possible tenue de manifestations ? Damn, c'était bien sa veine, ça, de tomber sur une fille comme ça ! Comment allait-elle pouvoir la faire partir, à présent ? Rachel décida de ne pas s'en formaliser et de trouver une solution une fois arrivée à la Concorde. Avec un peu de chance, il y aurait une telle foule qu'elle ne pourrait que se débarrasser d'elle, même sans faire exprès. Après tout, elle-même était particulièrement douée quand il s'agissait de se perdre, elle ne devrait pas avoir trop de difficultés à faire de même avec cette fille qui était désormais dans son sillage sur les Champs.
- Vous risquez d'y connaître un peu plus de piquant en effet, babillait Rachel en marchant d'un pas rapide puisque les dernières recommandations de sa mère l'avait mise en retard, je ne sais pas si nous serons mieux placées pour voir Groups, à moins que nous ne grimpions sur l'obélisque ou que nous ne constations qu'il est aussi grand qu'un ours – ce qui ne serait pas étonnant, il paraît qu'il vient tout droit de Russie...
- Je suis Élise Joubert.
- Oh enchantée, je suis... Mais attendez, Élise Joubert ? La Élise d'Emy Hale ? Enfin je veux dire, celle qui a été en colocation avec Emy ? Je connais bien Emy, elle m'a souvent parlé de vous... Enfin, je la connais bien... Je la connaissais bien, cela fait bien longtemps que nous ne nous sommes plus parlé..

Ce faisant la place de la Concorde sur laquelle avaient été dressées d'immenses tribunes censées accueillir l'ours Glucks – ou Groups comme l'appelait Rachel – apparaissait à leur vue, déjà bien remplie d'une foule impatiente. En apparence, calme et disciplinée, prête à acclamer le nouvel arrivant. Mais les apparences étaient souvent trompeuses, et si Rachel le savait fort bien, elle ignorait toutefois à quel point le joli visage d’Élise cachait une âme noire.
- Oh Victoire ! Victoire !
La jeune femme rousse venait d'apercevoir l'une de ses connaissances en passant devant la tente réservée à la Croix-Rouge, souvent présente lors de ce genre de manifestations pour pallier aux éventuelles défaillances de personnes prises dans la marée humaine. C'était Victoire Langremont, la jeune fille avec laquelle elle avait partagé tant de jeux dans son enfance, qui était de garde cette journée-là, et qui observait avec une mine inquiète les visages devant elle. Elle avait toutefois avisé la jeune Lévi qui se pencha vers elle pour l'embrasser sur la joue avec d'autant plus d'enthousiasme qu'elle ne devait plus faire un tête à tête avec Élise.
- Alors tu es prête à toute éventualité, Victoire ? Sourit-elle, je te présente Elise Joubert, nous nous sommes croisées dans la rue et je lui ai proposé de venir place de la Concorde.
Le sourire de Rachel se figea toutefois sous le regard de son amie qui devait bien se douter qu'elle n'était pas présente pour acclamer Glucks. Que pouvait bien faire une juive pour l'arrivée d'un nazi, n'est-ce pas ? Tout à coup, la tension qui émanait de Victoire la transperça :
- Ne t'inquiète pas, continuait-elle pourtant à babiller d'un ton qui se voulait rassurant, je vais faire attention à ne pas me trouver au centre de la foule, je suis petite, je risquerais d'être étouffée et il n'y a pas un seul joli garçon avec toi pour me faire du bouche à bouche, je suis déçue.
Elle jeta un coup d’œil vers la place et continua, déçue :
- Je crains de ne pas retrouver mes amis de toute façon, il y a bien trop de monde et ils n'ont pas du m'attendre au point de rendez-vous...
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Emy Hale
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La chance ne sourit pas à ceux qui lui font la gueule.



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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Dim 23 Nov - 17:34

Concorde, côté presse

Les conversations allaient bon train dans le petit groupe de journalistes rassemblés autour d’Emy, qui ne prit toutefois pas la peine de donner l’air de s’y intéresser. Ces messieurs - principalement, même si en cherchant bien, elle devait pouvoir trouver cette cruche de nièce de Puerno, prête à décrire dans les moindres détails les tenues des invités - avaient un peu trop d’éloges à son goût pour toutes sortes de choses qui lui donnaient plutôt envie de s’enterrer au fond d’un trou jusqu’à ce que le monde retrouve la raison. La jeune femme soupira, à nouveau. Encore une journée idéale pour se demander ce qu’elle faisait encore parmi eux, pourquoi est-ce qu’elle continuait à écrire alors qu’il pouvait simplement tout laisser tomber. Certes, peut-être pas si simplement que cela, Meilland était capable de ne pas la laisser s’en sortir comme ça, mais le nouveau rédacteur en chef du Courrier n’était qu’un faux problème : où était passé le temps où l’on aurait jamais forcé Emy à faire quelque chose qu’elle ne voulait pas ? Elle pouvait bien marmonner dans sa barbe quelques remarques désobligeantes à l’égard de ses collègues, mais elle non plus ne s’arrangeait pas avec la guerre. Elle en avait pleinement conscience, maintenant que le petit univers vaguement protégé dans lequel elle s’était réfugiée au journal avait disparu avec Piotr, Blanche ou Hugo. Et ce constat la minait aussi sûrement que l’absence de tous ceux auquel elle tenait.

- Emy ! Dieu soit loué, tu es là !
La voix enthousiaste et sortie de nulle part d’Eva tira brusquement Emy de ses pensées, à tel point qu’elle sursauta presque en se prenant conscience de la présence de sa collègue. Elle ne releva pas l’expression « Dieu soit loué » qui ne lui paraissait pas être la plus pertinente - elle ne louait déjà pas ce type en temps normal, elle n’allait pas s’y mettre maintenant alors qu’elle n’avait qu’une envie : fuir - et esquissa un sourire à moitié amusé en direction de la nouvelle arrivée.
- Et oui, fidèle au poste, rétorqua-t-elle non sans ironie.
- Je ne me sentais pas d’humeur à affronter la trombine de Glucks toute seule. Comment tu vas ? Tu es là depuis longtemps ? continua Eva, sans se formaliser de la mauvaise humeur évidente de son interlocutrice, laquelle ne put s’empêcher de hausser un sourcil.
- Mais très bien, je m’amuse comme une petite folle, j’adore ce genre de petits évènements, et en plus, l’invité du jour n’a jamais qu’une demi-heure de retard…
Bon, d’accord, Eva n’y était pour rien, et n’avait pas à subir ses états-d’âme, d’autant qu’elle était à peu près la seule personne encore fréquentable parmi l'ensemble de ses collègues, et qu’elle l’appréciait réellement. Emy lâcha un nouveau soupir, et parvint à adresser un sourire amusé à la jeune femme.
- Ce SS-Grup… attends, j’ai oublié son nom. Horst… Enfin bref, ce Glucks a définitivement tout pour plaire, il n’est même pas fichu d’arriver quand on l’attend. Heureusement que tu es là, je commençais à désespérer ! Je ne t’ai pas vue ce matin à la rédaction, moi qui avais élaboré un plan redoutable pour te convaincre de m’accompagner… !
Un plan redoutable à base de culpabilisation, sur le mode « je vais mourir toute seule » ou à peu près, ni plus ni moins, c’est dire. Emy tira une dernière bouffée de tabac de sa cigarette, puis reporta son regard sur la foule toujours plus nombreuse.
- Tu crois qu’ils vont oser manifester ? Je serais curieuse de voir la face de rat de von… Glucks si ça arrivait.

Remarque qui lui adressa une oeillade peu amène d’un de ses collègues non loin d’elle, à laquelle répondit par un regard de mépris profond, avant de revenir à Eva, au moment où se répandait parmi les journalistes la rumeur que l’hôte du jour avait enfin atterri à Orly - certains avaient visiblement passé outre les consignes qui interdisait la présence de la presse à l’aéroport, à moins qu’ils ne disposent de contacts parmi le gratin rassemblé là-bas. Emy balaya le petit groupe d’un regard. Vue la fine fleur de la collaboration dont elle était cernée, cette deuxième option était plus que probable. Ô joie : elles étaient en charmante compagnie.
- Bon, s’il vient d’atterrir il ne va pas être là avant une demi-heure, et je ne veux pas rester avec ces abrutis plus que nécessaire, lança-t-elle vers Eva en baissant à peine la voix. On va faire un tour ? Qui sait, on va peut-être trouver quelque chose d’intéressant à mettre dans nos papiers ? D’ailleurs, il faudra que tu me réécrive le nom de Glucks, je ne suis pas sûre que Meilland me laisse l’appeler par son petit surnom en première page.
Elle leva les yeux au ciel : que Meilland ne la laisse rien publier l’arrangerait presque, avant d’entraîner sa collègue hors du petit cercle réservé aux journalistes, là où l’air serait peut-être un peu mieux respirable. Elles pourraient toujours y retourner en temps voulu, le défilé allait durer une éternité, elles auraient bien plus d’heures que de nécessaire pour observer l’avenue et les tribunes.
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Dim 23 Nov - 22:28

-Oh, vous savez, l'arrivée du Gruppenführer est un événement, il est normal pour moi de m'inquiéter, mais vous savez aussi que Paris est un nid de vermines prêts à tout pour entrer en lumière, coûte que coûte.

-Bien sûr, répondit distraitement la résistante.

Elle accompagna sa réponse d’un sourire le plus convainquant possible, mais Caroline n’était pas au sommet de sa forme niveau comédie ce jour-là. Ne pas savoir ce qui risquait de se passer tout en sachant pertinemment que quelque chose allait arriver – sa dispute avec Jacques lui avait fait dire des choses qui, si elles ne les regrettaient pas, l’avait écartée des planifications par mesure de sécurité – ne pas savoir quoi restait assez angoissant. D’autant plus qu’elle ne savait pas où elle serait placée, accompagnant Viktor. Le reste du trajet se déroula dans le silence. Caroline n’avait pas envie de se forcer à faire la conversation, et Viktor semblait un peu dans le même état. Le temps passait vite, les allemands ayant réquisitionné la plupart des voitures et détenant le monopole de la distribution de carburant. Ce ne fut seulement à l’approche des Champs Elysée que la voiture finit par ralentir sous l’impact de la foule, mais réussi tout de même à se frayer un chemin. Caroline prit le bras de Viktor. Nul besoin de laisser trainer ses oreilles autour de l’officier aujourd’hui. Il valait mieux qu’elle reste sur le qui vive pour d’autres événements. Aussi quand Viktor la tira de ses pensées, elle eut du mal à réaliser ce qu’il lui disait :

-Je ne serais pas long fraulein, je ne serais absent que quelques minutes, un besoin de satisfaire ma curiosité sur la sécurité.

-Comment ? Mais….

Caroline n’eut même pas le temps de répondre que déjà, Eppensteiner s’éloignait. La jeune femme serra les dents et scruta la foule, dans le vain espoir de repérer quelque chose qui lui indiquerait seulement où l’attaque allait avoir lieu. Impossible, elle ne reconnaissait personne aux alentours. La foule était bien trop compacte. S’il s’agissait d’une bombe et qu’elle était à quelques mètres seulement ? Elle en avait des sueurs froides. Elle pourrait feindre un malaise et Viktor la ferait raccompagner… ? Qu’il la raccompagne lui-même était un risque, alors qu’elle pourrait potentiellement être débarrasser de lui ce jour-là, mais s’il ne venait pas et qu’il se passait bien quelque chose, elle allait être suspecte. Un véritable casse-tête. Eppensteiner revint quelques instants plus tard, un peu plus souriant qu’auparavant :

-Je m'excuse pour mon comportement mais j'aime bien faire mon travail, cela peut être un gros défaut !

-Non, certainement, répondit Caroline, bien moins loquace qu’à l’accoutumée.

Elle serra les points, regardant à droite et à gauche, laissant le silence planer entre eux, ce qui était loin d’être habituel. S’en rendant compte, elle réalisa qu’elle ne pouvait laisser le silence s’attarder plus que cela. Elle pouvait prendre la foule pour excuse, il y avait un de ces mondes.

-Que de bruit, on s’entend à peine, lâcha-t-elle d’une voix mal assurée. Je suis désolée, je me sens un peu fébrile, ajouta-t-elle avec un sourire pour essayer de dissimuler son angoisse et expliquer son teint pâle et son silence. Sans parler de sa nervosité…
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Maxime Andrieu
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Lun 24 Nov - 15:46

Orly puis Champs Elysées

De tous ceux qui faisaient le pied de grue sur la piste en attendant que l'avion du Gruppenführer daigne se poser, Morris von Lorentz (qui, dans le souvenir de Maxime, portait bien mal sa particule) était sans doute le plus déplacé, aussi son ancien élève était-il curieux de savoir ce qu'il faisait là, coincé entre deux officiers qui réprouvaient très certainement tout ce qui n'était pas du Wagner.
- Parait-il que je représente l'élite intellectuelle allemande. Selon l'avis du conseiller de l'ambassadeur du Reich, répondit le pianiste en désignant Hansjorg von Lorentz qui cherchait visiblement un moyen d'échapper à Aurèle, tandis que Maxime haussait un sourcil perplexe.
- Choix intéressant...
- Vous aimez Wagner, Andrieu ? Je gage que je ferais un succès avec Rienzi.
- Vous avez raison, il n'est jamais trop tard pour revenir aux bons vieux classiques, je suis sûr que le Gruppenführer sera touché de vos efforts.
Il se garda de préciser qu'il n'avait pour Wagner, en tant que pianiste, une affection limitée, et ne put de toute façon ajouter quoi que ce soit, puisqu'enfin, précédé par un vrombissement reconnaissable, l'avion de Glucks fit son apparition dans le ciel parisien. Quittant Morris d'un signe de tête, Andrieu alla nonchalamment rejoindre la délégation formée par quelques personnalités plus ou moins convaincues du bien fondé de leur présence ici, au premier rang desquelles Cabanel, dont l'enthousiasme était plus inexistant encore que si on l'avait mené à l'échafaud.

Le terme d'échafaud n'était pas totalement déplacé lorsqu'on connaissait l'officier SS, ce qui ne tarda pas à être le cas de tout le charmant comité d'accueil réuni pour son arrivée – et qui pouvait passer pour littéralement charmant, en effet, face au dogue qui descendit de son avion, et aboya quelques gentillesses, témoignant que son humeur elle-même soutenait la comparaison. Andrieu écouta et observa non sans perplexité l'Oberst Mohr subir les premières foudres de l'invité (et avec un certain respect pour le sang-froid dont il sut faire preuve), peu avant que ce dernier ne désigne la délégation de Vichy avec un certain mépris en s'adressant toujours à Mohr.
- Les Français ? Sérieusement... ? Je n'ai jamais été accueilli par les vaincus, ces gens-là n'ont décidément aucun honneur...
Bien, voilà qui voulait tout dire. S'il resta imperturbable, Maxime se prit à songer qu'à cette allure, le comité de bienvenue allait vite se charger de faire le travail de la résistance sans que celle-ci n'ait besoin d'intervenir.
- Mais... qu'a-t-il dit ? demanda un Cabanel visiblement perdu.
- Inutile de traduire ça, Herr Andrieu, intervint Mohr, apparemment le SS-Gruppenführer Horst-Ekkehardt Glucks von Kunsdorf-Weigwitzer, quelqu'un de très agréable, vous ne perdez rien au change à ne pas comprendre l'allemand passe une très mauvaise journée, vous l'aurez compris. Si vous voulez bien gagner les voitures, nous allons rejoindre les Champs.
- Non mais franchement... que nous a-t-il dit ? répéta le conseiller à l'ambassadeur lorsque l'Oberst eut tourné le dos.
- Quelque chose à propos de vaincus, et de manque d'honneur, répondit Maxime en haussa un sourcil, entre autres amabilités. Tout le monde en a été pour ses frais.
Là-dessus, ce fut au tour de Landgraf de les interrompre, lequel se contenta de désigner le jeune Andrieu par un vague « le traducteur » en lui ordonnant de monter à l'avant de sa voiture, ce à quoi, en bon hypocrite, le principal intéressé se contenta de répondre par un rictus avant de s'exécuter, non sans songer qu'il serait bon, un jour, de réduire le nombre d'Allemands en France, ces derniers prenaient parfois un peu trop leurs aises.

Le trajet jusqu'à la place de l'Etoile, en raison de la circulation inexistante à l'exception de quelques rares bicyclettes, fut rapide et l'ensemble du comité de bienvenue se reforma au pied de l'Arc de triomphe, retrouvant avec joie (nul n'en doutait) ce cher Glucks qui alla passer son humeur de dogue sur von Hafer et ordonna que l'on commence à descendre les Champs. Maxime détailla un instant l'avenue qui s'était couverte de curieux venus assister aux festivités et de soldats, aussi bien pour le défilé que pour la sécurité qui devait se présenter comme un vrai casse-tête pour les occupants. L'ordre de Cabanel de rester auprès du SS tira au fils Andrieu un regard profondément méprisant en direction du conseiller, un peu trop à son aise lui aussi, tout en restant à l'arrière, à croire que les gentillesses de Glucks l'impressionnaient. Le jeune homme leva les yeux au ciel puis prit la suite du petit groupe parti au pas de course sur l'avenue, non sans avoir l'immense plaisir d'être abordé par Félix Aurèle venu s'assurer qu'il avait bien conscience de l'honneur qu'on lui faisait en lui permettant d'accompagner ce grand homme qu'était Glucks (en voilà un que les insultes n'avait pas refroidi) et lui confier qu'il était ravi de voir la vraie jeunesse française s'impliquer dans la politique de collaboration que certains étaient assez aveugles pour ne pas approuver totalement. Maxime retint un regard parlant en direction de Cabanel, et leva les yeux au ciel.
- Vous avez raison, qui pourrait être assez stupide pour ne pas vouloir collaborer avec un homme tel que le Gruppenführer, répondit-il avec une ironie que ne saisit pas Aurèle, tandis que le SS en question, après s'être muré dans un silence presque boudeur, continuait à adresser des amabilités à son entourage – rien de bien intéressant.
Avisant Theo Landgraf, Andrieu lui adressa quelques mots sans intérêt quant aux exploits du Gruppenführer sur le front Est, manœuvre habile : Aurèle saisit aussitôt l'occasion de faire la conversation à un officier allemand, et le laissa en paix, si bien qu'il put s'éloigner du groupe de tête. La journée, finalement, risquait d'être longue.
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Lun 24 Nov - 20:53

Jacques agitait sa cigarette dans tous les sens, et ses pieds tapotaient impatiemment le sol quand il se figea complètement. Doucement, aussi doucement que possible il enleva sa cigarette et l’écrasa sous sa semelle avant de lancer le mégot très loin de lui en laissant échapper un juron qui aurait fait rougir même le badaud le plus grivois et léger.

Quel idiot. Et si la bombe, pleine de poudre à ras bord ou une autre substance ultra explosive et inflammable, avait explosé avec la présence si proche de feu. Ah il aurait eu l’air malin s’il était mort comme ça en emportant tous ces civils autour de lui. En plus c’était une de ses dernières cigarettes : les prix du marché noir s’étaient envolés, et malgré ses relations scabreuses il n’avait pas réussi à faire baisser le coût.

Les parisiens commençaient à le regarder comme s’il était une créature étrange en proie à des excès de zèle. Il se demanda s’il devait sourire ou faire un commentaire mais pensa que cela ne serait que plus étrange. Il décida alors de se glisser aussi discrètement que possible loin de ces gens qui commençaient à trop lui porter d’attention.

Il s’éloigna de la foule puis vit toute la garde des allemands autour et entreprit donc de rentrer au cœur de la foule une nouvelle fois quand il sentit quelque chose toucher son derrière.

Habituellement Jacques aurait ri de bon cœur de cette approche assez rustre mais la situation était spéciale, il ne pouvait pas se laisser déconcentrer même par une fille aussi osée. Il se retourna et afficha un sourire un peu gêné en s’excusant ‘mais non ça ne se fait pas vraiment de mettre la main aux fesses des gens, et puis je ne recherche personne en ce moment’…

Mais il se retrouva face à un soldat allemand qui le regardait comme si Jacques avait trois têtes. Ou alors comme si il avait fait son discours sur la main aux fesses à un putain de soldat nazi. D’accord, d’accord c’était parfait. La vie lui souriait, et il était le plus chanceux du monde.

« Non ! Non pardon, je non ! Je suis pas homosexuel, hein ! Mais j’ai senti quelque chose sur mon… postérieur et… Attendez ! Je ne dis pas que vous êtes homosexuel ! Je crois que les allemands sont pas vraiment friands de ça en ce moment en plus mais... » Jacques essaya de s’arrêter de parler, il devait absolument arrêter de parler sinon il allait se faire descendre là tout de suite.

Où était sa légendaire rhétorique ? Sans doute la présence encombrante de la bombe dans sa sacoche le faisait ressembler à un homme n’ayant jamais parlé de sa vie.

Le soldat fronçait les sourcils tellement fort que Jacques pensa qu’il resterai bloquer comme ça toute sa vie.
-Vous avez bu, herr ?

-Euh neineuh. J’ai pas bu.

-Gut, l’allemand dit d’un ton peu convaincu. Mon Deutsch Schäfer a senti quelque chose sur vous.

Jacques fit une grimace, Deutsch Schäfer ? Késako ? Il baissa enfin la tête pour voir un berger allemand, la truffe humide et la langue pendante. Tout s’expliquait, c’était le chien !

-Ha ha ! C’était pas votre main alors ! Jacques essaya de détendre l’atmosphère et fit tout le contraire.

-Videz vos poches et votre sac. Montrez aussi vos Ausweispapiere… vos papiers.

Boum boum boum. Le cœur de Jacques sauta violemment dans sa poitrine. Non, cela ne pouvait pas se terminer de façon si bête. Sale chien, va. Il devait être entrainé à renifler la poudre ou autres explosifs, les résistants n’avaient aucune chance.

Il commença à attraper ses papiers mais fit mine de les faire tomber sur le sol pour pouvoir gagner du temps. Le soldat fit un grognement d’impatience et il laissa un peu plus de leste à la laisse du chien. Super, génial il allait se faire bouffer par un sale clébard.

Le chien. Mais évidemment ! « Ecoutez c’est l’heure de mon déjeuner ! Euh manger ?

-Vous mangerez après, herr !

-Ouais d’accord mais j’ai du saucisson et du pain dans ma poche arrière. Votre chien a surement senti ça.

L’allemand plissa ses yeux pendant que Jacques extrayait minutieusement toute la nourriture qui se trouvait dans ses poches et le proposa au chien qui dévora le tout en une seule bouchée.

-Ah il avait faim, dis donc ! dit-il en s’éloignant presque à reculons, Faut leur donner à manger !
Il était déjà loin et il ne voyait plus que la foule. « Vu ce que vous volez comme bouffe aux français en plus ce serait dommage. » Il chuchota la dernière partie.

Jacques se remit de ses émotions tout doucement quand il se rendit compte qu’il n’avait pas récupéré ses papiers. Oh. Oh non. Oh nonononon.

Elsa ? Il fallait qu’il trouve Elsa.
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Lun 24 Nov - 21:29

Grand Palais

Je vois l'irlandaise s'approcher de moi la mine assurée et je réalise en voyant ses vêtements que je n'arrive pas vraiment à savoir si je l'ai déjà vue dans une tenue aussi féminine. Après, autant être honnête, ce n'est pas comme si je passais mon temps à l'admirer, même si elle doit plaire à la majorité de la gent masculine malgré cet air revêche qu'elle se plait à afficher lorsque nous sommes tous les deux.

A son salut, j'ai un léger hochement de tête, ne prenant pas la peine de lui répondre immédiatement. Je regarde derrière elle, mes yeux glissant sur tous les badauds qui continuent d'affluer, essayant de voir si elle n'a pas attiré l'attention de qui que ce soit. Tout le monde est bien trop occupé à s'occuper de sa propre personne ou à essayer de trouver la meilleure position pour apercevoir ce maudit pigeon déguisé en aigle se pavaner sur cette route qui ne lui appartient pas.

Je fais claquer ma langue sur mon palais dans un agacement que j'essaie de contenir avant de reporter mon attention sur la jeune femme. Visiblement, personne ne s'occupe de nous et c'est très bien. Deux soldats allemands nous jettent un bref regard et, dans le doute, j'attrape le bras de Marie-Louise dans un geste que des étrangers pourraient croire amoureux. Je hausse les sourcils et je lui décoche mon plus beau sourire avant de souffler, d'un ton qui trahit la colère que ses propos m'inspirent.

"Garde tes sarcasmes et tes allusions déplacées pour un moment plus opportun. Je serais ravi de discuter de tout ça avec toi plus tard, tu n'imagines pas à quel point. Tu as vu Angélique ce matin ou pas ?"

J'hésite avant de lui balancer une vacherie sur tout ce qui me vient à l'esprit à son propos et le peu de crédit que je lui accorde mais je me mordille l'intérieur de la joue avant de reprendre, d'un ton plus calme.

"Ils sont à l'hôtel. Et en position. En tout cas j'espère. Je pensais pas qu'il y aurait autant de vermine à éviter là-bas. Dans tous les cas, ils sauront être assez intelligents pour savoir se retirer si c'est vraiment nécessaire."

En tout cas, je l'espère, d'autant que je ne serais pas là pour voir ça et je n'ai pas particulièrement envie de voir une nouvelle descente de la Gestapo en tant que simple spectateur impuissant, je ne suis pas sûr d'être en état de le supporter et de ne pas réagir de façon totalement stupide si ça pouvait arriver.

Au reste de ses propos je hoche la tête et je la guide à travers la foule, maintenant une pression plus ferme que je ne l'aurais fait en temps normal sans bien savoir pourquoi.

La porte de service n'est qu'à une dizaine de mètres mais il nous faut quelques minutes pour franchir la foule sans avoir l'air de vouloir nous rendre dans une direction précise. Tout près de notre but, je me rapproche tout près de Marie-Louise comme pour lui chuchoter quelque chose à l'oreille et, sans quitter les alentours des yeux, j'ouvre la porte avant de la pousser sans grande délicatesse à l'intérieur. Je referme derrière moi et j'attends quelques secondes, poing crispé, guettant le bruit caractéristiques des bottes allemandes juste derrière ces quelques centimètres de bois et fixant la poignée avec tellement d'intensité que je sens poindre un violent mal de crâne.

Je désigne alors les escaliers de service d'un mouvement de la tête à Marie-Louise alors qu'aucun bruit ne semble vouloir troubler le petit coin où nous nous sommes réfugiés.

"Il est là-haut. Allons-y."
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Mar 25 Nov - 17:40

Place de la Concorde, tribune presse

On commençait à s'impatienter ici. Les allemands étaient rarement en retard pourtant, leur discipline incluait une ponctualité impressionnante. Mais Glucks constituait visiblement une exception, le vilain petit canard, différent des autres, bien qu'Eva doute qu'un jour l'officier se transforme en beau cygne blanc pur et rejoigne sa belle famille. Eva commença à piétiner sur place; elle n'avait déjà pas voulu être ici, s'il fallait en plus qu'elle poireaute plus que de raison... . Elle jeta un coup d'oeil alentour : les parisiens affluaient de tous côtés pour se tasser derrière les barrières. Bon sang, ils étaient tellement nombreux, juste là pour regarder un officier nazi descendre les Champs Elysées et assister à un défilé préparé spécialement pour lui. Ne seraient-ils pas mieux chez eux, tous ces gens? Quel était l'intérêt d'assister à un gâchis de moyens pour un seul homme, quand certains avaient faim? Eva trouvait cela à la limite du révoltant : on allait sortir les avions, les cocktails, les uniformes, pour un homme. Un de ces hommes qui occupaient le pays, qui mettaient en place le rationnement, qui organisaient des rafles, qui torturaient les éléments "gênants". Et tout le monde applaudissait. Endoctrinement, ennui ou menace, la scène était en tout cas ridicule. Et le pire, c'est qu'Eva faisait partie de la scène.

Emy semblait contente de la voir, elle paraissait s’ennuyer ferme et on sentait la frustration pointer au travers de ses paroles ironiques. Eva la comprenait, bien entendu, bien qu’elle ne montre pas son ressentiment comme sa collègue. La brunette lui demanda pourquoi elle n’était pas présente le matin même. Zut, elle l’avait remarqué… « alors comment te dire Emy, j’étais briefée par le SD pour repérer les résistants ; en parlant de résistance, j’attend que tu craches le morceau depuis des semaines ! » la journaliste se contenta de hausser les épaules en lançant un vague :
« J’étais occupée ailleurs, désolée. Tant qu’à faire la matinée avec Meilland ne m’a pas manquée ! »
« Tu crois qu’ils vont oser manifester ? »
Eva grimaça. On l'avait bien briefée au matin, elle avait tous les visages qu'on lui avait montré en tête. Si elle repérait quelqu'un ou quelque chose, Philipp n'était pas loin, il lui suffisait d'un signe de tête et d'une ou deux phrases. En un sens, Eva espérait qu'elle n'aurait pas à lui parler. Déjà, une journaliste qui parlait à un officier pouvait paraitre suspect. Ensuite, elle espérait sincèrement qu'aucun parisien ne serait assez stupide pour lancer une manifestation ici. S'il y avait mouvement de foule, la répression serait probablement terrible. Mais soyons francs, l’occasion était trop belle pour les leaders des manifestations. Il y aurait probablement de l’agitation et un mouvement de foule.

« Je crois qu’ils vont profiter de l’évènement, oui. Ils oseront tout ce qu’ils peuvent pour se faire entendre, tu sais. »

Enfin, on commençait à s'activer. Vu les mouvements des officiers sur la place et les communications échangées, Glucks venait d'arriver. Elle pensa aux pauvres officiels chargés d'accueillir le SS, qui avait la réputation d'être un homme épouvantable. D'autres mouvements attirèrent l'oeil de la journaliste : du côté de la foule, on commençait à s'animer, peut-être plus que de raison. Eva tenta de discerner quelque chose dans ces mouvements, un visage familier, un mouvement suspect. Elle chercha Léo des yeux : il faisait partie des étudiants manifestants, et parfois il se laissait emporter par la foule. Elle ne tenait pas à voir son ami se faire arrêter. Elle ne vit personne, pas même la jeune Rachel Lévi, avec sa crinière rousse et ses convictions bien affirmées haut et fort. Pourtant elle était prête à parier qu'elle serait là. Aucun visage familier donc, ce qui était une bonne et une mauvaise chose. Car pour autant qu'elle ne souhaite pas voir un mouvement de foule, s'il arrivait quelque chose à Glucks et qu'elle n'avait rien repéré, le SD lui demanderait des comptes. Elle se devait d'être irréprochable.
Emy interrompit ses pensées vagabondes en lui proposant d’aller faire un tour. Eva se figea un quart de seconde. Zut, grillée. Elle jeta un coup d’œil en coin vers Philipp qui était posté un peu plus loin. Que diraient ses supérieurs s’ils apprenaient qu’elle avait quitté le carré presse un moment ? D’un autre côté, difficile de faire croire à Emy qu’elle souhaitait vraiment rester ici à attendre que les choses se passent jusqu’à ce que Glucks fasse son apparition. Elle adressa un sourire à Emy. Après tout, si elles remontaient un peu la foule des Champs Elysées pour revenir au moment opportun, cela lui permettrait de faire une reconnaissance plus large de la foule et des visages familiers qui pourraient s’y trouver.

« Tu as raison, on n’a aucun intérêt à rester ici, allons faire un tour et essayer de glaner quelques informations intéressantes ! »

Elle espérait pouvoir avoir quelques exclusivités pour son papier aussi. Meilland comptait sur les deux journalistes pour pondre un article digne de ce nom, mais la Propaganda censurerait sûrement la moitié de leur article si elles ne faisaient pas attention. Autant recupérer des impressions de badauds pour meubler le reste.


Dernière édition par Eva Jürgen le Ven 16 Jan - 16:44, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Jeu 27 Nov - 14:31

Concorde


"Juive", "en règle"... voilà deux mots qui semblaient incompatibles dans l'esprit d'Elise. Cependant, la réponse qui lui avait été faite ne la rebuta pas: son amant la délaissait pour une journée, pour plusieurs même car sa femme l'accaparait beaucoup, elle pouvait bien faire de même... Même avec une juive, c'était d'ailleurs une trahison à la hauteur des siennes... D'après tout, que risquait-elle? Si elle ne portait pas son étoile jaune elle n'était pas censée le savoir, puis ce n'était pas comme si elle la cachait... Non, elle ne risquait rien si elle l'accompagnait une heure ou deux, puis la blonde était curieuse de voir de plus près l'un de ces "animaux" qu'elle était censée détester... Celle-là n'avait pas l'air agressive, du moins pas aux premiers abords. Tant qu'elles restaient au milieu de la foule cela allait, elle se promit de ne pas s'en écarter.

-Il n'y a pas que Glucks, madame... Mais aussi beaucoup de parisiens avides de reconnaissance et de scandales. Mais soyez tranquille, je saurais être discrète.

Au diable la reconnaissance et les scandales ! Du moins, pour aujourd'hui.

Elise était loin d'imaginer le "piquant" que décrivait son interlocutrice. Elle s'attendait à quelques danses, pourquoi pas quelques carrousels ou quelques chanteurs... Mais arrivée à la Concorde, elle eut le déplaisir de ne rien voir de tout cela. Finalement, il n'y avait pas beaucoup plus d'animation à cet endroit que sur les Champs Elysées et la blonde eut une moue déçue. Peut-être qu'un feu d'artifice serait tiré à cet endroit plus tard, qui pouvait le savoir ? En attendant, il faudrait regarder passer l'inconnu envers qui elle n'avait ni amitié, ni antipathie.


-Emy ?

Et comme si la journée n'était pas assez désagréable, voilà qu'elle était tombée sur une amie de la nymphomane. Elle secoua légèrement la tête et haussa une épaule:

-Je ne vais pas m'étaler sur le sujet, mais je pense que vous devez voir en moi l'incarnation du Diable. Retenez juste que la réelle intelligence ne se limite pas à écouter autrui mais à se faire son propre avis sur les personnes.

Le terrain était de moins en moins hospitalier et si Elise avait pensé tourner des talons, elle préféra rester. Ce démon brun d'Emy attira sa compassion quelques secondes: quelle triste vie elle devait avoir pour continuer à parler d'elle après tant d'années... Et si chacun venait à savoir la vérité, la blonde savait combien sa "rivale" tomberait de haut dans l'estime parisienne... Mais chaque chose en son temps: aujourd'hui Elise se limiterait au défilé d'un inconnu en présence d'une juive... Diantre, il lui faudrait boire au moins une bouteille de vin le soir même pour oublier ce qu'elle était en train de faire ! De toute façon, dès le lendemain elle aurait occulté et elle se promit de ne jamais la dénoncer.

Les deux femmes rejoignirent une tierce personne. La blonde salua Victoire d'un geste poli de la tête. Un sourire égaya son visage hyalin et elle se mit quelques secondes sur la pointe des pieds, espérant voir un début de cortège qui ne venait pas.

-Ça ne m'a pas l'air davantage animé ici pour le moment. J'espère ne pas être déçue...

Elle laissa tomber son mégot sur le bitume avant de l'écraser sous son soulier vernis.
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Sam 29 Nov - 0:23

Visiblement décidé à en finir le plus vite possible avec ce qui semble être une corvée des plus pénibles pour lui, c’est au pas de course que Glucks mène le petit cortège sur les Champs Elysées, d’abord muré dans un silence réprobateur, comme pour être bien sûr que tout le monde puisse se rendre compte de sa mauvaise humeur. Ses regards, plus ou moins noirs (plutôt plus) vont de l’un à l’autre, comme s’il était outré qu’on ose continuer à converser autour de lui, jusqu’à se poser sur Gustav Selbst, son garde du corps.
- Je croyais vous avoir demandé de ne pas rester collé à moi, de l’air ! crache-t-il avec un petit geste de la main pour le faire reculer comme on le ferait d’un chien un peu trop envahissant. Occupez-vous donc plutôt de mademoiselle, continue-t-il en désignant Silke Fetting d’un air méprisant, on se demande bien ce qui est passé dans la tête de vos supérieurs pour m’envoyer… ça.
Sur ces gentillesses, il pousse un soupir excédé et se tourne de l’autre côté, vers Theo Landgraf, sans se préoccuper de le couper ou non en pleine conversation.
- Ah Landgraf, toujours entrain de bavasser ? Je vous trouve bien bavard pour quelqu’un dont les trains ont tendance à être de moins en moins performants. Je comprends, vous devez être trop occupé à profiter de la belle vie ici. On en raconte de belles sur vous… les Parisiennes sont-elles à votre goût ? Non, vous avez raison, je ne veux pas le savoir.

A nouveau, Glucks se détourne. Le cortège arrive alors au niveau du Grand Palais, où l’on annonce au Gruppenführer qu’il doit aller saluer les troupes de la SS menées par Klaus Halder, qui attendent devant le bel édifice, avenue Alexandre III (ndlr : actuelle avenue Winston Churchill). Ce même Grand Palais où semble l’attendre le SOE.
- Ah, Halder est là-bas… ? Je ne vais quand même pas me déplacer, lance Glucks, toujours aussi méprisant. Von Hafer, faites-en sorte qu’il vienne nous rejoindre pour descendre avec nous, nous aurons bien assez de temps pour voir ses hommes tout à l’heure. Nous n’avons pas que cela à faire.
Glucks reste donc sur les Champs Elysées, tandis que l’on va chercher le chef de la SS parisienne pour qu’il vienne le saluer. Au même moment, dans le Grands Palais, Moyra O’Ceallaigh et Peter Rosewood s’apprêtent à gagner leur position… quand ils entendent des bruits de lutte en parvenir.
Les Allemands sont là, ils les attendaient. Une seule explication : le SOE a été trahi ! Les officiers du SD ont envahi les lieux, ce n’est qu’une question de secondes avant qu’ils ne leur tombent dessus… Et tandis que les troupes SS, malgré le refus de Glucks de venir les saluer, jouent leur hymne à plein régime, quelqu’un va jusqu’à tirer un coup de feu, qui, en raison de la musique, passe inaperçu auprès du cortège qui continue sa descente des Champs Elysées.

Place de la Concorde, un soldat armé de son émetteur radio vient trouver Edwin Grüper, responsable de la sécurité.
- Herr Hauptmann, Herr Hauptmann ! Les hommes du SD ont arrêté un Anglais au Grand Palais ! Il s’apprêtait à tirer sur von… le Gruppenführer, ils l’en ont empêché mais ses complices courent toujours ! Il y'a eu un coup de feu dans la foule…
Au même moment, sur l’avenue des Champs Elysée, le cortège de Glucks, nullement perturbé, devient enfin visible depuis la place de la Concorde. Aussitôt, une rumeur se fait entendre de la foule jusque là particulièrement calme, sans que l’on ne puisse dire s’il s’agit d’acclamations en devenir… ou d’autre chose.

Ce tour dure jusqu'au jeudi 11 décembre 2014.


Règles

- Il vous est (toujours) interdit de tuer Glucks mais vous pouvez évidemment toujours l’utiliser en PNJ. Notez qu’il ne s’est pas rendu compte que quelque chose est arrivé au Grand Palais, comme la grande majorité des personnages présents.
- Il vous est interdit de faire arriver Glucks sur la place de la Concorde, le cortège est encore sur les Champs Elysées et vient de dépasser le Petit Palais (pour visualiser, vous pouvez vous rapporter au magnifique plan dans le premier post).
- Les Allemands sont désormais à la poursuite de Moyra et Peter, le plus discrètement possible.
- Il ne vous est plus possible d’obtenir un bonus en faisant une comparaison entre Glucks et un animal.


Dernière édition par La Propagande le Sam 6 Déc - 16:31, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Sam 29 Nov - 16:56

Place de la Concorde,

Célia mit un terme à la conversion, un sourire satisfait aux lèvres. Il l'accompagnerait !  Quel soulagement ! Primo, ça voulait dire qu'elle pourrait parler à une personne hautement plus intéressante que le petit nouveau de la Gestapo ! Depuis qu'elle connaissait ce jeune, il n'arrêtait pas de faire des jeux de mots, aux consonances historiques. Sûr qu'on lui avait mis dans les pattes, que pour l'agacer purement et simplement, il ne fallait pas oublier que malgré son grade, certains de ses supérieurs n'appréciaient pas de voir une femme prendre part à des affaires typiquement masculines !  Deuxio, l'adjudant pourrait peut-être se faire bien voir de Gruper et être dans ses petits papiers ce n'était pas rien ! Elle pourrait gagner en reconnaissance qui sait et lui toucher bientôt un mot sur ce qui lui tenait vraiment à cœur : réduire à néant la décision de justice qui l'empêchait de concourir ! D'ailleurs, son potentiel sauveur arrivait déjà à sa hauteur. Il lui fallait donc pour l'instant laisser ses espoirs et ses rêves de gloire, pour se concentrer de nouveau sur la situation !

" Ne tardons pas. Aux dernières nouvelles il n’y avait rien à signaler, mais je suppose que vous avez de sérieuses raisons pour dépêcher des hommes. Dites m’en plus sur le chemin. "

Et ils se mirent donc en route avec un pas coordonné à merveille et quasi militaire.

- Je ne pourrai jurer de rien Capitaine, mais les SD ont parlé d'une opération de la part du SOE et comme ce rassemblement ne me dit rien qui vaille, j'ai préféré vous en avertir ! Il vaut mieux pêcher par excès de zèle que par insouciance !
" Vous avez l’air de maîtriser la situation, jusque-là. J'espère que votre endurance est aussi solide qu'elle en a l'air. "

Célia arqua un de ses sourcils d'aise face à ce compliment. Ce n'était pas tous les jours qu'on lui disait ça !

- Eh bien, je pense qu'il ne se passera pas longtemps avant que je puisse vous le prouver, si vous avez tout comme moi un mauvais pressentiment. répondit-elle simplement tout en caressant la crosse de son pistolet, puisqu'ils arrivaient à présent à l'entrée de la fameuse place.

Ça grouillait vraiment de monde ici, pourtant ces gens là n'espéraient pas apercevoir Glucks des Champs Elysées à cette distance si ? Alors pourquoi restaient-ils là, massés plutôt que d'avancer, si ce n'est pour quelque chose de louche ?  Elle chercha aux alentours si elle pouvait apercevoir l'une de ses amies qui était également une indicatrice : Sixtine Deschamps. Peut-être en savait-elle plus de son côté à propos de ce qui se préparait ? Elle ne la vit pas, mais poursuivit tout de même son observation des lieux, le temps de recevoir les ordres de Gruper.

Sans doute celui-ci allait-il les donner pour que l'on fasse de nouveau régner l'ordre, mais c'est alors qu'un  soldat se présenta avec un émetteur radio. Ce qu'il se dit à cet instant entre le capitaine et l'appelant, Célia ne l'entendit mais en juger par le visage grave de l'officier, ça ne sentait pas bon ! Lorsqu'il rendit l'appareil au planton, la jeune Damien osa la question qui lui brûlait les lèvres.

- Que se passe t-il ? Devons nous agir ... ailleurs ?  

Elle espérait même si sa personne lui était complètement égale, que Glucks n'avait pas été blessé ou pire voire même tué ! Mais d'un autre côté, faire face à l'ennemi valait mieux que l'incertitude, non ?
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Hasko Landgraf
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Lun 1 Déc - 15:09

Ils étaient en retard, et évidemment, il y avait du monde. Glucks, quelle idée de s’appeler comme ça, était déjà inscrit dans l'esprit de Hasko comme un trouble-fête patenté, pour rester extrêmement poli et correct. Pour la bonne et simple raison que Hasko Landgraf travaillait, contrairement au reste du monde en cette journée un peu spéciale. Enfin, travaillait. Oui, il travaillait, et son travail risquait d'être plutôt compliqué car il risquait de ne pas du tout rentrer dans le cadre du serment d’Hippocrate. Porter secours n'était pas quelque chose qui aurait lieu ici : il fallait qu'il tue. Une action, que, fondamentalement pacifique sous des dehors bagarreurs très prononcés, Hasko ne pouvait pas approuver, quand bien il s'agissait uniquement de finir le travail. L'expression faisait froid dans le dos, mais c'était celle du chef et on ne contredisait pas le chef. Trummer était comme ça. Indifférent. Landgraf possédait de nombreux travers, mais l'indifférence, il ne pouvait pas s'y résoudre, il n'y arrivait pas. Alors oui, il faisait un peu la gueule à bord de l'Opel Admiral qui les emmenaient, Gantzer et lui, à la rencontre de Glucks, l'homme que Reigen contribuerait à abattre, et lui sans doute à achever. Il y avait énormément monde, et la voiture n'avançait plus vraiment.

« On est en retard. »
Il alluma une cigarette, tapota l'épaule du chauffeur. « Il vaut peut-être mieux descendre là. Tu en penses quoi, Gantzer ?
-Aucune idée, je n'ai aucune envie de le voir de toute façon. »


Gantzer tirait lui aussi une tête de six pieds de long, mais parce que Trummer lui avait attribué un rôle différent : jouer les mondains, un rôle qui lui allait terriblement bien, faire la conversation, représenter les services médicaux du Reich – Kremer était en permission, au moins, c'était quelque chose de positif, il approuvait totalement ce choix – et rediriger Glucks, décidément pas moyen de se souvenir de son nom, vers le dispensaire où se trouverait Hasko si un officiel avait la velléité de le rediriger vers l’hôpital. Hasko s'engouffra hors de la voiture : ils étaient sur les berges, et il faudrait marcher.

« Bon, on peut toujours aller voir si on peut traverser. Au pire j'irais saluer Glucks en passant et je rejoindrais le dispensaire, la sécurité nous laissera bien passer. »
Ils faisaient un drôle de duo, lui avec sa blouse sur le bras, en service, même pas en uniforme de parade, et Gantzer, avec sa mise terrible, très digne d'un officier nazi type (sauf qu'ils n'étaient absolument pas blonds, ni même vraiment grands).  Marchant rapidement, Hasko parvint à distinguer le cortège en lui même par la brèche de l'avenue Alexandre III. « Eh bien voilà, passons par là. Bitte, Herr euh...vous êtes bien Untersturmführer ? Oui, à voir votre grade. Nous pouvons rejoindre le Gruppenführer par là ?
-Ja, ja, allez y, mais il faut vous dépêcher, l'Oberführer Halder est déjà parti. Vous êtes bien avec  lui ? »


Non, pas du tout, mais avec cette musique qui couvrait tout le bruit alentours, il était très facile de  se méprendre, et les deux médecins réussirent à passer pour parvenir en queue du cortège. Il y en avait, du monde...même des civils. Entre autre un jazzman qu'il connaissait bien.

« Oh, Manny ! Ca va bien ? Je ne m'attendais pas à te trouver là.  Ton père est dans le coin, je suppose ?»
Il ne savait jamais très bien sur quel pied danser avec Morris : parfois il se doutait que von Lorentz devait comprendre ses vraies idées politique, parfois il n'en était pas sur. Cependant, il avisa presque avec une grimace, disons une petite moue, la présence d'Edouard Cabanel. S'il y avait bien un homme à qu'il n'avait pas envie de parler, c'était bien lui. « Herr Cabanel. Excusez nous, nous devons saluer le Gruppenführer. »

Il passa sans mot dire entre les rangs. Qu'est-ce qu'il pouvait bien faire là, Cabanel, mis à part parler d'idéologies puantes et de mondanités avec son père, père qu'il ignora tout aussi royalement en lui passant devant sans mot dire, parce qu'il avait peur de ce qui se dirait, peur que ça tourne mal aussi, parlant à voix basse avec Gantzer :

« Bon, ça devrait aller bientôt. Tu t'en sortiras ?

-Il faudra bien. J’envisage de plutôt venir avec toi, Glucks, mon père le connaît un peu, c'est un crétin pompeux, je n'ai pas envie de le voir.
-Ttt Ttt. Le chef a dit Kaiser, pas Freud. »
Dans le genre pseudonymes stupides, lui avait hérité du mieux. Parce que Freud, franchement... « Tu t'en sortiras très bien. Tu es doué pour la distraction.
-Merci bien...et je le distrais comment, moi ?
-Je ne sais pas, moi. Jongle ! »

Ils étaient arrivés presque à hauteur de Glucks, qui se retourna pour les voir. Même avec un seul œil, Hasko put voir passer un éclair de mépris dans les yeux de l'officier SS.

« Qu'est-ce que c'est encore ? Qui sont ces deux énergumènes ? Et pourquoi avez-vous une blouse, vous ? »


Apparemment, Glucks était aussi sympathique qu'il en avait l'air, autant dire pas du tout. Hasko ne sourit guère à cela, sur le moment, car il avait plutôt envie de lui coller son poing dans la figure. Il réussit cependant à lui adresser un sourire, plutôt un rictus, accompagné d'un salut fasciste plutôt :

« Hauptmann Landgraf, Herr Gruppenführer. Je suis en service, mes excuses, je souhaitais tout de même vous saluer. Vous connaissez le docteur von Gantzer und von Thurn ?

-Ah oui, Landgraf junior, évidemment, l'homme qui joue au héros et qui passe pour un imbécile. Que vous a-t-on donné comme surnom, alors ? N'a-qu'un-oeil, hm ? Et vous, Gantzer, vous êtes bien le fils dépravé de Hugo-Friedrich ? Toujours aussi croulant, votre père ? »

Puisque Glucks ne semblait plus s'intéresser à lui, Hasko adressa un dernier sourire à Gantzer qui semblait battre en retraite face au SS avant de partir en courant, et d'arriver, assez essoufflé, au dispensaire, enfilant sa blouse alors même qu'il entrait sous la tente.

« Bonjour ! » Lança-t-il en français, hors d'haleine. Il jeta un œil autour de lui, et tomba sur la chevelure blonde de Victoire Langremont. La même méfiance, toujours : il semblait donc qu'aujourd'hui, personne ne serait vraiment son allié. « Vous n'avez encore eu personne, si ? Ils n'ont même pas fini de remonter, je pense que ça viendra après. »
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Mer 3 Déc - 20:07

Dispensaire de la Croix Rouge, Champs Élysées

L'approche de Rachel étira un sourire radieux sur tes lèvres.
Un sourire franc, joyeux, qui s'estompa en quelques secondes. Le temps pour toi d'apercevoir sa tenue. « Rachel ! » Une note de franche réprobation vibre dans ta voix, dans ton regard de nouveau voilà par l'inquiétude. La voir dehors, aussi insouciante, sans étoile... Oh tu le détestes ce symbole de malheur qu'elle devrait porter au revers de ses vêtements, juste au dessus du cœur tel un couperet prêt à tomber. Tu le détestes autant que tu es fière de pouvoir affirmer être son amie, en ces temps où une simple étoile suffit à lui valoir la haine. Et bien sur, par cette complicité qui vous lie depuis des années, tu devines les raisons pour lesquelles elle refuse de l'arborer. Mais tu trembles d'imaginer que cet acte infime puisse lui valoir la déportation et Dieu sait quoi d'autre.
Tu n'ajoutes pour rien pourtant, avisant la jeune femme soignée qu'elle te présente et dont la mise soignée en dit long. Une robe du dernier cri, des chaussures neuves, ongles parfaitement manucurés... Son élégance te hurle au visage ses accointances avec l'ennemi. Tu souris toutefois pour la saluer, sans rien laisser paraître d'autre que ton inquiétude légitime face à la foule toujours plus massée autour de vous. « Je ne sais ce que vous entendez par animation, mais pour ma part j'espère bien que rien de fâcheux ne se produira. Ce genre de rassemblement... a une fâcheuse tendance à dégénérer. » Un coup d’œil alentour confirme encore tes craintes. Au loin, la rumeur du cortège se fait entendre. D'un instant à l'autre, les tireurs du SOE entreront en action. Et ensuite... ce sera le chaos.

Remontant vers la Concorde, ton regard accroche l'éclat blanc d'une blouse qui s'en vient à grand pas vers votre dispensaire de fortune. « Je vais devoir retourner travailler. Tu ne voudrais pas m'accompagner ? Nous aurons surement besoin d'aide avant longtemps. » A dire vrai, tu doutes qu'elle puisse réellement vous être utile, l'équipe mobilisée est bien assez conséquente. Mais pour l'éloigner de cette foule dangereuse, de ces grappes de SS tout prêts à s'en prendre à une jeune juive contrevenante aux lois sur le port de l'étoile de David... Tu es bien prête à utiliser n'importe quel prétexte. « Et pour pouvez venir aussi, si vous le souhaitez. » ajoutes-tu avec un sourire à destination d'Elise. Proposition purement rhétorique, tu l'imagines mal retrousser ses manches.
Sans prendre le temps d'attendre leur réaction, tu t'engouffres sous la tente et t'approches de l'un des indisposés, juste à temps pour que ton absence passe inaperçue. « Dr Landgraf, bonjour ! Non, rien à signaler pour le moment, si ce n'est quelques victimes de malaises à cause de la foule. Espérons que cela perdurera. »
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Sam 6 Déc - 20:11

Champs-Elysées

Décidément, Theo Landgraf se demandait si cette journée allait être très agréable. Il avait pourtant pensé qu'elle le serait, tout était fait pour, il ne travaillait pas et ne subissait pas son supérieur assommant. En attendant, le SS suprême, Landgraf avait lui aussi définitivement renoncé à se souvenir de son titre, semblait bien décidé à promener sa mauvaise humeur dans tout Paris. Si j'avais su, je ne serais pas venu. Landgraf avait une aversion profonde pour le retard et à partir de là sa relation avec Glucks ne pouvait que mal commencer, quand bien même, finalement, il n'aurait pas été un sale type. Landgraf était beaucoup de choses. Lui même était un vantard parfois très imbu de lui même, adorant parler et qu'on l'écoute, centré sur sa propre personne, et il possédait lui aussi un certain cynisme. Mais jamais je n'humilie personne gratuitement. Ce n'était pas dans la nature de l'officier d'être méchant. Parfois dur, parfois réprobateur, mais jamais cruel. La cruauté est pour les lâches, ceux qui n'ont pas le courage de réussir honnêtement dans la vie sans écraser les autres, qui ne savent pas les traiter d'égaux à égaux. Bien sur, cette idée était assez paradoxale pour quelqu'un qui haissait tous les gens qui croyaient simplement à une religion, mais c'était autre chose. Ils l'ont tué. Ils le méritent. Quand bien même on ne pouvait pas vraiment prouver que Samuel Cohen était bien le meurtrier de son oncle.

Mais en attendant, ils se devaient tous de subir Glucks et de faire bonne figure. Landgraf rajusta son monocle et retira son képi avant de s'installer dans la voiture à coté de Cabanel. Il aimait beaucoup Edouard, qui lui semblait être un homme politique intéressant, avec des convictions proches des siennes – ce qui prouvait qu'en réalité il le connaissait bien mal. Mais Theo Landgraf était plein de bonnes intentions et Cabanel était le fils d'un vieil ami, qu'il avait toujours encouragé à faire de la politique et qu'il voyait comme son élève, plus que ses enfants sur le terrain politique du moins. En effet, aucun des rejetons Landgraf n'avaient fait de politique, sinon peut-être Hasko. Mais je ne sais pas. Je ne peux pas l'aider, même si j'aimerais, ses idioties le perdront. J'espère juste qu'il est sincère, maintenant qu'il est dans l'armée. Au moins, ils pouvaient à peu près discuter librement. Il s'autorisa un sourire alors que la voiture démarrait :

« Ach, nein. Moi je ne suis là que pour représenter mon unité, selon mon supérieur. Si vous voulez, je suis une distraction, mais Herr Glucks n'a pas l'air d'humeur à être distrait. Je fais ce que je peux, mais Grüper va avoir du travail, c'est sur, la moitié de l'assistance semble ne pas trop apprécier notre SS. »  


Il remercia Edouard pour la cigarette et la fuma, ouvrant légèrement les vitres. Non, en effet, cela n'allait pas être une partie de plaisir. Pauvre Manfred, il était pourtant le plus respectables des officiers du cortège de voitures officiels qui se dirigeaient actuellement vers les Champs-Elysées. Il continua d'un ton réprobateur :

« Ce qu'il fait, ce n'est pas correct. On ne peut pas traiter les gens comme ça. Surtout Mohr. C'est quelqu'un de bien. »


Le dernier homme bon parmi nous. Déjà, vous êtes arrivés. Theo se mit en marche à la suite de Glucks, ignorant les sarcasmes. Il avait bien fait de ne pas ramener Béatrice. Cela lui aurait fait trop plaisir de voir que ses idées ne sont pas totalement fausses. Soudain, une silhouette. Hasko. Il savait déjà que c'était lui, et il aurait voulu dire quelque chose, quoi il ne savait pas, le faire rester, voilà tout. Il commença :

« Has.. »


Mais le regard de son fils, qui déjà s'en allait, le dissuada de continuer. Piteusement, il ne finit pas sa phrase, ignorant les autres. Il faisait pitié et ça le mettait de mauvaise humeur. On avançait encore, lentement mais surement, et la musique l'énervait.
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Sam 6 Déc - 22:20

Champs-Élysées  

Il n'avait pas envie d'être là, tout l'ennuyait et la sensation d'être pris en otage gagnait de plus en plus Morris qui une fois arrivé sur les Champs, ne pouvait tout de même s'empêcher de penser qu'il était totalement déplacé à cet endroit. Sans compter qu'Andrieu, ce sale gosse, semblait bien décidé à jouer dans le domaine du sarcasme, et si jamais ça venait aux oreilles de Glucks, ce qu'il aurait préféré éviter, quitte à rester dans ce rôle de pianiste insipide venu là parce qu'il était un bon fils à papa, d'attirer l'attention sur lui. Jusqu'à là il échappait à la mauvaise humeur du SS et il comptait bien faire en sorte que ça dure. Déjà que tout le monde se demande ce que je fiche là...et pas seulement les gens présents ici, non, même ses amis devaient se demander pourquoi il n'était pas avec eux en train de rire des boches qui défilaient comme des canards ou des matons devant le grand méchant loup en chef. Grand méchant loup en chef, qui à défaut d'être sympa, a l'air de tout savoir sur tout le monde. Autant dire qu'il doit savoir qui je suis. C'était peut-être se donner beaucoup d'importance lorsqu'on voyait qu'il se fichait éperdument de son père et que donc in extenso, il devait aussi se ficher du fils, mais comme Morris était devenu très prudent depuis son agression à Berlin, il préférait ne pas tenter le diable, et rester en queue de cortège, loin derrière Andrieu. Prêt à s'échapper dès qu'il le pourrait.  

Mais ce n'était pas gagné vu le regard furieux que son père lui lança avant de passer devant lui pour aller inonder quelqu'un de commentaires sur le SS. Oui, bon ça va, je pouvais espérer, tout de même, non ? Il n'avait aucune envie de passer un cocktail entier à jouer du Wagner sous le regard goguenard du gamin Andrieu à qui il aurait volontiers filé une baffe – sale gosse de riche parvenu collabo – pour lui apprendre le silence, mais ça risquait de faire désordre et ça heurtait sa morale profondément pacifiste. Mais n'empêche, il n'y avait pas un seul visage ami dans toute cette foule. Pourtant, lorsqu'il vit une blouse blanche traverser le cortège, il sourit. Malgré le fait que Hasko Landgraf soit passé dans l'armée, il avait toujours jugé impossible qu'il puisse être devenu un nazi convaincu. C'était comme Gantzer : tous deux avaient beaucoup de défauts, mais pas celui d'être des tyrans. Il sourit, lui parlant en français pour éviter des ennuis :

« Bah, comme toujours, mon très cher père a jugé qu'il fallait que je sois un fils digne de lui. Comprenez que je dois amuser la galerie et jouer. Enfin, je devrais survivre, sauf si Glucks s'intéresse à moi. »
Il sourit à Landgraf : « J'ai vu ton père aussi. » A voir la gueule qu'il tirait, leurs relations ne s'étaient pas non plus arrangées. Voyant qu'ils partaient, il demanda à Gantzer : « Tu restes, toi ?
-Je n'ai pas trop le choix, je crois. Je reviendrais causer avec toi après, je vais essayer de passer le moins de temps possible avec l'autre. »

Abandonné à lui même, Morris n'eut pas trop le choix que de suivre le cortège, qui avançait lentement cela dit, très lentement, on s'ennuyait à mourir, civil perdu dans une forêt assez hostile d'uniformes verts et noirs. Heureusement, son père était plus loin en avant, occupant un Félix Aurèle qui semblait bien décidé à répandre sa vision du monde à Andrieu et donc au vieux baron von Lorentz père. De son coté, il était à peu près seul, mais finalement un des seuls autres civils lui adressa la parole. Encore les mêmes questions, mais bon, il voulait bien répondre, ça évitait de trop s'ennuyer. Il eut un petit rire :

« Oh, je ne sais pas si la musique adoucira les mœurs de monsieur Glucks, ni même réellement ce que je fais ici. Ma connaissance de la diplomatie se limite à quelques vagues notions entr'aperçue lors de ma première et unique année de droit, mais votre collègue conseiller de l'ambassadeur allemand, le Freiherr von Lorentz, a jugé qu'il fallait quelqu'un pour représenter l'élite intellectuelle allemande, je crois. Bizarrement, il a décidé que cela tomberait sur son fils. »
Son accent, typiquement anglo-saxon, irlandais pour qui savait écouter, même en français, disait clairement qu'il n'était pas que d'origine allemande : « Morris von Lorentz, enchanté. Nous nous sommes déjà croisés, en effet, je crois. »

Tiens Gantzer qui revenait. Son visage austère semblait aussi maussade que d'habitude. Il fait son air de brute, seigneur, ça ne doit pas s'être bien passé. Il demanda – en anglais, langue commune qu'ils partageaient et que peu, voire très peu comprenaient. Gantzer avait fait une partie de ses études à Oxford :

« Tu as réussi à fuir le militaire en chef ?
-De justesse. Il est occupé à cracher sur Halder, ce qui ne fait pas de mal à ce dernier, par ailleurs. 

-Hm. » Morris se tourna vers Cabanel et reprit en français :  « Vous connaissez le docteur von Gantzer und von Thurn, peut-être, monsieur Cabanel ? Il a publié un livre ou deux pour contrecarrer les théories de Freud, il est assez célèbre dans le domaine de la psychiatrie.
-On me connaît plus pour ma haine des électrochocs, je crois...enfin, j'espère. Enchanté, monsieur Cabanel. Appelez moi Gantzer, comme tout le monde, Leonhard-Leopold von Gantzer und von Thurn c'est bien trop long et nous avons assez de dirigeants avec des noms à rallonge présents aujourd'hui comme ça. »

Morris s'autorisa un sourire. Le cortège avançait toujours, mais lentement, et puis au moins, on s'amusait un peu.
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MessageSujet: Re: [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées   [INTRIGUE GÉNÉRALE] Le défilé (explosif) des Champs-Élysées - Page 2 Icon_minitime1Ven 12 Déc - 17:34

Une tentative d'attentat ? Voilà qui est fâcheux, et risque de ne pas plaire à Glucks si l'affaire lui revient aux oreilles, mais fort heureusement pour les Allemands en charge de sa sécurité, le Gruppenführer semble n'avoir rien remarqué, et ayant salué Halder, il poursuit tranquillement sa descente des Champs Elysées – ou plutôt toujours au pas de course, en restant tout à fait égal à lui-même, c'est-à-dire de mauvaise humeur. C'est à peine s'il retient un soupir en voyant s'approcher de lui le fils Landgraf et son compagnon – compagnon qu'il aurait, on s'en doute, volontiers envoyé voir ailleurs si les psychanalystes dégénérés y étaient lorsque celui-ci s'avisa de rester lui faire la conversation. Mais faute de meilleur auditoire pour déverser son fiel, c'est seulement après quelques minutes d'échange d'amabilités perfides et après le départ de Gantzer qu'il se penche vers Halder pour lui signifier que l'on ne voit décidément pas défiler des gens très fréquentables à Paris et qu'il s'attendait à être vaguement mieux entouré.
- Vous pourriez au moins surveiller les fréquentations de votre fils, Landgraf, à défaut des vôtres.

Pendant ce temps, au Grand Palais et dans ses alentours, certains hommes du SD interrogent le complice de Peter et Moyra, tandis que d'autres se sont lancés à la poursuite des deux fuyards, mais il est si facile de disparaître dans une foule...

La foule, c'est bien elle dont l'on devrait commencer à se préoccuper. Alors que le cortège voit (enfin) le bout des Champs Elysées et s'approche de la place de la Concorde où sont dressées les tribunes, un mouvement agite la masse de spectateurs... et il apparaît désormais clairement que ce ne sont pas des acclamations. C'est bel et bien une foule en grande partie hostile qui attend le Gruppenführer, que certains se risquent même à huer.
- Des protestataires, maintenant ? Qui les a laissés accéder à la place ? lance Glucks à la cantonade alors que le cortège se trouve au pied des tribunes. Décidément, cette ville est un nid d'incapables. J'en parlerai à Berlin.
Mais, considérant visiblement que la plèbe n'est pas plus digne de son attention, Glucks se détourne et monte dans les tribunes où il s'installe, suivi du reste du cortège. Le défilé des troupes peut alors enfin commencer, et la musique se met aussitôt à résonner de plus belle... couvrant plus ou moins bien l'hostilité de la foule.
Faut-il s'attendre à un débordement ? Ou bien à une autre tentative de la résistance ? L'heure est à la prudence.

Ce tour dure jusqu'au 5 janvier 2015.


Règles

- Il vous est (toujours) interdit de tuer Glucks mais vous pouvez évidemment toujours l’utiliser en PNJ.
- Il vous est interdit de faire sortir Glucks des tribunes sur la place de la Concorde.
- Prenez en compte que les lieux ne sont plus aussi tranquilles et qu'une grosse partie de la foule semble mécontente.

Un défi ?

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