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 We have to speak together [feat Victoire]

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MessageSujet: We have to speak together [feat Victoire]   We have to speak together [feat Victoire] Icon_minitime1Jeu 19 Mar - 15:16

Les choses étaient loin de s'être passées comme elles le devaient lors de la venue du nouveau général responsable de la zone ouest. Tout n'a été que raté et Gustav y a laissé quelques plumes. Oh il savait parfaitement que les choses ne seraient pas évidentes pour lui, mais de là à imaginer ce scénario jamais. Il se revoit encore allonger sur le lit de camp dans la tente de la Croix-Rouge à attendre, le corps en feu et les oreilles sifflantes. Aujourd'hui encore il porte les traces de cet attentat manqué et il les gardera jusqu’à la fin de ces jours, mais peu importe. Ces cicatrices et ces souffrances n'ont qu'accroître son envie de mettre un terme à toute cette barbarie et au gâchis de la guerre. Les récents évènements lui auront valu près d'un mois de congés forcés, ce qui ne lui déplaisait pas forcément. Ne plus voir Klaus Halder pendant trente jours ne pourrait que lui redonner le sourire. A vrai dire en ce moment il ne fallait pas parler de travail, du moins pas de la partie officielle de son travail. Pour la partie officieuse de sa vie, celle que son supérieur ne saurait imaginer elle tournait à plein régime. Et oui être en convalescence représentait une chance pour Gustav, prouvé qu'il pouvait faire plus pour la résistance. La venue du nouveau gouverneur militaire du Gross Paris n'allait pas calmer l'ambiance délétère qui régnait dans la ville lumière. Ce boucher comme on le surnomme ne ferait que rendre la situation encore plus compliquée pour les Parisiens. Pour preuve, cinquante innocents ont été raflés en guise de représailles. Et rien ni personne ne pourra arrêter la folie du général, si ce n'est la résistance, soit en agissant pour libérer les otages, soit en se rendant comme l'exige l'occupant. La seconde hypothèse était inconcevable aux yeux du jeune SS. Il était hors de question de mettre à mal le travail fourni depuis deux ans "juste" pour sauver la vie de quelques français. A vrai dire c'est tout un continent qui attend avec impatience l'action conjointe de la résistance et des alliés. Enlever un maillon de cette grande organisation, à savoir la résistance, c'était faire avorter le projet de libération de l'Europe. Gustav n'avait que de vagues échos de ce qui se préparait à l'Ouest. En fait il ne savait que ce que Berlin disait, à savoir que les alliés attaqueraient surement du côté de Calais et que l'offensive sera massivement repoussée par les Panzers division stationnant dans la région Nord. Au fond le garde du corps savaient que les alliés étaient suffisamment intelligents pour lancer une offensive ailleurs en ajoutant quelques risques pour la réussite de l'opération.

Que de pensée et d'égarement. Ce soir Gustav ou plutôt Barnabas pour les réseaux de Résistance avait un rendez-vous. Pas un rendez-vous galant non, un rendez-vous stratégique, non seulement pour comprendre ce qui s'est passé au début du mois sur les Champs- Elysées, mais surtout pour connaitre la marche à suivre. Pour se faire le berlinois avait rendez vous avec une certaine Bérénice, ou plutôt Victoire, membre du SOE avec qui il avait déjà pu discuter avant les attentats. Les informations qu'ils avaient pu échanger à ce moment avait été capitales pour la bonne réussite du plan, seulement une taupe ou alors un coup de malchance avait joué en leur défaveur créant ainsi la situation actuelle. Mais n'y pensons pas nous risquerions de miner le moral des parisiens qui nous lisent. Comme je vous le disait le SS avait rendez-vous avec la jeune femme, dans un bar à l'Est de Paris. Ce n'était pas franchement le lieu rêvé pour y parler business, mais un bar c'est bruyant alors pour parler de choses aussi secrètes c'était idéal. Et puis au besoin les deux jeunes gens pourraient toujours prendre la porte de sortie si jamais ils venaient à devoir parler de choses plus concrètes et nécessitant un huit clos. C'est donc en métro que Gustav prit le chemin du lieu de rencontre. Une simple présentation de son passe militaire et le voilà dans la première rame arrivant à quai. Le regard des parisiens sur l'occupant avait changé depuis les arrestations sommaires qu'avait ordonné Gerhardt Lengefeld. Gustav avait beau avoir une certaine admiration pour ce peuple aujourd'hui il se sentait en danger dans la ville, plus qu'à l'accoutumée en réalité. Avoir un uniforme SS c'était comme se dessiner une cible sur le front. Même les plus jeunes le regardaient comme si ils allaient lui sauter au cou. Voilà la situation actuelle, celle que Lengefeld nous fournit en réponse aux attentats, une haine du soldat allemand. Elle a toujours été plus ou moins présente, mais aujourd'hui c'était encore pire. Arrêter des innocents de toutes origines professionnelles et sociales ne fait que donner une raison légitime aux français pour se lever contre l'occupation et ça Gustav ainsi que le réseau Reigen l'avait plus que compris, c'est pourquoi il fallait que la résistance français, mais aussi allemande fournisse une réponse au pouvoir allemand. Frapper encore plus fort que l'oppresseur. Leur montrer l'unité du peuple français dans les moments de douleurs. A l'annonce de sa station d'arrivée, Gustav pris une grande inspiration et ouvrit la porte du métro, une main toujours proche de son P-38. En montant les escaliers le ramenant à la surface il ne pouvait s'empêcher de jeter un coup d'œil derrière lui. Certes la présence de la milice et des soldats allemands était rassurante, mais certains groupes de résistants sont prêts à tout lorsqu'il s'agit de venger leur patrie. Fort heureusement pour le militaire, le bar dans lequel il avait rendez-vous se trouvait non loin de là et en passant devant il pu constater que quelques officiers et soldats se trouvaient déjà à l'intérieur ce qui pouvait être bon pour lui, mais aussi mauvais. Retirant sa casquette siglée d'une tête de mort, il se dirigea vers une table libre tout en remarquant que les plus jeunes se levèrent au garde à vous. Gustav fit un petit geste de la main comme pour lui faire comprendre qu'ils pouvaient se rasseoir. Un homme d'un âge certain s'approcha alors de lui, il revêtait un tablier. L'Allemand compris alors qu'il avait à faire au tenancier du bar. Celui-ci lui demanda de passer commande, mais sans Victoire impossible de le faire. Poli comme il est Gus lui lança un sourire avant d'ouvrir la bouche.

« Tenancier, buvez donc une bière, elle est pour moi !» dit-il dans un français correct.

Le parisien ne se fit pas prier. A une vitesse folle il regagna son comptoir et un verre dans la main il tira sur la machine pour que le doux nectar vienne remplir le contenant. Tout en levant son élixir au ciel il fit un petit signe de tête pour remercier l'officier qui se trouvait à l'une de ses tables. Le manteau sur une chaise et la casquette sur la table, Gustav attendit patiemment que la jeune infirmière entre à son tour dans le petit bar pour commencer à parler des choses sérieuses. Pour tout dire l’Unterscharführer attendait ce moment depuis que l’explosion de la bombe avait déchiqueté. Rien qu’en y repensant, une petit douleur lui arracha une grimace. Pourvu que la française passe le seuil rapidement, car avoir les regards des autres rivés sur lui ne mettait pas à l’aise le garçon. Les minutes étaient bien longues. Elles le sont toujours lorsque l’on attend quelque chose ou quelqu’un avec impatience. Petit à petit Gustav senti le stress l’envahir, donner rendez-vous à une résistante dans un bar aussi fréquenté ce n’était peut-être finalement pas une très bonne idée. Trop tard, la porte vitrée de l’établissement s’ouvrit laissant la silhouette de l’infirmière apparaitre. Avant même qu’elle ne le voit, l’allemand se leva et désigna la chaise se trouvant face à lui. Il prit alors une profonde inspiration et lui fit un petit sourire. Nous y voilà donc mon gaillard. Tu reprends du service. C’était quelque chose de grisant et de flippant à la fois, avec tous les allemands qui les entouraient il faudra faire preuve d’une grande discrétion. Parce que fouiller dans les documents de la SS et de la Gestapo c’est une chose, mais avoir des rendez-vous secrets avec des résistants potentiellement surveillés par ses propres collègues s’en est une autre. Un regard rapide dehors lui fit dire, que Victoire n’avait pas été suivi ce qui était une bonne chose. A ce moment, il leva rapidement sa main pour faire signe à Dédé La Truffe qu’il était maintenant prêt à lui demander à boire. Certes Gus n’est pas un fan d’alcool, mais venir dans un bar sans même boire, ça leur vaudra quelques regards et surement des questionnements de la part de la petite troupe agglutinée non loin d’eux.

« Bonsoir Bérénice. Que voulez-vous boire avant de parler affaire ? »

Le petit joufflu arriva presque en même temps près d’eux regardant les deux jeunes gens avec un petit sourire. Il posa une main sur l’épaule de Gustav, surement pour le remercier de la bière qu’il venait de boire gratuitement, enfin au frais du Reich. Cette pensée était quelque peu jouissive. Les allemands font tout pour rabaisser les français alors savoir que l’argent du Reich sert à alcooliser un petit français c’est d’une ironie. Gustav ne lâchait pas Victoire du regard attendant qu’elle choisisse ce qu’elle allait pouvoir prendre. Et il faut croire qu’il n’était pas le seul à la regarder. Un simple coup d’œil sur le côté fit grandement sourire le SS, la plupart des soldats germaniques avait les yeux rivés sur la française. Il faut avouer qu’elle était plus que mignonne et d’un autre côté c’était rassurant, si les allemands étaient sous son charme ils ne prêteront surement pas attention à ce que se dira durant la soirée. De toutes manières les trois quarts d’entre eux ne comprennent pas grand-chose à la langue de Molière, ils savent dire bonjour et c’est à peu près tout. J’exagère peut-être un peu, mais ces jeunes hommes sont surement la pour quelques jours, en simple permission. Gustav serra quelque peu les mâchoires. Etre le centre d’attention ne lui plaisait que très peu, il se leva donc en s’excusant auprès de Victoire. D’un pas assuré il gagna la table de ses collègues et dans un allemand parfait il se mit à réprimander les plus jeunes d’entre eux. Quelques noms d’oiseaux volèrent ci et là et lorsqu’il revint à sa table la moitié de la table voisine avait décampé. Etre sous-officier et surtout SS avait au moins le mérite d’asseoir très rapidement son autorité sur ses subordonnés. Toujours est-il que Victoire et Gustav était maintenant tranquille, les regards n’étant plus du tout rivés sur eux. Le parisien était le seul à oser affronter le regard du SS. C’était donc signe que la volontaire de la Croix-Rouge avait fait son choix. Il commanda alors une bière histoire de ne pas avoir l’air trop bête en demandant un simple café. Surtout que le café servi dans ce genre de bar n’est qu’un ersatz. Maintenant qu’ils étaient au calme Gustav allait pouvoir lancer ce pour quoi il était venu dans l’Est Paris pour parler avec une membre du SOE, à savoir pourquoi l’attentat contre le général Glucks avait aussi lamentablement échoué et pourquoi ceux qui étaient censés abattre le dit général n’avait pas même une fois ouvert le feu contre cet immonde personnage ? Gustav avait tellement de question qu’il allait devoir mettre ses pensées en ordre avant de demander quoique ce soit à la française.

« Bérénice, l’attentat manqué ne fait qu’empirer les choses pour vos compatriotes, que s’est-il passé avec vos camarades ? »

Le ton du soldat allemand était posé, il n’était pas empreint de colère ou de rancune. Après tout si les membres du SOE ne sont en rien responsables de cette boulette à quoi bon essayer de les faire culpabiliser. Ce serait une perte de temps et surtout il est temps de s’unir et non de se diviser. Nous ne sommes plus des enfants et pouvons partager les responsabilités de nos échecs. C’est de ces échecs que les différents réseaux apprendront à être plus consciencieux, mieux préparés et organisés. En attendant des réponses Gus ne put s’empêcher de faire tourner sur vieille montre à gousset entre ses doigts, signe qu’il n’était tout de même pas serein.
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MessageSujet: Re: We have to speak together [feat Victoire]   We have to speak together [feat Victoire] Icon_minitime1Ven 20 Mar - 4:00

Un désastre.
Les dix jours qui viennent de s'écouler n'ont rien été qu'un désastre sans nom, une succession d’événements improbables qui vous assaillent sans répit. La guerre a apporté dans son sillage son lot de malheur et de désolation et à force, tu pensais en avoir pris l'habitude depuis quatre ans. Une horreur chasse l'autre et, peu à peu, l'homme s'habitue au pire jusqu'à ne plus même s'en étonner. Mais ce début de mai dépasse en horreur tout ce que tu as pu vivre depuis de longs mois et tu te surprends à te lever ces derniers jours avec la peur au ventre, attendant que tombe le couperet de la prochaine atrocité. Pourtant, tu aimes d'ordinaire cette période où le soleil revient avec vigueur réchauffer les rues de ses rayons printaniers. Tu aimes senir sur ta peau la caresse tiède qui accompagne le retour des beaux jours et admirer dans les parcs la nature qui revient à la vie. Quelle vie ? Celle qui a été ôtée dans la violence la plus totale à des dizaines de parisiens voilà dix jours ? Celle de ces cinquante otages injustement pris à parti ? De seulement fermer les yeux, tu peux encore entendre résonner à tes oreilles l'écho de l'explosion, les hurlements de douleurs des blessés, des condamnés, les cris de détresse de ceux qui ont vu leurs proches s'éteindre sous leurs yeux incrédules. La violence de cette bombe a surpris tout un chacun, à commencer par vous, résistants qui aviez opté pour une attaque ciblée qui ne mettrait pas en danger la vies des parisiens venus s'amasser là. Au lieu de quoi, il avait fallut qu'éclate cette maudite bombe... Déposée par qui, d'ailleurs ? Ni le SOE, ni le Reigen n'avaient eu part à cette affaire, alors ? La Brigade ? Honneur et Armée ? Lequel de ces réseaux meurtriers avait aujourd'hui sur les mains le sang de dizaines d'innocents auquel viendrait bientôt s'ajouter celui de ces cinquante inconnus... Oh la nausée qui t'a saisie à cette annonce, le goût âcre de la bile au fond de ta gorge... L'effarement, l'incrédulité, l'incompréhension. Le refus. La culpabilité. Parce que pour n'être aucunement coupable des récents événements, tu n'en es pas moins ardente participante de cette Résistance - avec un grand R - qu'ils veulent châtier aujourd'hui.
Mais, Dieu du ciel : pourquoi ?
Ta foi a trop été mise à mal par l'horreur des crimes perpétrés. Mais à l'annonce de cette ignominieuse histoire d'otages, tu n'as pu t'empêcher d'adresser quelques mots chargés de colère aux cieux. Pourquoi ? Pourquoi une telle cruauté, une répression aussi sanglante que vaine ? Pourquoi a-t-il fallut que cette maudite bombe ravage tout sur son passage ? Pourquoi vos tireurs n'ont-ils pas pu faire leur boulot proprement, avant que n'advienne le pire ? A toutes ces questions qui défilent encore et encore dans ta tête, ronde infernale qui t'obsède, il n'existe qu'une réponse : le nom du chien qui a éventé votre opération. Si le SOE avait pu utiliser à bon escient les informations du Reigen comme cela été prévu, aucune bombe n'aurait eu l'occasion de semer la mort sur les Champs Elysées puisque sa cible aurait déjà été proprement éliminée. Toute cette opération soigneusement préparée, cette mécanique bien huilée, s'est trouvée compromise par la seule faute d'une fiente de nazi. Et il était temps de trouver son nom.

Le fil de tes réflexions fut interrompu par un roucoulement sonore et courroucé. Le regard du pigeon sur lequel tu avais manqué de marcher te figea une seconde sur place. Pourquoi diable ce stupide volatile ne s'était-il pas envolé à ton approche, comme tous ses congénères ? Et ces yeux noirs, un peu vides, fixés sur toi... L'espace furtif d'une seconde, la pensée te vint que cet oiseau n'était assurément pas comme les autres qui foulent le pavé parisien à longueur de journée. Et tu retiens un rire nerveux devant l'idée saugrenue qu'il pourrait s'agit de l'animal domestiqué d'un quelconque espion nazi. Un rire nerveux s'échappe de tes lèvres à cette pensée ridicule et tu contournes le gêneur pour pousser la porte de Chez Dédé. Après l'air vivifiant de l'extérieur, l'atmosphère plus enfumée, chargée d'effluves lourds d'alcool et d'hommes te prend à la gorge. Et c'est cette odeur, plus que tout autre chose, qui te fait songer que l'endroit n'a pas changé. Toujours son vieux bar en bois, patiné par le temps. L'alignement sage des bouteilles de whisky sur la plus haute étagère. Et son lot d'adeptes de la boisson tenant l'endroit tambour battant à toute heure du jour ou de la nuit. Seuls quelques uniformes allemands dénotent ici du passage de la guerre. Et parmi eux... Barnabas. Sans une hésitation, tu te frayes un chemin vers lui, louvoyant entre les tables comme en bonne fille de Paris, ancienne manifestante habituée de ce genre d'endroits pour y avoir traîné ses guêtres dès l'adolescence. Et malgré les circonstances, malgré la gravité de la situation, tu lui adresses ton plus joli sourire. Parce qu'il vaut mieux que chacun vous voit comme deux jeunes gens en train de badiner - quelle meilleure couverture ? - que de s'interroger sur votre présence à tous les deux ici. Être face à lui en ce lieu familier t'es d'ailleurs bien étrange. A chaque rendez-vous, vous avez veillé à choisir des lieux différents pour ne pas attirer l'attention par des apparitions répétées. Aussi est-ce la première fois que vous vous retrouvez ici et cette confrontation entre tes années d'insouciance et la part la plus sombre de ta vie d'aujourd'hui est... troublante.

Tu n'en laisses rien paraître, pourtant. Et sur un « Avec plaisir ! » prononcé avec tout l'enthousiasme possible, tu commandes à Dédé une menthe à l'eau. Contrairement à ton homologue masculin - parti aboyer sur un groupe de ses concitoyens -, il serait mal vu pour une jeune femme de commander de l'alcool si tôt et cela t'arrange bien. En pareilles circonstances, tu préfères conserver toute ta lucidité. Le temps que Barnabas revienne, que Dédé s'éloigne et tu l'interroges, l'air de rien : « Qu'est-ce que c'était ? », désignant d'un discret signe de tête la joyeuse compagnie attablée plus loin. Au fond, tu t'en doutes et n'a guère envie d'avoir une réponse détaillée - tu es mignonne mais pas naïve. Mais tant que vos commandes ne seront pas sur la table, tu ne diras rien d'autre. Aussi ne réponds-tu pas immédiatement à sa question. Tu restes silencieuse, te composant au mieux un masque de ravissante idiote, observant d'un air détaché la brûlure qui s'étend sur ton cou et son avant bras. Seuls tes yeux dénotent l'attention toute professionnelle que tu portes à cette observation. Toutefois, l'heure n'est pas à l'auscultation. Plus tard, sans doute, tu lui poseras quelques questions à ce sujet. Plus tard. Quand vous aurez discuté de ces questions urgentes qui requièrent pour l'heure toute votre attention.

Quand enfin vos boissons arrivent, tu t'offres le plaisir d'une gorgée mentholée avant de river ton regard au sien, désormais on ne peut plus sérieuse. « Nous avons été trahis. Il y a une taupe dans nos rangs... » Tu t'interromps une brève seconde, jaugeant ses réactions, avant de reprendre. « Ou dans les vôtres. » Et c'est bien là que le bât blesse : vous n'avez pas la moindre idée de qui peut être ce maudit traître, ni même de quel côté il se tient, dans l'ombre. Ta voix est atone, ne laissant rien paraître du bouillonnement d'émotions qui te ravage depuis que tu l'as appris. Mais tes doigts qui pianotent sur le verre en un tapotement saccadé et répétitif traduiraient ta nervosité à n'importe qui te connaissant un peu. « Il savait exactement ce qui était prévu, des Allemands ont interpellé nos tireurs. Ils ont du abandonner l'opération et ne s'en sont tirés que par miracle. » Tu omets de préciser que l'un d'eux y a perdu la vie, il n'a pas besoin de le savoir. « Et pendant ce temps... » Et pendant ce temps, BOUM.
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MessageSujet: Re: We have to speak together [feat Victoire]   We have to speak together [feat Victoire] Icon_minitime1Mer 22 Avr - 14:48

Quelle tristesse. En d'autres circonstances, Gustav aurait fait sortir tout ce petit monde dehors à grands coups de bottes aux fesses. Mlaheureusement bien que leur étant supérieur en grade, Gus ne voulait pas attirer l'attention de ses "camarades". Peu importe, passons ici n'est pas le sujet de ce pourquoi les deux jeunes gens se trouvaient dans un café assis à cette table. Ce pourquoi ils étaient là était une affaire bien plus urgente et bien plus dangereuse. Rien qu'en essayant d'y repenser Gustav eu un bourdonnement dans les oreilles. Le café qui l'entourait laissait maintenant petit à petit à une place de la Concorde méconnaissable. Lui était debout l'uniforme pulvérisé par le blast (souffle de la bombe). Son corps était couvert d'écratignures, de sang. L'odeur de la bière et du café avait laissé place à celle de la fumée et de la chair brûlée. Autour de lui les allemands trop occupés à picoler était maintenant invisible, remplacés par une masse de parisiens et d'Allemands allongés dans les débris. Quelle vision d'horreur ! Lui qui avait toujours réussi à être tenu loin de la ligne de front, se trouvait maintenant au beau milieu d'une bataille rangée. Gus posa un genou à terre, puis un second, les oreilles bourdonnaient de plus en plus fort, ses paupières étaient de plus en plus lourdes... Une seconde aura suffit et le doux son de la voix de Bérénice pour le ramener à la réalité. Depuis l'explosion et le fiasco de l'opération, Gustav souffrait de symptomes post-traumatique, qu'il avait bien du mal à cacher. Que se soit au travail, chez lui ou à l'extérieur, un rien le ramenait constamment à ces évènements. Les choses bougeaient maintenant pour la résistance, mais ce mouvement ne sera pas sans conséquences, d'un côté comme de l'autre, le jeune SS le savait et il était déterminé à aller aux devants du danger.

Chaque chose en son temps. Victoire ou plutôt Bérénice était du genre calme, posée et réfléchie, tout le contraire de Gustav en réalité. C'était peut-être pour cette raison que l'Allemand l'appréciait grandement. Si on ajoute le fait qu'elle soit jolie et avenante, vous comprendrez alors que le SS ne puisse qu'apprécier sa présence. Mais arrêtons nous là pour les compliments. Ce rendez-vous est un rendez-vous d'affaires, bien que le lieu soit un peu miteux. La suite du mouvement risque d'être débattu dans les grandes lignes et vous vous devez d'être totalement concentré, tout comme ces deux jeunes gens assis à parler d'ivrognes. Certes la présence importante de l'occupant avait quelque chose d'intimidant en soit, mais ils semblaient faire comme s'ils étaient du paysage, après tout voilà maintenant trois ans que ces grands blonds font parti du paysage parisien. Ainsi soit-il la messe est dites. Passons, la discussion se doit d'être sérieuse et discrète.

« Ce n'était rien juste une bande d'ivrognes qui vous trouvait à leur goût.»

Mais ce qui avait attiré l'oreille du jeune SS ce n'était pas le pourquoi il avait quitté la table pour parler à ses compatriotes c'était bel et bien la suite. Le mot "traitre" n'avait pas été lancé, mais le mot "trahi" oui. Voilà qui devenait plus qu'intéressant. Gustav était piqué au vif, la présence d'un traitre dans un des réseaux français ou allemand expliqué maintenant bien des choses. Le pourquoi aucun tir de fusil de précision n'avait éclaté, pourquoi la bombe a explosé aussi loin du point initial et surtout le pourquoi tout le monde était si méfiant à Reigen. Un traitre, c'était intéressant et affolant. Si le traitre avait réussi à faire capoter une opération aussi bien huilée, peut-être avait-il lâché des noms. Si tel était le cas aucun membre de la résitance n'était en sécurité, pas même ce bon vieux Gustav, qui d'ailleurs avait du mal à tout replacer dans son contexte. Lui qui pensait que chaque résistant avait un tant soit peu d'honneur, le voilà qui tombait de haut. A vrai dire du côté français il n'avait identifier que Bérénice, puisqu'elle est le seul contact qu'il a eu avec la résistance, tous les autres sont de vrais fantômes à ses yeux. Tant mieux d'ailleurs, pourquoi ? Parcequ'en cas d'arrestation, il n'aura pas de noms à fournir, ni de son plein gré, ni sous la torture. En tout cas Gustav aura maintenant une toute autre mission de son côté, tenter de découvrir l'identité du traitre. Il ne devrait pas rencontrer de grande difficulté, il suffit de glisser la chose dans une conversation aux bureaux de la SS et de la Gestapo et le tour est joué. Enfin c'est tout de même un peu plus compliqué que ça, cela va de soit, mais il lui faudra tout de même tenter sa chance avec les bonnes personnes et les bons mots des choses pourraient sortir. Pour le moment tout ce que Gus voulait savoir c'était si Bérénice avait un début de piste ou des hypothèses sur le profil du traitre.

« Trahi ? Comment est-ce possible ? Je pensais que vous aviez confiance en chacun de vos hommes... »

Réfléchir, voilà ce que devait faire Gustav en cet instant et je puis vous assurer qu'il le faisait. Il tentait de voir chez lui qui pourrait bien lâcher de telles informations, sous la contrainte ou bien par inadvertances. Mais il ne voyait personne. Tous avait une bonne situation, que se soit professionnelle, personnelles ou familiale. Personne n'aurait pu être atteint par la Gestapo, ou du moins pas facilement, c'est pourquoi le garde du corps trouva aisément une explication, le traitre est un français ou un allié, peu importe, mais c'est de ce côté qu'il faut creuser. Lui le savait, mais pas Bérénice. La française avait du en arriver au même conclusion, mais dans le sens inverse, elle devait être sûre que le traitre était un Allemand. Ce qui était compréhensible venant d'elle, mais ça ne tenait pas la route. Le traitre est forcément quelqu'un de faible, quelqu'un qui a quelque chose à perdre ou a gagner, comme de la nourriture ou la libération d'un ami, d'un parent.

« Pour ce qui est de votre suposition, impossible. Je connais chacun des membres de mon réseau, ils sont tout ce qu'il y a de plus honnêtes, ils ne nous auraient jamais vendus. La fuite vient de chez vous. Il va falloir la colmater et au plus vite... »

Le tout était dit de façon a ce que personne autour d'eux ne les entende. Après tout parler acte de terrorisme et résistance allemande dans un bar plein à craquer de petits nazillons ivres morts c'était tout ce qu'il existait de dangereux. Mais les choses devaient être dites, Gustav ne pourrait laisser quiconque accuser un des membres de Reigen d'avoir été la source d'informations de la Gestapo et de la SS. La question qu'il se posait maintenant était, pourquoi n'avait-il pas eu écho de cette opération ? Klaus Halder avait-il des doutes sur la loyauté de son garde du corps ? Si tel était le cas, le berlinois devait quitter Paris au plus vite et prévenir Silke ainsi que le autres résistants de l'intérieur. Pris d'un coup de colère, il se rapprochait de Bérénice pour lui glisser discrètement à l'oreille quelques paroles.

« Et pendant ce temps... Un idiot a fait exploser une bombe dans la foule. Par chance les conséquences n'ont qu'été minimes en terme de victimes, même si plusieurs d'entre nous ont failli y rester... »

Gus ne put s'empêcher de sentir un petit fourmillement dans le dos en repensant à cette journée désastreuse pour la résistance. Et plus grande encore fut sa détresse lorsqu'il revoyait defiler le nom des prisonnier fait par l'occupant. Tout ceci à cause d'un seul homme, d'un seul homme qui n'a pas sû tenir sa langue. La vie est souvent injuste avec ceux qui ne demande rien, aujourd'hui elle est injuste avec tout un peuple...
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MessageSujet: Re: We have to speak together [feat Victoire]   We have to speak together [feat Victoire] Icon_minitime1Jeu 23 Juil - 11:00

Si tu perçus l’instant d’absence de ton vis-à-vis, tu n’en laissas rien paraitre. Mais le flottement qui s’installa l’espace de quelques secondes ne manqua pas de te laisser songeuse. A un autre moment, en d’autres circonstances, peut-être l’aurais-tu interrogé. Pour en savoir davantage, pour comprendre la brume fugitive qui est venue voiler son regard. Mais ni le lieu, ni l’instant ne s’y prêtent. Barnabas n’est pas l’un de tes patients. Aussi tu réfrènes ta curiosité professionnelle pour te concentrer sur ce qui importe réellement. Le traître. Cette maudite taupe responsable de la débâcle des Champs-Elysées qui tient vos vies et votre combat entre ses griffes. Et dont la seule mention suffit à durcir ton regard plus qu’à l’accoutumée. Te laisse amère et en colère. A côté, les plaisanteries grivoises d’une bande de soldats mal embouchés en sont rien.
Ou si peu. Juste une information que tu conserves soigneusement dans un recoin de ton esprit agité, un rappel de te montrer prudente quand tu quitteras le bar et la protection bien éphémère de Barnabas. Une peur latente supplémentaire, presque une habitude depuis que les rues parisiennes sont devenues le royaume des bottes nazies. Un danger presque minime en comparaison de celui qui plane actuellement sur vos têtes.

« Bien sûr que nous avons confiance en chacun des nôtres. Autant que vous en vos hommes. Se rejeter mutuellement la faute n’aboutira à rien. » Ta voix est sèche. Coupante. Tu n’es pas venue pour t’entendre dire que le problème est vôtre et qu’il vous appartient de le résoudre. D’autant que s’il est quelqu’un qui n’emporte pas forcément l’adhésion au sein du SOE, c’est bien toi. Trop jeune, trop inexpérimentée, trop fragile aux yeux des autres membres du réseau. Leur méfiance t’importe peu puisque Marc t’accorde, sinon sa confiance, du moins le bénéfice du doute. Et par défaut, en cette période incertaine, il est le seul du réseau en qui tu crois vraiment. « Je ne vous demande pas en qui vous avez d’ordinaire confiance. Il est évident que… l’intéressé est un proche de ceux qui ont mis en place l’évènement. Quelqu’un dont nous n’aurions jamais douté en temps normal… »
A ton tour, tu pèses le moindre de tes mots pour ne laisser échapper aucun terme trop compromettant. Mais le mouvement de Barnabas vers toi et les mots qu’il te murmure t’interrompent dans ton raisonnement. Et dans un geste qui te surprend toi-même, tu poses une main sur son épaule pour le repousser sans ménagement, t’efforçant seulement de ne pas manifester ta propre colère. Vous afficher en pleine dispute est bien la dernière chose dont vous ayez besoin. « Restez en place, siffles-tu entre tes dents. Ni vous, ni moi ne tenons à attirer l’attention. » Pour mieux donner le change, tu te renfonces contre ton dossier, prenant le temps de savourer une longue gorgée de menthe à l’eau avant de te pencher de nouveau vers lui, le ton moins âpre.
« Écoutez… L’heure est grave. Nous en avons tous les deux conscience. Refuser d’admettre que la fuite puisse venir de l’un ou l’autre bord est ridicule. Si nous voulons avoir une chance d’avancer, il faut que nous réfléchissions ensemble. Sans œillères. Il m’est aussi désagréable qu’à vous de penser que nos rangs ne soient pas parfaitement… “étanches” ». Métaphore efficace que celle de la plomberie qu’il a utilisée précédemment. Dans ton esprit en pleine ébullition, des mots dansent.
James. Schumann.
A peine des noms. Des pseudonymes sans consistance, sans visages. Qui résonnent de quelques bribes d’informations éparses venues semer le doute dans tes pensées. Lentement, les yeux vrillés sur ceux de ton interlocuteur, tu lui poses cette question, si simple en apparence : « Est-ce que vous remettriez votre vie entre les mains de chacun des vôtres ? Les yeux fermés, sans aucune hésitation ? » Et tu espères, vraiment, que sa réponse négative. Un « oui » signifierait qu’il n’est pas prêt à remettre les siens en questions. Ou qu’il est complètement abusé par ses complices. Dans un cas comme dans l’autre, votre discussion n’aurait plus lieu d’être.
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We have to speak together [feat Victoire]

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