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 Seconde Guerre Mondiale, Les Femmes et la Résistance, Territoires occupés

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MessageSujet: Seconde Guerre Mondiale, Les Femmes et la Résistance, Territoires occupés   Seconde Guerre Mondiale, Les Femmes et la Résistance, Territoires occupés Icon_minitime1Lun 10 Juin - 20:28

Petit préambule: Oui, c'est encore moi, avec un nouvel exposé que j'ai présenté à ma classe sur l'Histoire des Femmes Européennes, ce semestre, aux USA (alors je vous le cache pas, mais mon titre claquait quand même vachement plus en anglais XD). Pour remettre les choses dans leur contexte, il s'agissait d'un cour de "gender", qui sert donc à mettre en lumière les inégalités homme/femme, très à la mode aux USA. Dans celui-ci, nous avons donc étudié la vie des femmes en Europe de 1500 à nos jours à peu près. C'est pour ça que mon sujet se concentre donc sur les femmes, et que vous y verrez très souvent le terme "genre" (gender en français).


Seconde Guerre Mondiale, Les Femmes et la Résistance, Territoires occupés


Le Power Point


"Assez simplement colonel. Parce que les hommes avaient laissé tomber les armes" Marguerite Gonnet.

Les femmes représentaient la majorité de la population dans les territoires occupés par les nazis, principalement parce que 11 millions de soldats (tous des hommes) sont morts lors de la Première Guerre Mondiale, créant un déficit des naissances dans toute l'Europe. Durant la Seconde Guerre Mondiale, les femmes représentent 15 à 20% des résistants, et environ 15% des prisonniers politiques, ce qu'elles deviennent quand elles se font arrêter en tant que "Résistantes". Les résistantes sont même devenus des figures emblématiques au sein des partisans dans les territoires occupés en Italie, en Grèce, en Yougoslavie et en URSS. Les genres sont alors encore très définis et on voit les femmes comme douces, protectrices, faibles... Pour une fois il s'agit d'une bonne chose, puisque cela les aidera à se rendre invisible au sein de la Résistance, surtout avec l'idéologie nazie de la famille parfaite où le mari est en charge de ramener l'argent à la maison alors que la femme s'occupe de la maison et des enfants. La manière dont les femmes entraient en résistance, leurs missions et les conséquences qui y étaient liées étaient alors différentes tout au long de la guerre.

I. L'Entrée en Résistance


On peut se poser une simple question pour commencer, où commence la résistance et où s'arrête-t-elle? On ne peut pas vraiment le dire avec certitude. Résister, est-ce fermer les yeux sur l'action de quelqu'un d'autre, ou cacher quelqu'un qui en a besoin, ou encore, de manière plus active, tuer un soldat allemand ou un soldat italien? Par exemple, Lise Børsum qui était une femme au foyer Norvégienne a fini à Ravensbrück parce qu'elle cachait des juifs. Elle survécut à la guerre, libérée par la Croix Rouge suédoise et les soldats américains, mais ne s'en remit jamais vraiment.

L'idée générale en 1940 est que les hommes ont perdu la guerre, peu à peu, contre l'Allemagne, et ont été incapables de protéger leur pays de l'invasion. Les femmes peuvent donc profiter de leurs identité biologique et de leur genre (faibles, douce, mères) pour prendre une part active dans l'opposition. En Pologne, Bronka Klibanska, juive, décida de s'échapper du Ghetto de sa ville pour vivre du côté Arien, avec tout le danger que cela comportait, et travailla comme agent de liaison et courrier pour la résistance Polonaise. Les femmes juives étaient beaucoup moins facilement identifiables puisqu'elles n'étaient pas circoncises. Irina Sendler, autre jeune juive polonaise, cacha des enfants pendant la guerre.

Mais d'une manière plus fortuite, Magda Trocmé, épouse d'un pasteur français, résista en cachant une femme juive qui fuyait l'Allemagne, un soir dans sa maison. Un autre exemple, anonyme, est l'histoire de cette femme qui accueillit deux membres de l'Inteligence Service britannique, un soir, alors que les allemands les cherchaient. Au total, elle hébergea douze hommes de l'IS et ils retournèrent tous sain et sauf en Angleterre.

Les femmes avec un passé politique engagé, une expérience, avaient plus de chances de choisir d'entrer en résistance. Le réseau était déjà formé, elles avaient des contacts, il était donc plus facile à mettre en place que de créer quelque chose de toute pièce. Par exemple, dans beaucoup de pays, les anciennes jeunesses communistes continuent malgré leur interdiction d'exister, les communistes étant les premiers à être entrés en résistance. Ils furent aussi les premiers à réaliser que les femmes pouvaient être une vraie force et une aide, ils avaient d'ailleurs commencé à les politiser avant la guerre, à travers des groupes comme l'Union pour les Femmes. Les organisations chrétiennes prirent rapidement exemple sur les communistes.

Mais la manière la plus simple pour une femme d'entrer à proprement parler dans la résistance reste la famille. Elles essayaient de décourager leurs fils de partir en Allemagne pour le Service du Travail Obligatoire (STO), et défendaient leurs enfants contre les enquêtes des allemands sur leurs activités. Mais les épouses suivaient plus facilement leurs époux dans ces activités illégales que des mères leurs enfants.

II. Position et rôle


La résistance commença lentement un peu partout, souvent à l'initiative un peu tête brûlée des étudiants, autant filles que garçons. En Autriche, Sophie Scholl et son frère Hans, soldat ayant combattu à l'Est, créèrent le réseau de la Rose Blanche, distribuant des tracts dans les universités pour mettre les jeunes allemands en garde. Arrêtés, ils furent exécutés.

Les femmes utilisaient leurs rôles habituels pour cacher leurs véritables intentions, comme les oeuvres de charité, ou les travailleuses sociales. En France, les femmes bénévoles dans les oeuvres de charité aidaient à cacher des enfants juifs. Deux d'entre elles, Mila Racine et Marianne Cohn, furent arrêtées et exécutées pendant un voyage pour la Suisse où elles avaient pour mission de faire passer un groupe d'enfants juifs. Ils auraient été sauvés si elles avaient réussi.

Berty Albrecht, juive française, ancienne infirmière de la Première Guerre Mondiale devenue inspectrice du travail, utilisa son travail pour cacher des jeunes réfractaires au STO. Elle est aussi la co fondatrice de Combat, un célèbre journal résistant. Arrêtée en 1942, elle simula la folie pour se faire enfermer dans un asile dont elle s'échappa, mais refusa de fuir pour l'Angleterre. Arrêtée une nouvelle fois en 1943, elle mourut sous la torture.

Marguerite Gonnet, auteure de la citation d'ouverture, était la chef départemental de Libération-Sud pour l'Isère.

Mais beaucoup de femmes n'étaient pas considérées comme résistantes elles-mêmes, même quand leurs maris l'étaient. Dans une interview, une adolescente en est outrée. Son père était résistant et membre du parti communiste. Ils recevaient beaucoup de monde pour ses activités, directement chez eux. Son épouse les nourrissait, lavait leurs vêtements, répondait à la police... Sa fille raconte "Je pense que pour ce qui est de la résistance, ma mère était au moins aussi impliquée que mon père". On peut garder la même idée en tête pour des femmes un peu plus connues. Lucie Aubrac, qui aida son mari à créer Libération-Sud, n'eut jamais de place très définie au sein du réseau. Hélène Viannay, qui avait plus de diplômes universitaires que son époux Philippe Viannay, fondateur de Défense de la France (autre journal résistant), n'a jamais écrit une ligne pour le journal. Cécile Rol-Tanguy, épouse du célèbre colonel Rol-Tanguy, qui dirigea les FFI à la libération, l'a toujours grandement soutenu et aidé, mais elle n'a jamais vraiment été reconnue comme une résistante.

Pour revenir un peu plus sur Lucie Aubrac, la seule "vraie" résistante des trois, elle organisa et prit une part dans la libération de son époux en 1943 quand il fut arrêté par Jean Moulin, chargé par le Général de Gaulle d'unifier la résistance française pour préparer à la libération. Elle était enceinte, et prétendit être fiancée à son époux qui lui avait promit le mariage. Elle profita des normes sociales de l'époque, qui mettaient une fille mère au banc de la société, pour organiser leur "mariage" et lui passer des informations sur sa future libération.

Proportionnellement, peu de femmes mariées et de mères prirent part dans la résistance, parce qu'elles ne voulaient pas risquer la vie de leurs enfants, même si les forces d'occupation auraient moins suspecté une femme avec un enfant. Pour celles qui prirent quand même part, elles pouvaient plus facilement transporter et distribuer la presse résistante ainsi que le courrier dans une poussette par exemple. Même des actions aussi simple que de refuser de laisser les Allemands emmener la nourriture qu'ils réquisitionnaient pouvait être considéré comme un acte de résistance.

Les femmes étaient d'ailleurs plus souvent utilisées comme agent de liaison, emmenant des informations d'un bout à l'autre du réseau, mais l'espérance de vie pour ce genre d'agent était de six mois. Etre arrêté voulait dire être exécuté sur le champ dans le meilleur des cas, sinon, c'était torture et déportation pour ceux qui ne mourraient pas en prison.

On peut aussi parler de Joséphine Baker, chanteuse afro-américaine naturalisée française, qui joua un role dans la résistance dès le début de la guerre, en devenant un agent du contre-espionnage français. Elle connaissait beaucoup de monde dans les plus hautes sphères de la société française où elle pouvait tirer des informations. Elle les dissimulait ensuite sous forme de code dans ses partitions musicales.

III. La fin de la guerre et ses conséquences


A la libération, les femmes ne furent pas intégrées en tant que soldats dans les unités, mais plus comme secrétaires, infirmières ou agents de liaisons, où leur genre/sexe les prédisposait, comme si les Alliés avaient oublié ce qu'elles avaient fait pendant la guerre.

Au camp de Ravensbrück, on découvrit que durant la guerre, 5000 femmes avaient été internées en tant que Résistantes françaises. Sur la totalité de l'existence du camp, 15% des femmes y ayant été déportées étaient résistantes.

Pour ce qui est des femmes collaboratrices: comme pour les hommes, toutes les femmes ne résistèrent pas. Coco Chanel par exemple, était véritablement antisémite. Pendant la guerre, elle devint la maîtresse d'un des meilleurs espions du 3° Reich, le baron Hans Günther von Dinklage. Il l'utilisa durant une bonne partie de la guerre, la meilleure anecdote restant, en 1943, le moment où il fut chargé de négocier une paix séparée entre l'Allemagne et l'Angleterre, et se servit d'elle comme intermédiaire. A la libération, elle fut interrogée par un juge, mais ne fut jamais inquiétée plus que cela. Ce ne fut pas le cas de toutes les femmes.

La vidéo ci dessous est un extrait de la série Frères d'Armes (Band of Brothers en VO), datant de 2000. Il s'agit d'une série télévisée revenant sur la campagne de la Easy Compagny (du deuxième bataillon, 506ème régiment d'infanterie parachutée), adapté du livre de Stephen Embrose, basé sur les témoignages des survivants de la Easy Compagny. L'extrait se passe au moment où la Easy arrive aux Pays Bas, dans une petite ville qui vient d'être libérée, les allemands ayant fuis devant l'arrivée des alliés.



20 à 30% des exécutés à la libération étaient des femmes. Mais la vision la plus commune des punitions réservées aux femmes était de leur rasé la tête et leur peindre, voir parfois leur gravé une Swastikas (croix gammée) sur le crâne, ou ailleurs sur le corps. Pour la plupart d'entre elles, c'était pour avoir couché avec les soldats allemands. L'idée de leur faire subir ce châtiment vient des maquisards, la plupart du temps des jeunes gens qui étaient partis se cacher pour éviter le STO, et se cachaient dans les forêts avoisinantes difficiles d'accès pour les voitures allemandes. Ils étaient anxieux de prouver leur dévotion à la Résistance plus active, en ville par exemple, qui allait chercher les informations et organisait les attentats. Les femmes accusées de collaboration horizontale étaient considérées comme des prostituées et traitées comme tel. Internées dans des camps de prisonniers, spécialement quand elles étaient soupçonnées de délits plus grave comme la dénonciation. Parfois, même des résistantes infligeaient ce traitement à d'autres femmes, d'autres fois, ce sont des résistantes ayant couché avec les allemands qui se faisaient tondre, parce qu'elles n'ont pas été reconnues comme tel.

Le nombre de femmes jugées à la fin de la guerre était bien moindre que le nombre d'hommes.

En France, les femmes acquirent le droit de vote en 1944, grâce à ceux qui se sont battus et sont morts pour la liberté. Lucy Aubrac dira à propos du droit de vote, en 2010 "Quand vous l'utiliserez, pensez à tous ces hommes et femmes qui l'ont gagné pour vous et qui n'ont pas pu devenir des grands parents aux cheveux blancs comme moi".

Conclusion:


Les femmes utilisèrent leur genre/sexe de manière efficace durant toute la durée de la guerre, de manière à échapper à la répression allemande dans leurs pays. Elles étaient moins faciles à suspecter que les hommes, et avaient donc une plus grande flexibilité dans leurs actions qu'eux. Mais elles ont aussi été la cible de revanche facile à la fin de la guerre, pour tout ce que la population avait subit. Les femmes sont très souvent les premières victimes des conflits.
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