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 [ARTHUR BRUNEL et EVA JÜRGEN] Dans les coulisses de l'Atelier...

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MessageSujet: [ARTHUR BRUNEL et EVA JÜRGEN] Dans les coulisses de l'Atelier...   [ARTHUR BRUNEL et EVA JÜRGEN] Dans les coulisses de l'Atelier... Icon_minitime1Dim 7 Juin - 14:58

DANS LES COULISSES DE L'ATELIER...
(Eva Jürgen & Arthur Brunel)



Si la troupe de l'Atelier est l'une des plus en vues du moment, un peu de publicité ne fait jamais de mal, et c'est là une partie non-négligeable du travail d'Arthur Brunel en tant qu'agent de la troupe : faire en sorte que tout le monde salive à l'idée de venir voir la nouvelle pièce de la troupe, à savoir une relecture d'Andromaque de Racine par le célèbre Néron Anglereys. Et quoi de mieux pour cela que d'avoir sa double-page dans l'un des journaux les plus lus par les Parisiens, le Courrier Parisien ? Arthur peut donc être particulièrement fier d'avoir réussi à obtenir cette entrevue avec l'une des journalistes du quotidien. Et ce non seulement pour la publicité et la visibilité assurée (et le papier a tout intérêt à être bon !), mais aussi parce qu'avec un tel article, il est presque certain de réussir à faire passer son message pour la résistance... à condition du moins d'arriver à y faire figurer très exactement la phrase suivante : « Andromaque, cette femme au grand cœur et au fort caractère ».
C'est donc une entrevue pleine d'enjeux qui s'annonce, et pour laquelle le Courrier Parisien a dépêché une certaine Eva Jürgen – après que celle-ci ait demandé avec insistance à être désignée. En effet, chacun ses arrières-pensées, et si la jeune femme vient officiellement en tant que journaliste, l'agente du SD qui se cache derrière a bien l'intention de découvrir si l'Atelier a des choses à lui cacher... Ce qui pourrait bien être le cas. En effet, suite à un cafouillage, certains tracts qui devaient être distribués la veille sont toujours sur les lieux ! Or ces tracts sont des appels à la résistance et Arthur en a bien conscience... Mais impossible d'annuler la venue des journalistes. Ce serait perdre une bonne occasion et pourquoi pas, paraître suspect. Il ne reste plus au poète qu'à s'assurer que ses invités n'iront pas fouiner n'importe où, ce qui risque de s'avérer difficile car en plus de l'espionne, le Courrier a décidé au dernier moment d'envoyer également Jean-Pierre Puerno, sans doute après que celui-ci ait évoqué l'idée de faire un reportage « en immersion » (sic) sur les costumes et le maquillage des comédiens. En voilà deux qui risquent de faire exactement ce qu'Arthur ne souhaite pas : fouiller, et ce au plus grand dam de certains régisseurs qui installent les décors et ont « du travail, eux ».
La partie s'annonce serrée alors que les deux journalistes sont sur le point d'être accueillis au théâtre. Mais personne ici n'est à cours de ressources, reste à savoir qui sera le plus malin...

Les personnages

- Eva Jürgen. Sa mission : Officiellement, elle est présente pour écrire un article sur les coulisses de l'Atelier et faire la promotion de la nouvelle pièce de la troupe. Officieusement, cet article commandé par le Courrier Parisien lui sert d'excuse pour fouiner à l'Atelier et repérer d'éventuels actes suspects.
- Arthur Brunel. Sa mission : Chargé d'accueillir les envoyés du Courrier Parisien, il doit convaincre Eva d'écrire un article positif sur la nouvelle pièce de la troupe, l'empêcher de mettre son nez dans certains recoins du théâtre où l'on cache des tracts pour la résistance et surtout la pousser à placer l'expression « Andromaque, cette femme au grand cœur et au fort caractère » dans son article pour faire passer un message à la résistance.
- Jean-Pierre Puerno (PNJ) qui accompagne Eva pour le compte du journal mais qui désire faire un article (« pittoresque » selon ses propres termes) sur le maquillage des comédiens sur scène, leurs costumes et leur impatience (car il ne peut y avoir d'autre mot) à l'idée que l'ambassadeur de Vichy vienne bientôt assister à l'une de leurs représentations.
- Un régisseur (PNJ), désagréable, qui est en train de mettre en place les décors pour la prochaine représentation et qui trouve qu'on traîne un peu trop dans ses pattes.

Informations

- Vous pouvez utiliser ou non les PNJ présents comme vous le souhaitez, tout en respectant leur personnalité pour ceux qui sont récurrents sur le forum (plus détail sur les PNJ récurrents ici).
- C'est à vous de décider des suites du topic. Si toutefois vous êtes bloqués ou manquez d'idées, vous pouvez venir demander une relance dans le topic d'inscription à la foire aux Rps, les admins feront intervenir un PNJ.
- Des missions vous ont été confiées, à vous de décider entre vous si vos personnages réussissent ou non. N'hésitez pas à en discuter ensemble !


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MessageSujet: Re: [ARTHUR BRUNEL et EVA JÜRGEN] Dans les coulisses de l'Atelier...   [ARTHUR BRUNEL et EVA JÜRGEN] Dans les coulisses de l'Atelier... Icon_minitime1Sam 1 Aoû - 20:47

Eva sortit des locaux du Courrier Parisien et se mit en route vers l'Atelier d'un pas frénétique. Il y avait des mauvais côtés au métier de journaliste, beaucoup de mauvais côtés. Mais parfois, le Courrier lui offrait des occasions en or. Et aujourd'hui était l'une de celles-là. Elle était dépêchée pour aller interviewer Arthur Brunel, l'agent de la troupe de l'Atelier. Cette dépêche expresse avait, officiellement, était décidée par Gabriel. Officieusement, le SD avait tiré quelques ficelles et s'était arrangé pour que leur espionne soit choisie. La jeune femme se dirigeait donc vers l'Atelier avec ses deux casquettes. La journaliste avait pour mission d'écrire un article intéressant sur l'Atelier et de promouvoir la nouvelle pièce de la troupe. L'espionne était chargée de fouiner un peu dans les coulisses du théâtre, afin de déterminer si, oui ou non, l'Atelier avait quelque chose à cacher. Cela faisait quelques semaines que le SD avait des soupçons sur les artistes. Une rumeur disait qu'ils étaient d'accointance avec la Résistance, qu'il y avait des messages transmis, des transactions effectuées, de l'aide apportée. Et que toute la troupe était impliquée. Et, forcément, il fallait trouver une bonne raison d'envoyer quelqu'un à l'Atelier sous couverture ; on avait vite pensé à Eva.

L'idée de rencontrer Arthur Brunel enchantais celle-ci au plus haut point. Eva n'était pas une femme de culture, mais Emil l'avait initiée à la lecture, et notamment à la poésie. Elle avait découvert Brunel il y a plusieurs années de ça, et était tombée amoureuse de la plume. Elle avait lu et relu ses livres tellement de fois que les coins étaient dans un piteux état. Elle admirait l'artiste, bien qu'ignorant tout de l'homme. L'idée de le rencontrer, de pouvoir lui parler en personne, lui avait fait faire une nuit blanche, à la manière d'une adolescente dans l'expectative de son premier rendez-vous galant. Serait-elle à la hauteur du génie d'Arthur Brunel ? Elle n'était qu'une fausse journaliste, peu cultivée.
Et du fait de cette admiration, l'idée de devoir espionner ce même Arthur Brunel ne l'enchantait en revanche pas du tout. C'était d'autant plus difficile qu'elle avait parcouru le dossier, et que son instinct lui avait murmuré qu'effectivement, il était tout à fait possible que la troupe de l'Atelier ait des liens avec la Résistance. Si elle trouvait des preuves de ces liens pendant son interview, elle serait celle qui jetterait en prison l'un des artistes les plus doués de sa génération, ainsi que tous ses amis. Envoyer des gens en prison et à une mort certaine était déjà un exercice peu facile, mais c'était tout de même plus aisé lorsque les gens étaient de parfaits inconnus. Ici, elle savait qu'elle enverrait peut-être des gens bien au SD. Alors, elle espérait très fort ne rien trouver. D'un autre côté, elle devait faire son boulot, et le faire bien. Sa survie dépendait de ses résultats, et si elle minaudait, et qu'on prouvait par la suite que l'Atelier était coupable, elle ne donnait pas cher de sa propre peau.

Ah, et puis, il y avait Puerno. Cet imbécile avait insisté pour s'incruster dans la mission, prétextant un article passionant sur les costumes, Eva avait oublié les détails. Il était prévu qu'il rejoigne sa collègue directement à l'atelier, la journaliste n'ayant pas eu le courage de le supporter tout le trajet. Puerno avait une conversation à la hauteur de ses articles : désastreuse. Il donnait presque envie de l'assommer, avec un objet contondant, pour toujours. Mais Eva n'avait pas eu le choix, elle avait juste prié le ciel pour qu'il ne traine pas dans ses pattes et ne vienne compliquer sa mission d'espionnage.

Bref, tout cela s'annonçait complexe. C'est la réflexion qu'Eva se fit en souriant, alors qu'elle s'arrêtait devant l'arrière-porte de l'Atelier. Après une grande inspiration, elle frappa quelques coups à la porte, comme elle l'avait convenu avec Brunel quelques heures auparavant. Elle se triturait les mains frénétiquement, son calepin et son crayons prêts dans son sac à main. Elle remit rapidement une mèche de cheveux derrière son oreille et attendit, préparant d'avance le discours qu'elle sortirait à l'artiste qu'elle s'apprêtait à rencontrer...et peut-être à trahir.
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MessageSujet: Re: [ARTHUR BRUNEL et EVA JÜRGEN] Dans les coulisses de l'Atelier...   [ARTHUR BRUNEL et EVA JÜRGEN] Dans les coulisses de l'Atelier... Icon_minitime1Mar 18 Aoû - 4:48

Hier était journée de parution du journal Le réveil. Au même titre que celles où j’avais une rencontre des plus désespérantes avec Père, elles me donnaient l’impression d’une euphorie et d’une certaine opposition avec l’autorité. Ce n’était même pas étonnant que devant la parution d’un de mes poèmes à l’intérieur du tract, j’avais de nouveau ressenti une espèce de sentiment d’euphorie. Pourtant, ce n’était pas la première fois que je faisais une telle chose mais l’effet était toujours aussi extraordinaire : exactement la même chose que lorsque l’on avait un premier orgasme satisfaisant avec un amant.

Comme chaque parution, j’avais été présent à vérifier et coordonner pour que tout soit parfait. La journée avait été longue et j’avais enfilé les cigarettes en comptant les tracts et en les distribuant aux divers camelots. J’avais laissé la responsabilité de finir la distribution à un autre. Néron n’était pas sur place quand j’étais parti. La nuit, par ma faute, avait été courte. Une missive de la part du Courrier Parisien pour un rappel pour la double page que j’avais réussi à obtenir m’avait tiré du sommeil. Il m’avait fallu jouer de mes contacts pour l’obtenir auprès d’Eva Jürgen et j’étais fort heureux voyant en cela une application bien plus réelle de la résistance : plus de visibilité pour l’Atelier c’était bien… mais mieux encore de faire passer des messages pour la résistance. Encore semi-endormi, j’étais entré à une heure bien trop hâtive selon mes préférences sur le pas de la porte du théâtre de l’Atelier. Et bien qu’étant en train de monter une nouvelle pièce, il régnait de manière générale un ordre plutôt sommaire. Mais ce ne fut pas ce qui me frappait. Dans le désordre, des tracts avaient été abandonnés çà et là dans la salle. Jurant et parjurant, je réalisais que le temps manquait pour m’assurer que tout soit impeccable et demandant de l’aide à un acteur, j’entrepris de nettoyer quelques-unes des tracts qui trainaient éparâtes à travers les diverses pièces du théâtre. La panique des derniers instants me gagnaient alors que j’entendis le terrible et dramatique son d’un poing qui frappe à la porte d’entrée. Enfer et damnation était au rendez-vous visiblement. Réussissant à me ressaisir, je me dis que je réussirais à la contenir dans les pièces épargnées par les tracts.

J’avais donc l’air le plus calme que j’étais capable d’avoir lorsque j’ouvris la porte pour y trouver une jeune femme qui devait avoir quelques années de moins que moi. « Ah! Madame Jürgen! Un plaisir de finalement se voir. », déclarais-je avec un grand sourire. Se faire charmeur, je savais. Sobre, j’avais même pleinement conscience que pour ma propre survie, il était essentiel que je feigne un semblant d’intérêt pour la gente féminine. Et surtout en cette période de guerre et d’occupation, même alcoolisé, je savais contenir mes pulsions assez pour que rien ne se voie. Et puis, Néron me connaissait assez pour m’enlever la bouteille avant que je ne glisse sur un terrain des plus dangereux. Toutefois, je me révélais un habile acteur quel titre appliqué quand on savait que je n’avais jamais laissé mes pieds foulé le sol d’une scène. C’était avec ma plume que je me laissais exprimer. J’y allais d’un semblant de révérence en abordant cette rencontre avec optimisme et énergie. L’invitant à me suivre vers la salle de représentation  - endroit que je savais sûr loin des tracts, j’abordais un sourire en poussant la porte. Au milieu de l’endroit, nos très aimables – mot ironique pour dire qu’ils ont le sourire de chien enragés – techniciens et régisseurs sont en train de s’afférer pour monter les décors pour la représentation. « Bienvenue dans notre humble théâtre. »  Il n’en fallut pas plus pour que je m’attirais le regard courroucé de Paul le régisseur qui trouverait sans l’ombre d’un doute que nous serions moins dans ses jambes si nous étions placé plus de trois mètres sous le sol en train de manger des pissenlits par la racine. Au fur et à mesure que je me rapprochais de la scène, je sentis le regard assassin qu’il posa sur moi. « Humble… dit celui qui ne travaille pas à faire que tout soit… » Oh! et puis je n’étais pas pour l’endurer. Il avait, comme bien des gens, de bonnes et de mauvaises journées au travail. Et il ne fallait pas chercher de midi à quatorze heures : si je passais les miennes à devenir pathétique en solo avec une bonne bouteille de Bordeaux en me lamentant sur mes piètres qualités d’auteur et l’état désastreux de mes amours en bénissant le lointain Berlin de mon adolescence, Paul était du genre à devenir désagréable et à passer ses mauvaises humeurs sur autrui. Ce fut sans aucune cérémonie que je le coupais dans son élan : « Je vous prie toute suite d’excuser mon très aimable Paul qui œuvre avec son équipe à l’installation du décor. ». À mon tour de lui lancer un regard sombre. Il savait très bien que je ne pouvais pas passer dans les coulisses et les loges, le désastre dans cette pièce n’était qu’à peine descriptible. Réfléchissant à toute vitesse, j’optais pour l’amener vers les sièges plutôt que de l’amener vers l’arrière de la scène. « Si vous voulez bien me suivre par ici. », disais-je.
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MessageSujet: Re: [ARTHUR BRUNEL et EVA JÜRGEN] Dans les coulisses de l'Atelier...   [ARTHUR BRUNEL et EVA JÜRGEN] Dans les coulisses de l'Atelier... Icon_minitime1Ven 11 Sep - 23:45

Le cœur d’Eva manquait un battement lorsque la porte s’ouvrit. Arthur Brunel se tenait en face d’elle. LE Arthur Brunel, l’un des seuls auteurs qui réussissait à lui faire ressentir quelque chose à travers ses mots. L’une des seules personnes que la jeune femme admirait. Pour ne rien gâcher, il était plutôt beau garçon, bien qu’il ait l’air fatigué. Eva lui rendit son sourire, sincère autant que professionnel.

« Monsieur Brunel, le plaisir est partagé. »

Elle suivit l’auteur et pénétra dans l’Atelier, n’attendant pas après Puerno. Cet imbécile n’avait qu’à être ponctuel.
Il y avait toujours une certaine excitation à entrer dans les coulisses d’un lieu d’art, quel qu’il soit. L’impression d’être une personne privilégiée, autorisée à percer, ne serait-ce qu’un peu, le secret des œuvres qui y étaient créées, alors que le commun des mortels ne pouvait que voir l’artifice. Eva, en étant journaliste, était l’une de ces privilégiées, bien que l’art ne soit pas du tout sa section. Elle avait plutôt droit aux coulisses de lieux nettement moins excitants : ambassades, bureaux administratifs, ce genre de lieux assez austères. Mais elle avait réussi à décrocher l’interview d’Arthur Brunel, à force de beaucoup de persuasion et d’une conversation sur l’oreiller avec Gabriel. Et aussi peut-être avec un coup de pouce du SD. Et à cet instant, alors qu’Arthur la menait vers la salle de représentation, elle se sentait comme Alice arrivant au Pays des Merveilles. La Reine de Cœur psychopathe en moins.

Son plaisir fut interrompu par l’un des techniciens, qui visiblement était bougon. Elle le regarda, surprise qu’un employé puisse répliquer ainsi à son patron. Néanmoins Arthur s’en sortit par une pirouette, et Eva haussa les épaules. Elle ne souhaitait pas se mêler des histoires de hiérarchie. Du moins pas pour l’instant, néanmoins elle gardait l’information en mémoire pour son article. Et pour dénicher un informateur si le besoin s’en faisait ressentir. Le technicien serait peut-être prompt à parler de son employeur.

Ils arrivèrent donc aux siège, et Eva prit place naturellement, sortant son calepin et un stylo, signe qu’elle était prête. Elle lâcha un grand sourire à Arthur, destiné à le mettre à l’aise, le sourire du style « je ne vais pas vous manger tout cru », puis se lança.

« Monsieur Brunel, avant que nous commencions, je tenais à vous dire que je suis une grande admiratrice de votre travail. Et je ne dis pas ça parce que je tente de vous flatter afin d’avoir des cancans croustillants. Je trouve votre plume excellente. »

L’auteur entendait peut-être ça tous les jours, les compliments d’Eva ne changeraient sûrement pas grand-chose, mais c’était toujours agréable à entendre, et à dire. Elle n’aurait pas osé dire à Arthur qu’en vérité, ses poèmes lui rappelaient Emil, et que cela rendait son œuvre d’autant plus importante. Elle espérait simplement qu’il ne la prendrait pas pour une espèce de groupie amateure.

« Si cela vous convient, j’aimerais bien que vous me rappeliez rapidement comment est né l’Atelier, et puis nous pourrons parler de vos actualités, bien fournies. Après, j’aimerais beaucoup faire un petit tour, afin de pouvoir décrire aux lecteurs du Courrier Parisien l’ambiance qui règne, les petits détails sur les coulisses, ce genre de choses. Les gens raffolent de connaitre l’envers du décor. »

Les gens, oui, et les espions aussi. Eva avait besoin de fourrer ses yeux dans toutes les pièces, histoire de pouvoir innocenter la troupe de l’Atelier sans problème. Du moins l’espérait-elle.
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MessageSujet: Re: [ARTHUR BRUNEL et EVA JÜRGEN] Dans les coulisses de l'Atelier...   [ARTHUR BRUNEL et EVA JÜRGEN] Dans les coulisses de l'Atelier... Icon_minitime1Mer 21 Oct - 14:54

Enfant, je n’aurais jamais cru que je vivrais dans cet univers étrange que celui des arts de la scène. Il s’agit en soit d’un curieux environnement où le réel s’aventure constamment à la frontière du rêve. Vivre du théâtre ou faire vivre un théâtre était deux équivalents à cette éternelle fontaine de jouvence d’où l’on extrayait une enfance perpétuelle. Le gamin de cinq ans que j’avais un jour été, malheureux peut-être de se voir destiner à un sort qui se composerait sur le rythme sourd du tambour qui battait son rythme, avait réussi par sa tête de cochon à dicter sa propre volonté contre celle de l’autorité. Et le jeune homme timide, bien décidé à s’affirmer ou du moins à vivre au minimum dans une société dont les normes le vouaient à finir sa vie dans le meilleur des cas seul ou dans le pire emprisonné, avait découvert une certaine liberté dans les gestes et les pensées dans cet art vers lequel Néron m’avait poussé. Comme agent, je n’étais pas en avant-plan en me cachant derrière la publicité ou des critiques de mon travail. Et il me restait toujours l’écriture qui formait une partie intégrante de ma vie… Si mon plus récent recueil se faisait tarder – et que Néron avait eu à me tirer, cuvant mon vin dans mon appartement qui avait depuis longtemps perdu son statut de foyer, je prenais plaisir à écrire encore. Préférant l’écriture politique de mon alter-ego Lancelot à la plume parfois romantique qui était mienne. Cet élément ne m’empêcha pas d’être flatté par l’admiration que me témoigna la journaliste en prenant place sur un des sièges. Dramatique, mais un sourire sur le visage, je répliquais : « Tentation à la corruption ma foi ! »

Un instant de silence, je remontais doucement les manches de ma chemise blanche. Devais-je vraiment admettre que malgré toutes ses années à trimer fort et à réussir à m’imposer en un sens, j’étais toujours flatté de recevoir la moindre reconnaissance de la part de lecteurs. Curieuse sensation mais très plaisante. Un sourire peut-être un peu naïf égaya mon visage : « Néanmoins, je prends volontiers le compliment mademoiselle. Je n’ai pas tendance à admettre mon humble talent. Mes dernières muses vous le confirmeraient… je suis souvent bien plus critique à mon égard que mes détracteurs. » Le ton était honnête et sincère alors que je soutint son regard. Je n’avais guerre tendance à éventer le nom de mes muses – j’utilisais d’ailleurs le terme féminin par soucis de protection plus que par réelle volonté de nommer des noms. Vieux garçon en apparence, éternel indifférent aux charmes de la gente féminines, j’avais pourtant aimé tendrement, indubitablement, passionnément. Là où certains disaient muses, j’affirmais pygmalion. C’était un baiser cueilli sur les lèvres d’un homme qui m’inspirait la tendresse et non pas la peau satiné des femmes. Je redoutais en un sens cette solitude dans un monde où tant Verlaine que Rimbaud avait souffert de leur amour.

Sans être héros tragique, j’étais à défier ce que la société considérait comme « bien » dans un monde où l’enfer tendant des autres étaient ma réalité. Résistance à l’envahisseur et grossière indécence. Si Enfer il y avait… je serais heureux d’y appartenir y ayant trouvé en un sens compréhension et acceptation. Néanmoins, si je n’avais pas peur de m’approcher trop près du soleil pour brûler mes ailes à l’instar d’Icare, je craignais pour l’Atelier une troupe dans laquelle nous avions tous investi en grande quantité. Sa volonté de visiter les locaux était compréhensible mais ça ne n’empêchait pas nécessairement que ça m’était à mes yeux problématiques. Souriant, je lui proposais ce que je croyais être une bonne option. « Vous risquez d’être déçue… l’ambiance dans les coulisses lorsque l’on ne fait que monter les décors est une bien triste réalité fort lointaine de la réalité des soirs de premières ou de répétitions. » Lui souriant, je rajoutais d’un ton très naturel : « Ne préférerez-vous pas garder cette partie de l’article pour plus tard ? Demain pourquoi pas ? Les comédiens répètent voyez-vous. ». Je m’assois à son côté en croisant le bout de mes pieds avec un autre grand sourire à son égard. Il ne fallait pas laisser voir le malaise qui était sous-jacent à la demande de visite. Je n’avais pas l’intention d’échouer dans cette tentative de cacher la réelle utilisation de l’atelier ou du moins acheter le plus de temps possible pour m’assurer que l’on soit capable de vider. « Soit… l’Atelier est une initiative de mon très cher ami, Néron Anglereys. Il s’agit d’une troupe engagée en un sens dans une mission artistique qui est très prenante. Un style un peu moderne sur des pièces parfois classiques et parfois nouvelles : beaucoup de la part de Néron d’ailleurs dont la plume est à mes yeux l’une des plus intéressantes. » L’immense respect que j’avais pour mon ami transparaissait. Pour peu, on aurait pu croire me connaissant que je nourrissais plus qu’une plate affection que je ressentais auprès de mon ami. S’il ne s’étonnait pas nécessairement de mes penchants pour ne pas en faire une scène lorsque mon regard se trouvait détourné par un jeune acteur nouvellement engagé par la troupe. En ce sens, le milieu du théâtre était ce qui m’était nécessaire.
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MessageSujet: Re: [ARTHUR BRUNEL et EVA JÜRGEN] Dans les coulisses de l'Atelier...   [ARTHUR BRUNEL et EVA JÜRGEN] Dans les coulisses de l'Atelier... Icon_minitime1Jeu 29 Oct - 22:31

En plus de ça, il était modeste. Décidément, ce monsieur Brunel avait tout pour plaire. En tout cas, selon les critères d’Eva, qui vit son admiration pour l’artiste augmenter en plus de son respect pour l’homme. Mais l’heure n’était pas aux éloges en tous genres, alors la journaliste se promit d’être professionnelle tout au long de cet entretien, et de ce qui suivrait éventuellement. Etre une groupie n’était pas dans ses fonctions.

Et déjà, un problème se pointait à l’horizon : l’Atelier était vide de ses comédiens. C’était plutôt une bonne chose, étant donné qu’Eva avait l’intention de fureter ; l’absence de foule lui permettrait d’avoir une meilleure vue d’ensemble, comme sur les détails. Mais du fait de ce vide, Brunel semblait peu enclin à montrer à la journaliste l’envers du décor. Ce qui s’avérait être assez problématique pour trouver quoi que ce soit, à moins que la troupe de l’Atelier ait soudain une épidémie d’idiotie et ait laissé trainer des preuves compromettantes en plein milieu du théâtre.

Mais Eva ne dit rien, pas tout de suite. Elle règlerait ça plus tard, elle trouverait bien un moyen. Elle n’avait pas le luxe d’attendre demain. Surtout que d’ici là, des preuves pourraient avoir disparu, et les comédiens l’empêcheraient de faire son travail correctement. Il fallait qu’elle y accède aujourd’hui. Elle écouta donc gentiment l’auteur raconter la genèse de la troupe de l’Atelier, prenant des notes, tout en réfléchissant à la manière de se rendre en coulisses.
La jeune femme allait rebondir sur la tirade quand Puerno déboula dans la salle, essoufflé. Il regarda Eva, puis Arthur, puis revint de l’un à l’autre pendant quelques secondes avec un regard paniqué.
« Excusez-moi monsieur Brunel, j’ai eu un imprévu en partant. Je vois que mademoiselle Jürgen a pris les devants. »
« C’est exact, Jean-Pierre, je me suis permise, nous venons de commencer cela étant dit. »
« Parfait, je ne veux pas vous déranger, pourrais-je assister à votre entretien ? Ensuite monsieur Brunel, nous pourrons parler de mon article. Je suis très enthousiaste à l’idée de parler des costumes et maquillages des comédiens ! »

Eva jubila intérieurement. Puerno, aussi encombrant et quasiment inutile qu’il soit d’habitude, venait peut-être de lui offrir sa solution sur un plateau d’argent. Elle prit un air désolé qu’elle afficha clairement.

« Oh, Jean Pierre, tu vas être déçu, les comédiens ne sont pas là. Du coup, monsieur Brunel préfère décaler la visite. »

Le visage de Puerno se décomposa, fit le tour de trois ou quatre couleurs, avant que le pauvre homme ne balbutie.

« Co….comment ? Mais je…demain je ne pourrai pas, je pars à Vichy faire un article sur les nouveaux régimes de l’ambassade. Nous pourrions peut-être…Monsieur Brunel, avec votre accord, pourrions-nous aller tout de même en coulisses ? Je pourrais…faire un avant/après ! »

Il se recomposait petit à petit. Ca devait tourner à plein régime là-dedans, ce qui n’arrivait pas beaucoup. Il allait surchauffer, le pauvre.

« Oui, ce serait bien ! Je pourrais étudier plus en détails les costumes, l’aspect des coulisses, et comparer avec l’effervescence de la représentation générale ! Cela donnerait un tableau d’ensemble, l’article serait tellement plus vivant de cette façon ! C’est super, allons visiter les coulisses tout de même ! »

Eva sourit, avant de se tourner vers Arthur, amusée. Elle haussa les épaules, et soupira. Une vraie comédienne. Elle devrait peut-être présenter sa candidature à Néron, finalement. Elle serait un atout de taille pour tenir  tête à dame Bernhardt. Ce serait un cocktail intéressant.

« Ca me semble être une idée intéressante, monsieur Brunel. Ca me permettrait aussi de saisir l’âme des coulisses sans personne à l’intérieur. Et cela m’éviterait surtout de déranger les comédiens alors qu’ils sont en pleine préparation d’une chose aussi importante que votre prochaine représentation. Je ne voudrais pas interférer avec le bon déroulement de votre travail. »

Donc n’interférez pas avec le bon déroulement du mien, pensa-t-elle avec un nouveau sourire. Elle espérait que l’auteur ne ferait pas preuve d’obstination. Surtout qu’avec Jean-Pierre Puerno, cela semblait suicidaire. Puerno était le maitre de l’obstination. Cela se voyait quand il négociait un thème d’article avec Meilland, qui d’ailleurs à force lui laissait toujours carte blanche, au grand plaisir de l’intéressé, au grand désespoir des lecteurs. Quoique, il parait que les articles avaient un public fidèle. Enfin, toujours était-il que sur ce coup-là, Eva remerciait le ciel de lui avoir envoyé son collègue. Si Brunel mordait à l’hameçon, évidemment.
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