[…] "Je laisse de suite la place à Jean, pour notre dépêche quotidienne. A vous, Jean !"

« Merci, Fanny. Mes chers Parisiens, l’automne arrive déjà dans notre belle capitale, mais il est hors de question que la morosité des feuilles mortes ne plombe notre moral. Au contraire, à Paris, septembre est une fête !
En effet, nos amis allemands ont organisé, pour nous, tout un lot de festivités dans la capitale ! Il y en aura pour tous les goûts. Des attractions, mais aussi des loteries pleines de cadeaux fabuleux. Vous aurez aussi l’occasion de participer à des évènements sportifs, français et allemands ensemble, dans un esprit de cohésion qui représente si bien notre belle capitale !

N’hésitez donc pas à participer ! C’est l’occasion de sortir de la routine quotidienne, de faire de belles rencontres et de s’amuser ! Les enfants sont évidemment les bienvenus, des attractions leurs seront dédiées. Rendons Paris souriante et riante !
Du côté des actualités hors de nos frontières, l’avancée de l’Allemagne sur l’Europe se passe bien. Nous sommes conscients des rumeurs qui ébranlent certains couloirs. Mais soyons raisonnables et ne cédons pas aux sirènes des on-dit. Nous invitons d’ailleurs nos auditeurs à nous appeler pour nous donner les noms de ces lanceurs de ragots impolis. Que Paris soit et reste une ville de paix et de coopération !

Dans un instant, la rubrique mode de Micheline Puerno. Prenez soin de vous et vive Paris ! »
»

[…] "Ici Radio Londres. Radio-Paris vous ment, Radio-Paris est allemande ! Ici, les français parlent aux français. Ne lâchez rien, compatriotes.

Dans la capitale, les allemands organisent des festivités. Ils donnent des lots, organisent des fêtes, mettent en place des concours sportifs. Mais ce n’est que de la poudre aux yeux ! Ils essaient de vous endormir, de vous amadouer ! Des fêtes pour oublier qu’ils sont chez vous, des lots pour oublier qu’ils vous affament, du sport pour oublier qu’ils tuent les nôtres ! Ne vous laissez pas faire, parisiens, tenez bon !
Oui tenez bon, car la victoire vous attend. Les allemands vous cachent leurs défaites, mais à l’Est l’ennemi recule, et bientôt, oui bientôt, Paris sera libre. Elle sera libre grâce à vous, qui ne perdez pas l’espoir. Radio-Paris vous clamera le contraire, mais restez branchés sur Radio Londres, et vous saurez la vérité. Vous saurez que l’Allemagne, qui se croyait toute puissante, fait face à une force qui lui est bien supérieure. Et bientôt, elle devra s’avouer vaincue. Nous verrons alors comment Radio Paris annoncera cela.
Profitez des festivités, français, mais ne vous laissez pas aveugler par les paillettes. L’ennemi est toujours présent et il faut continuer à le combattre ! Vous n’êtes pas seuls.

A suivre, un peu de musique libre, mais avant cela, quelques messages personnels :
Le hibou tombe de l’arbre. Jean a un pantalon bleu. Les choux sont trop cuits. Je répète, les choux sont trop cuits. Alphonse n’a plus de mouchoirs. La balançoire est toujours verte. Je répète, la balançoire est toujours verte."

« Mais ne laisse pas la porte ouverte, malheureux, tu vas rendre tout le monde malade ! Je vous jure, les clients parfois, ils viennent, ils sont tout contents, et ils oublient la santé. Parce qu’avec l’automne qui arrive, le vent, le froid, c’est la saison idéale pour se choper un rhume à chaque fois qu’on sort. M’enfin v’voyez, l’avantage c’est que les gens, z’aiment être au chaud, et du coup, ils viennent chez Dédé !
Et donc, c’est d’quoi que vous vouliez m’parler ? Les festivités ? Ah bah écoutez ma p’tit bonne dame, moi, je dis jamais non à un peu de joyeuseté ! Ca remontera p’tèt le moral des gens, parce que là, j’donne mon avis, y sont pas en forme les gens. Ca manque d’rire, v’voyez. Alors qu’y s’amusent un peu, j’serais content. Si ça peut m’ramener des clients, c’est bien aussi. Mais comptez pas sur moi pour faire leur sport, là. La loterie, j’veux bien, m’enfin, le sport…J’laisse ça aux beaux gaillards.
Mais, dites, vous savez p’tètre vous. Parait qu’tout ça, c’pour cacher la vérité aux gens ? Comme quoi, l’Allemagne, y seraient en train d’perdre chez les bolcheviks, qu’y battraient en retraite, tout ça. Moi j’sais pas, j’dis c’que j’entends, v’voyez. Parait qu’les arrestations deviennent de pire en pire. C’était déjà pas très marrant avant. Y z’ont peur les allemands, j’crois. Mais j’vous ai rien dit ! J’veux pas avoir de soucis moi, ma p’tit dame. J’m’occupe juste de mon bar. J’sers des verres et un peu d’joie aux gens. Vous pouvez écrire ça, tiens, c’joli. Oh, la PORTE!!»
»