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 En ordre de bataille [Wilhelm & Ingrid]

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Wilhelm Feigel
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MessageSujet: En ordre de bataille [Wilhelm & Ingrid]   En ordre de bataille [Wilhelm & Ingrid] Icon_minitime1Mar 27 Juin - 22:38


En ordre de bataille
D'un film inachevé et d'un retard retard importun [feat Ingrid Lorre]




« Et veillez à me faire suivre les bobines dès qu’elles seront finalisées ! Dans une heure, dernier délai. »

Sur ces recommandations lancées en Français à un monteur visiblement nerveux à l’idée de ne pas tenir ses délais, le directeur de la Continental Films se mit en route. Wilhelm Feigel n’était déjà pas en avance quand il sortit des bureaux de la Propaganda à l’hôtel Majestic. Le taxi qu’il avait fait appeler par un secrétaire du département l’attendait devant le bâtiment depuis sans doute une demi-heure, déjà. Oui, c’est cela, il avait bien une demi-heure de retard. Mais c’est qu’il avait fallu mettre le clap de fin à ce court métrage que l’on préparait depuis un mois déjà. On avait visé haut pour l’inauguration de cette exposition de peinture germanique, et la cérémonie ne pouvait se passer d’un documentaire à la fois didactique et inspiré, qui retracerait l’histoire de cet art, le seul qui vaille actuellement si l’on suivait les dires des autorités compétentes. Oh, bien sûr que Wilhelm Feigel admirait la peinture renaissante française ou l’art flamand; mais la tendance historiographique était à affirmer que tout cela puisait son inspiration dans des techniques développées antérieurement par les peintres des deux grandes Nations d’Europe: l’Italie et le Reich. L’histoire de l’art dépend de celui qui la fait, et il faut bien vivre avec son temps, n’est-ce pas ?

Toujours est-il que l’ensemble de la Propaganda avait été mobilisée pour cette exposition, qui s’employait justement à montrer à tel point que peintures françaises des XVIIème et XVIIIème siècles que l’on admirait tant, avaient puisé tout leur génie dans le baroque allemand. Et cela en ayant l’air de flatter l’art français autant que l’art allemand dans un éloge conjoint, histoire de célébrer la belle entente de deux gouvernements tournés vers la coopération et l’échange. Une idée de génie. On avait d’abord eu recours aux talents d’Ingrid Lorre et de ses muséographes, puis à celui de Krebs pour la communication de l’événement. Et enfin, on avait soufflé l’idée d’un documentaire qui ouvrirait l’exposition. Tout avait jusque là parfaitement fonctionné, hormis une série de petits contre-temps qui avaient retardé l’achèvement du film au point que l’on doive le terminer le matin même de la première inauguration. Première, car l’ouverture de l’exposition qui allait avoir lieu cet après midi là était privée, et réservée aux visiteurs les plus prestigieux: le gouverneur Lengefeld, quelques hauts dignitaires allemands, et des représentants de Vichy. Quelques jours plus tard seulement aurait lieu l’ouverture au public. Mais l’enjeu de cette journée là était autrement supérieur pour les têtes de la Propaganda. On comprend dès lors la légère tension du directeur de la Continental Films, alors que celui-ci voyait les rues défiler par la fenêtre de la voiture qui l’emmenait au Trocadéro. Au Trocadéro, parfaitement; car la Propaganda voyait les choses en grand, et n’avait pas hésité à investir la plus grande salle du Palais de Chaillot pour cet événement.

La voiture s’arrêta devant l’allée centrale qui menait audit Palais. Les images d’Hitler marchant sur l’esplanade du Trocadéro avaient été victorieusement montrées à la télévision allemande, lorsque Wilhelm Feigel n’avait pas encore été appelé à Paris. Il n’avait donc pas assisté à la scène, mais ces images lui revenaient. A l’époque, elles avaient symbolisé pour de nombreux sympathisants le triomphe de l’idéologie et du pouvoir germaniques sur les tièdes sociaux-démocrates français. Pourtant, le Palais avait été là avant les Allemands; et sans savoir pourquoi, Wilhelm songea qu’il leur survivrait probablement.

Quand il arriva d’un pas précipité au bout de l’allée, Feigel fut surpris d’apercevoir la silhouette de la collègue Ingrid Lorre au milieu d’un petit groupe de militaires et de civils Allemands. Ils n’étaient donc pas encore entrés? Peut être n’était-il finalement pas en retard. Il lui semblait pourtant que leurs prestigieux visiteurs seraient là dans moins d’une heure. Wilhelm Feigel alla saluer la principale responsable de l’événement, tout en anticipant le courroux que pourrait occasionner son retard:

« Guten Tag, Frau Lorre. Je vois que j’arrive à point ! » lança l'Allemand avec un détachement feint. Manière de faire passer ironiquement cet impair. « Il nous reste deux-trois détails à régler, me semble-t-il ? »

C’était beaucoup dire. Wilhelm n’était pas très au fait de ce qu’il leur restait véritablement à préparer avant l’arrivée de leurs hôtes. Il allait sans doute être surpris.


Voilà, j'espère que cette ouverture te convient :) si tu vois quelque chose à rectifier, dis moi tout !
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Ingrid Lorre
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MessageSujet: Re: En ordre de bataille [Wilhelm & Ingrid]   En ordre de bataille [Wilhelm & Ingrid] Icon_minitime1Sam 15 Juil - 17:53

Sans vouloir trop anticiper il était évident que ce vernissage allait être un franc succès. Elle l'avait en tout cas assuré à Elfriede, amie de longue date qui avait eu la bonne idée de suivre son mari à Paris et avec qui elle venait de passer une demi-heure pendue au téléphone. Grâce à la force de persuasion de la Propagande les grands noms de l’art des XVIIe et XVIIIe seraient réunis et enfin la lumière serait faite sur les véritables sources d’inspiration des uns et des autres, ce qui ne manquerait pas de réjouir les amateurs d’art, particulièrement s’ils étaient Allemands. A force de le répéter à qui voulait bien l’entendre Ingrid en était même arrivée à presque se convaincre que la façon dont avait été construite cette exposition relevait de la véridicité historique et n’était pas uniquement basé sur une très obscure interprétation de l’évolution de la peinture européenne. Mais par une bonne foi toute relative, quand bien même cette exposition n’aurait été qu’un tissu de mensonges elle n’aurait pas manqué d’affirmer sans se démonter qu’elle n’était que l’expression de la seule vérité.
Avec une petite quinzaines de minutes de retard sur son planning, discussion qui s’était éternisée obligeait, Ingrid descendit de chez elle, déjà apprêtée bien que l’ouverture ne soit pas prévue avant un peu moins de deux heures, et rejoignit en quelques minutes de voiture à peine le palais de Chaillot. Une fois sur l’esplanade elle s’étonna de voir quelques hommes en uniforme mais pas de Whilelm Feigel, qui apparemment ne lui avait pas fait la politesse de l’attendre pour entrer. Certes, elle était en retard. Mais tout de même, le coup était peu classique. Il savait en principe faire preuve de galanterie, toute pleine d’hypocrisie était-elle selon la personne à qui elle était destinée, et elle aurait volontiers parié sur sa patience. Tout en se promettant de le lui faire remarquer gentiment, question de principe, Ingrid se dirigea vers la porte, saluant au passage les subalternes qui se pressaient autour sans sembler oser lui parler, et s’arrêta net face à l’entrée qui restait fermée devant elle. Déjà lassée par le manque cruel de dévouement dont ses compatriotes faisaient preuve, elle se tourna vers l’un deux pour demander d’une voix sèche :
 
« Qu’est-ce que vous attendez ? Je ne vais pas l’ouvrir moi-même. » 
 
La porte était lourde et quitte à faire partie du prétendument sexe faible autant en profiter pour ne pas se risquer à se casser un ongle en la poussant. L’oberleutnant Ellenesavaitplusquoi, que ses collègues s’étaient vraisemblablement mis d’accord pour envoyer en première ligne, arriva près d’elle et à voix basse, comme s’il avait voulu que le bruit, pourtant déjà connus des autres, ne se diffuse pas, la mis au courant de la situation.  

« C’est-à-dire que… Nous avons un léger problème. » 
Les bras croisés et l’air franchement ennuyé, elle attendit en silence qu’il se décide à accoucher de la suite.
« La clef est momentanément égarée. » 
« … » 
 Est-ce qu’elle avait bien entendu ? Car l’espace d’une seconde il lui avait tout de même semblé comprendre qu’ils étaient enfermés dehors, ce qui en plus d’être hautement improbable était profondément ridicule. Très calmement, elle répéta ce qui décemment ne pouvait pas être vrai.
« Vous avez réussi à perdre à la clef du palais de Chaillot ? » 
 
Il n’y avait qu’une porte d’accès, donc littéralement qu’une clef à ne pas perdre, et ces profonds idiots avaient trouvé le moyen de l’égarer ? On nageait donc en plein océan de stupidité et d’incompétence. C’était à se demander comme tous ne s’y étaient pas encore définitivement noyé. Mais tout en se redressant un peu l’oberleutnant voulut minimiser la gravité de la situation.

« En réalité elle n’est pas vraiment perdue, elle est simplement avec l’obergefreiter Gschwandtner, qui n’est pas encore arrivé. Mais bien évidemment quelqu’un est parti le chercher. » 
 
Inutile de dire que cette pitoyable tentative de faire passer une faute grave pour un minime contretemps de planning ne plut pas à Ingrid, qui voyait aussi rouge que ses cheveux et fusilla du regard le messager. Posément, car elle avait toujours eu la colère froide, elle posa une main sur l’avant-bras de l’homme et l’emmena faire quelques pas pour lui expliquer sa vision de la situation.

« Vous avez l’air particulièrement serein et c’est excessivement désagréable. Mais je vais vous aider à comprendre les enjeux de cette exposition, qui apparemment vous échappent. »
 Elle s’arrêta pour lui sourire, ce qui dans les circonstances était plus inquiétant que rassurant.
« Tout ce que Paris compte d’important ne va pas tarder à arriver et, arrêtez-moi si jamais vous pensez le contraire, je doute que le gouverneur et autres officiers apprécient de faire le pied de grues sur le parvis. Alors si vous ne retrouvez pas cette clef dans les cinq minutes je jure de vous faire envoyer dans l’heure servir d’appât sur le front est. » 

La menace étant suffisamment claire elle lui fit signe de déguerpir, ce qu’il fit immédiatement et avec un certain soulagement. Au moment où elle balaya du regard le groupe qui l’entourait pour trouver qui serait la prochaine victime de sa mauvaise humeur elle aperçut cependant Wilhelm, qui avait enfin le bon goût d’arriver et qui, à en croire le flegme qu’il affichait, n’avait pas encore été tenu informé.

« Guten Tag, Frau Lorre. Je vois que j’arrive à point ! Il nous reste deux-trois détails à régler, me semble-t-il ? » 

Elle n’aurait spontanément pas appelé une demi-heure de retard « à point », mais quand on remettait les choses en perspective c’était le cadet de ses soucis. Et puis mieux valait tard que jamais. A présent qu’il était ici il pourrait au moins se montrer utile. Ou à défaut de pouvoir faire quelque chose l’aider à calmer ses nerfs, au hasard en traumatisant des larbins, avant que le coupable ne réapparaisse. Avec un sourire un peu figé elle lui résuma en une phrase la situation.

« Avant de régler lesdits deux-trois détails il serait bon que l’idiot qui a égaré l’apparemment seule et unique clef se manifeste. » 
 
Malheureusement s’assurer que tous les problèmes d’éclairage et autres dispositions de la salle de projection et du buffet n’en étaient plus supposait qu’on puisse entrer. Ingrid s’apprêta à se lancer dans une longue tirade sur la nécessité évidente de prendre des mesures exemplaires à l’encontre des ignares qui les empêchaient de faire leur travail quand elle remarqua Weiss qui avait plus l’air de flâner que de vouloir se rendre utile.

« WEISS. » 
 Heureusement il n’était pas encore sourd à défaut d’inspirer autre chose que le mépris et arriva au pas de course devant Wilhelm et Ingrid, qu’il salua avec une pointe d’angoisse dans le regard.
« On peut savoir pourquoi vous n’êtes jamais là quand on a besoin de vous ? » 
« J’étais… » 
Juste là, effectivement. Mais Ingrid s’en moquait royalement et ne lui laissa pas le temps de se justifier.
« Ce n’était pas une question. »
 Dieu qu’il l’énervait avec ses pitoyables tentatives de se trouver des excuses. Qu’il écoute donc et prenne note au lieu d’ouvrir la bouche.
« Assurez-vous que ce Gschwandtner – l’idiot qui a perdu la clef (elle se tourna une seconde vers Wilhelm pour le lui préciser) – ne se présente pas devant nous. Je fais des réactions allergiques à l’incompétence. Mais je veux que dès demain matin il soit dans un train à destination de n’importe quel endroit qui lui remettra les idées en place. » 

La clémence d’Ingrid n’était pas exactement de notoriété publique et il était a) bon de ne pas faire mentir sa réputation, b) utile de faire occasionnellement des exemples afin que ce genre de situation de ne se reproduise plus. Ah. Et cela faisait tout de même du bien, de passer un peu ses nerfs sur quelqu’un. Elle se sentait tout d’un coup ressourcée et put donc se tourner enfin vers Wilhelm, qui était la seule personne à cinquante mètres à la ronde qu’il ne lui était pas profondément désagréable de voir. Si l’entente était entre eux à géométrie variable et principalement basée sur la fausseté, il n’en restait pas moins un collègue capable et, d’autant plus qu’il était étroitement associé à cette exposition, quelqu’un sur qui on pouvait en théorie compter. Aussi elle lui lança un regard plein d’attentes.

« Par pitié dites-moi que vous apportez de bonnes nouvelles. Le film est-il aussi réussi que vous l’espériez ? Toute cette semaine je n’ai pas cessé de faire les louanges de la Continental, j’espère que vous ne me ferez pas mentir. » 

Et elle lui faisait même particulièrement confiance pour ce qui était d’être à la hauteur de sa réputation. Si au passage il pouvait donc la rassurer sur le caractère brillant de son court métrage cela aurait été hautement apprécié. De mémoire il lui semblait qu’il était ce matin resté très vague sur la question, mais car elle était à ce moment occupée à régler une question de composition florale elle ne s’en était pas formalisé. A la Propagande il n’y avait de toute façon jamais de problème, que des chemins dérobés.
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