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 Au bout du compte, rien de personnel || PV Ingrid

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Maximilian Lorre
Maximilian Lorre
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MessageSujet: Au bout du compte, rien de personnel || PV Ingrid    Au bout du compte, rien de personnel || PV Ingrid  Icon_minitime1Mar 12 Juil - 17:38

Ce voyage avait été une catastrophe, jugea Maximilian Lorre en remontant en voiture. Il venait de descendre du train à Paris, et comptait bien passer une soirée tranquille à ne plus se soucier de Berlin, de son oncle, ou de la famille Lorre. Au diable tout ça, au diable. Le chauffeur conduisait d'une main sûre dans les rues de la capitale française, et Lorre ne surveillait pas particulièrement la route. Il laissa de nouveau son esprit dériver  - quelque part, ses pensées étaient encore portées sur Nikolaiviertel et sur la maladie de son oncle. Cancer, que dit le docteur Schultz. Il n'en a plus pour très longtemps. Il fallait s'y attendre, mais d'une certaine manière, ça lui fichait quand même un coup. Son oncle était aussi têtu que lui, et depuis l'adhésion de Max au NSDAP, ils ne s'étaient plus vraiment parlé : même lors de son voyage, s'il avait été voir Julius, ce dernier dormait. On ne se réconciliera pas sur son lit de mot. On ne se réconciliera peut-être pas du tout. Foutue famille : il ne la comprenait pas. Il avait eu droit aux leçons de morales de Jonas, sur la supériorité de la Wehrmacht, sur l'honneur militaire, sur tout et n'importe quoi. Il avait tenté d'expliquer en réponse par quoi passait la grandeur de l'Allemagne, s'était heurté à un mur. Je suis perdu pour ma famille, et elle est perdue pour moi : même si on s'apprécie, c'est fini. Jonas lui courrait toujours après, et il continuerait à le faire à Paris, mais ils ne se convaincraient pas l'un l'autre. Ce serait un échec. On se regarde peut-être dans les yeux, ma défaite et moi, quand je lui parle. Je ne sais pas.

En attendant, il voulait rentrer chez lui, point. Le reste, il le remettrait au lendemain : il n'avait qu'une envie, dormir, et oublier qu'il était un mauvais neveu, un mauvais cousin, un mauvais soldat, un mauvais allemand peut-être, parce qu'il n'avait que des défauts. Et vous donc, mon oncle, avec votre affreuse moustache, votre amnésie chronique, votre absence d'engagement. Cela eut le mérite de faire sourire un peu Max, qui se redressa un peu sur la banquette de sa voiture :

« Chauve et lâche, ça fait beaucoup pour un seul homme, tiens. »

Fichue famille ! Étaient-ils conscient des difficultés qu'il traversait ? Que le pays traversait ? A croire que personne chez les Lorre, à part lui, n'avait jamais entendu parler du péril rouge ! Ils passaient leur vie en mondanités – ce en quoi il ne différait pas du reste de la famille – bien pensantes et pseudo-philosophiques et humanistes. Cessez de danser, bon Dieu, Stalingrad est tombé ! On aurait dit que personne ne réalisait, qu'ils étaient tous perdu dans le pouvoir et qu'il était encore le seul nyctalope à comprendre.

Le chauffeur gara finalement la voiture en bas de l'appartement qu'il occupait avec Ingrid. Il espéra que sa femme serait de bonne humeur...d'humeur supportable, car lorsqu'ils se croisaient, ce qui se faisait rare, chacun semblant éviter l'autre, leur relation se faisait de jour en jour plus aigrie et plus teintée de rancune et de sarcasme. Sait-elle ? Maximilian ne se posait pas trop la question. Il était très probable qu'Ingrid sache pour sa relation avec Elise, en effet. Il aurait voulu expliquer les motifs de cela, mais il n'y avait rien à expliquer qui n'aurait pas débouché sur des cris et de la vaisselle cassée, sur une autre dispute, sur encore plus de rancoeur. D'une certaine manière, il restait très attaché à sa femme, mais il n'avait pas de solution, pas plus que pour sa famille. Encore cette histoire de défaite...il aurait voulu ne rien devoir à Ingrid, et ne pas avoir eu ce besoin mesquin de vengeance, et d'exister par lui-même. Il aurait voulu réussir par lui-même, ce qu'il essayait constamment de faire, et ce qui échouait la plupart du temps. Pas cette fois, pas là. Il me faut ce poste...il aurait Fiebes, coûte que coûte, et il lui fallait un succès avec les franc-maçons.

D'un coup, il se prit à espérer qu'Ingrid ne soit pas là. Il était plus ébranlé par la maladie de Julius qu'il ne voulait bien l'admettre, plus fatigué aussi – la simple idée que c'était lui, le chef de la famille Lorre, l'épuisait à l'évidence : comment gérer tout ce monde qui à l'évidence, se gérait tout seul ? Johanna avait beau être sa meilleure amie, elle faisait ce qu'elle voulait. Quant à Jonas, le conflit larvé pouvait bien se transformer en guerre ouverte. La simple pensée de cela l'acheva lorsqu'il descendit de la voiture et passa le pas de la porte pour monter dans le hall.

« Je n'aurais plus besoin de vous, Erich, à demain. »


Le chauffeur lui adressa un salut réglé au millimètre avant de repartir. Il monta les escaliers de l'immeuble haussmannien lentement, valise à la main, et entra finalement dans l'appartement. La bonne française vint prendre son manteau et sa valise :

« Madame a déjà dîné, monsieur. Voulez vous que je vous mette un couvert ?

- Hm, de quelle humeur est madame, Louise ? » Le français de Max restait un peu rouillé, mais plutôt bon. «  Est-ce que je prends le risque de recevoir une soupière sur la tête ?
- Je ne sais pas, monsieur, je ne voudrais rien dire contre madame.

- Ah, bien sur. » Il haussa les épaules : « Bon, ça ne fait rien j'ai dîné dans le train. » Il pénétra dans le salon et s'appropria un siège face à sa femme, qui lisait un livre et ne daigna pas lever les yeux pour l'accueillir. « Bonsoir à toi aussi, très chère. Mon séjour à Berlin a été proprement affreux. Quoi de nouveau à Paris de ton côté ? »

L'ironie était toujours très présente chez Maximilian Lorre ; avec Ingrid, c'était carrément leur mode normal de communication.
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Ingrid Lorre
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MessageSujet: Re: Au bout du compte, rien de personnel || PV Ingrid    Au bout du compte, rien de personnel || PV Ingrid  Icon_minitime1Dim 7 Aoû - 1:24

Lassée par une journée sans grand intérêt, Ingrid avait cruellement manqué de volonté s’agissant de la soirée. Poliment l’invitation à dîner avait été déclinée et la fatigue brandit comme excuse, qui par ailleurs avait le bon goût de ne pas être feinte. Rentrer si tôt en fin de semaine lui était au demeurant inhabituel ce qui se traduisit, une fois arrivée, par l’air pour le moins étonné de Louise.

« - Bonsoir madame, je ne savais pas que vous seriez là si tôt.
- Je devrais prévenir dans ma propre maison ? »

Tout en attrapant les affaires qu’Ingrid lui tendit la jeune femme se figea un instant, regrettant aussitôt d’avoir ouvert la bouche. Car si les mots de l’Allemande n’avaient pas été accompagnés du haussement de sourcils légèrement méprisant auquel elle se laissait parfois aller, le ton de la question avait eu quelque chose de glaçant. Lorsque Louise se mis à balbutier ce qui aurait sans doute été des excuses un peu bancales, elle reçut cependant, chose relativement peu commune, un sourire bienveillant et la possibilité d’immédiatement passer à autre chose.

« - Je -
- Ne vous excusez pas, je vous comprends bien. Des nouvelles de mon mari ?
- Aucune.
- Évidemment… »

Certes, Ingrid aurait sans doute pu trouver le moyen de contacter Maximilian, qui ne se trouvait en théorie qu’à Berlin et pas perdu sur le front russe, mais une question de principe voulait qu’elle s’obstine à lui faire endosser le rôle de coupable. Il était parti sans prévenir, il ne daignait pas donner le moindre signe de vie, la laissant – dangereusement sans doute – ressasser tout ce qu’elle détestait chez lui. Ou plus exactement tout ce qui lui faisait désormais penser que leur mariage était finalement un cuisant échec, à commencer par une impossibilité, ou peut-être un profond manque d’envie, à communiquer convenablement. Elle dîna donc seule, profitant de l’occasion pour se laisser aller, une énième fois, à déployer toute son imagination pour envisager les meilleurs – ou pires, question de perspective – moyens de faire payer à son mari leur échec commun. Et elle en vint à l’éternelle même conclusion : ce mariage ne pouvant sans doute plus être sauvé Max ne serait finalement jamais plus malheureux qu’en ne pouvant pas s’y soustraire, en étant condamné à ne pouvoir vivre avec une autre femme que la sienne. Cette réalité avait cependant un goût légèrement amer. L’appétit coupé, elle quitta la table pour aller se réfugier à côté, avec la pieuse volonté d’arrêter de se rendre malade, au moins pour ce soir.

Ce salon était sans doute la pièce qu’elle préférait, et de loin, parce que lui donnait l’impression d’être tranquillement réfugiée dans un univers cadenassé. En journée lumineux, il devenait, une fois le soir tombé, fardé de couleurs orangées, les reflets des ampoules venant se perdre dans les moindres recoins, du détail de ce tableau aux pages déjà un peu jaunies d’un livre ouvert. La scène semblait presque figée, Ingrid restant de longues minutes immobile, les jambes ramenées de côté sur le canapé et une main sur laquelle reposait sa joue. Sur la table, devant elle, traînait un verre au contenu ambré à peine entamé, sans doute oublié. Et au bout des doigts les preuves d’une petite infidélité, ce soir elle trahissait l’allemand pour préférer un classique français, la poésie de Rimbaud. Autour d’elle une atmosphère qui était ainsi tranquille, habituelle, qu’il lui semblait souvent que rien ne pouvait profaner. Mais apparemment pas ce soir.
Alors qu’elle s’était faite à l’idée de passer une nouvelle soirée seule, et surtout résolue à apprécier un tête-à-tête littéraire, Ingrid entendit soudain très distinctement la porte d’entrée s’ouvrir et une discussion succincte, qui ne parvint pas entière jusqu’à ses oreilles. Elle nota simplement l’hésitation de Louise, lui donnant par ailleurs confirmation qu’elle appréciait assez cette jeune fille qui, à défaut d'être capable de mentir correctement - ce qui chez une domestique constituait tout de même une qualité, pouvait au moins se taire quand elle savait pourtant qu’à défaut de soupière Maximilian courait sans aucun doute le risque de se voir lancer à la figure plusieurs jours d'une colère intériorisée. Mais pour le moment ce fut l’indifférence qui accueillit le revenant. Alors qu'elle le savait pertinemment face à elle Ingrid conserva les yeux rivés sur son livre, écoutant d’une oreille presque distraite la banalité qui lui fut servie.

« Bonsoir à toi aussi, très chère. Mon séjour à Berlin a été proprement affreux. Quoi de nouveau à Paris de ton côté ? »

À l’entendre on aurait pu croire qu'il revenait d’une simple après-midi passée à chasser du franc-maçon, assurément pas qu’il avait subitement disparu pour l’Allemagne et s'était dispensé de surtout trop donner de nouvelles. Ce qui, après avoir inspiré de bien peu douces pensées, avait au passage appelé à la suspicion. Elle avait beau voulu ne pas se laisser aller à la paranoïa, rien n’y faisait, à plusieurs reprises Ingrid n’avait pas pu s’empêcher d’imaginer que ce n’était pas dans leur pays natal qu’il s’en était allé mais bien dans elle ne savait pas quel coin minable avec sa non moins déplorable Française.
Lorsqu’elle leva les yeux la mine fatiguée de Maximilian, contrastant avec le ton mordant, la frappa cependant vivement. Finalement il ne mentait peut-être pas, sa semaine n’avait certainement pas été radieuse. Mais pour autant elle n’était pas d’humeur à la compassion et plutôt que de le plaindre, ou même demander quelques détails quant à cet affreux séjour, elle se contenta de répondre froidement.

« Il a plu hier et aujourd’hui il faisait presque bon. »

Que croyait-il qu’il s’était passé en son absence ? Qu’à défaut de s’être arrêtée de tourner la ville s’était morfondue ? Du nouveau, aucun, il n’y avait tout au plus chez Ingrid qu’une rancœur qui avait refait encore un peu plus surface lorsqu’il n’était pas là, mais cela il devait bien s’en douter.
Sèchement elle referma son livre, le posa à côté d’elle puis releva les yeux vers Maximilian, affichant un sourire qu’il connaissait assez bien pour savoir à quel point il était faux. Pas assez franc ni subtil pour être sincère, la parfaite mesure indiquait sans l’ombre d’un doute l’hypocrisie.

« Si j’avais su que tu rentrais aujourd’hui je t’aurais attendu pour dîner. »

Dans la douceur de l’expression pour autant pas de clémence, au fond du regard la désobligeance l’emportait. Et quoiqu’elle aurait aimé hausser le ton, dans la colère elle ne perdit pas encore sa dignité corporelle, habituée qu’elle était à vivre devant témoin.

« Et si j’avais su que tu partais je ne me serai pas trouvée bête quand on m’a demandé pourquoi tu n’étais pas avec moi à la soirée de mardi. Tu te souviens, celle où tu étais censé me rejoindre et à laquelle personne ne t’a jamais aperçu ? »

Elle le fixa quelques secondes encore, puis détourna les yeux brusquement, comme on le ferait face à une lettre ouverte qu’on se défendrait de lire, par crainte de laisser paraître sur son visage une expression qu’un autre surprendrait.
Elle n’en avait pas encore terminé avec les reproches, loin de là, mais peut-être pour marquer une pause entre deux elle daigna finalement s’enquérir de l’état de santé de Julius. Par compassion pour l’homme pas réellement, par curiosité un peu, mais surtout par pure politesse.

« Je suppose que ton oncle ne va pas mieux. »

Mais le manque d’entrain de ce qui n’était d’ailleurs pas même une question témoignait surtout d’un intérêt peu marqué pour la famille de Maximilian qu’elle n’avait, à l’exception de Johanna, jamais trop apprécié. Sans cette fois laisser son regard filer elle attendit une réponse, en profitant pour s’asseoir plus convenablement, à peine, les pieds par terre mais le dos confortablement appuyé contre le dossier et les bras croisés sur sa poitrine.
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