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 Quand la témérité est plus folie que courage [Pv. Elsa]

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Jules Dumas
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MessageSujet: Quand la témérité est plus folie que courage [Pv. Elsa]   Quand la témérité est plus folie que courage [Pv. Elsa] Icon_minitime1Ven 14 Juil - 14:56

L’avantage d’un minuscule appartement était qu’il ne fallait pas aller très loin pour mettre la main sur quoique ce soit. Grâce à une optimisation de l’espace couplée à une attention toute relative prêtée à sa dégaine Jules fut donc sur le palier quelques minutes seulement après s’être réveillé – pour cause d’anniversaire d’un officier la soirée de la veille avait été particulièrement longue et la grasse matinée bien méritée. Tout en s’assurant qu’il n’avait pas oublié de glisser dans sa poche le chocolat durement acquis, et à prix d’or, à un fournisseur pas tout à fait légal du cabaret, il referma la porte et descendit d’un pas rapide les marches inégales. Dehors il attrapa son vélo, comme toujours posé contre le mur de l’immeuble, et s’apprêta à l’enfourcher quand la voix joliment aiguë de Pauline, la locataire du premier, lui fit tourner la tête. 
 
« Tu descends vers les Champs ? » 
 
Depuis six ans qu’il habitait ici il l’avait toujours apprécié, Pauline, et particulièrement sa tarte au citron, dont elle ne manquait jamais de lui apporter une part quand elle en faisait une. Pas encore trente ans et déjà veuve, malgré la mélancolie qu’elle trainait partout elle gardait une petite étincelle tout au fond du regard qui lui attirait quelques prétendants face auxquels Jules, grand chevalier qu’il était, avait juré de la protéger si un jour l’un d’eux avait l’audace de lui déplaire. En contrepartie il lui demandait occasionnellement quelques minutes d’aide dans la rédaction de sa lettre hebdomadaire dont il essayait tant bien que mal de faire varier les formules. En somme un échange de bons procédés. Toujours était-il qu’il abandonnait sans trop de remords sa voisine, qui avec ou sans lui avait de toute façon déjà prévu de descendre se mêler à la foule. 
 
« Oh, tu sais, moi les statues ça m’passionne pas. »  
 
Et les discours de généraux encore moins. Bon. Il devait certes reconnaître que l’odeur des gaufres et autres barbes-à-papa ne lui aurait pas déplu, au contraire, mais il n’avait pas exactement envie d’aller déambuler au milieu des Boches. Et surtout, puisque les forces d’occupation seraient trop occupées à exhiber leurs médailles devant le gouverneur ou à s’assurer de la sécurité de ce dernier et de ses sbires, c’était assurément le moment pour aller se balader l’esprit à peu près tranquille. Aussi, car il avait la semaine dernière juré à un certain petit Maksim de lui rapporter une barre de chocolat il était temps d’honorer cette promesse. Accessoirement il avait également donné rendez-vous à la mère du gamin à 14h précise, à la planque, pour lui transmettre l’adresse de la chambre de bonne pas bien reluisante mais qui ferait affaire de prochain logement de fortune. Accessoirement seulement. 
Evidemment Pauline s’était arrêtée à cette fête foraine qui n’était pas un mauvais moyen de se changer les idées, et au fond il la comprenait sans mal. 
 
« On ne te demande pas d’aller voir la statue, juste de profiter de la fête. Je suis sûre que ça sera super et dans tous les cas ça te changerait les idées. » 
« Aujourd’hui je vais me changer les idées en allant boire une limonade sur une terrasse qui ne parle pas allemand. » 
 
A peu de choses près. La terrasse en moins, il ne mentait ni pour la limonade, ni pour les allemands. Il prévoyait en effet de faire un court détour par le café de la rue des cardeurs, dans lequel un bon copain travaillait, pour y acheter trois bouteilles à un prix tout à fait raisonnable. C'était qu'un nouvel endroit sûr où survivre, ça se fêtait ! 
 
« Bon, eh bien bonne journée alors. » 
Pauline haussa les épaules et lui lança un sourire. 
« Tu me raconteras. » 
 
Il grimpa sur son vélo et lui fit un amical signe de la main avant de filer dans la direction opposée à la jeune femme, qui de son côté préférait le bus. 
Achat de boisson et quelques minutes de conversation avec le serveur compris, il lui fallut une bonne quarantaine de minutes pour arriver rue Delambre. Avant d’y tourner il regarda plusieurs fois autour de lui pour s’assurer que personne ne traînait dans les parages, on n'était jamais trop prudent. Heureusement il n’eut cette fois pas besoin de faire le tour du quartier pour éviter les deux policiers qui la dernière fois avaient eu la mauvaise idée de fumer leur cigarette au mauvais coin de rue. Après avoir abandonné son vélo à une centaine de mètres pour ne pas attirer l’attention d’un voisin indiscret il se faufila dans la boutique et descendit à pas feutrés vers la cave. Il frappa trois coups irréguliers sur la porte, comme il avait l’habitude de le faire pour manifester sa présence, mais s’étonna de n’entendre aucune réponse et de voir la porte rester close. Il frappa une deuxième fois et face à l’absence de réaction sentit l’angoisse le prendre à la gorge. Elsa n’était pas du genre inconsciente – enfin si, justement, sa qualité de chef de réseau impliquait par nature une envie de vivre toute relative, mais au milieu du constant danger elle savait tout de même faire preuve d’un certain discernement. Aussi il n’envisageait pas qu’elle ait pu rater un rendez-vous volontairement, et ce en embarquant Maksim, puisque qu’aucun gardien de s’était non plus manifesté. Paniqué face à l’éventualité qu’il ait pu leur arriver quelque chose il donna un coup d’épaule contre la porte, pas fermée à clef mais capricieuse. Une fois à l’intérieur il eut un moment de panique renouvelé en ne voyant pas les cheveux roux d’Elsa, envisagea une seconde qu’il était arrivé malheur, puis reprit son souffle lorsqu’un toussotement lui chatouilla l'oreille et le fit se précipiter dans la minuscule pièce attenante. Dans la demie-obscurité il du plisser les yeux pour apercevoir, terré dans le lit, Maksim qui était à peine visible. Une Elsa absente et un bambin qui n'aurait pas tenu debout, la situation ne lui inspirait rien de bon. Mais malgré un mauvais pressentiment il garda son calme, laissa tomber sa sacoche au bord du lit de fortune et posa le dos de sa main sur le front brûlant de l'enfant. 
 
« Dis-donc, bonhomme, t’as pas l’air en grande forme. » 
 
A moitié endormi, Maksim ne répondit que par un toussotement qui faisait peine à entendre. Jules resta bête un instant, ne sachant quoi faire, puis se réveilla en un sursaut et sorti une bouteille de limonade de son sac. Doucement il passa une main dans la nuque de l’enfant pour l’aider à se redresser un peu et lui tenu la boisson au bout des lèvres pour qu’il en avale une gorgée.

« Tiens, bois un peu. » 
 
Il n’était pas exactement spécialiste mais il avait la jugeote de savoir que l’hydratation était essentielle. Mais avec sa limonade il se sentait surtout profondément impuissant. Et voir ce gamin d’habitude plein de vie greloter et à peine capable d’ouvrir les yeux lui fendait le cœur en plus de l’inquiéter, pendant quelques secondes bien plus que l’absence de son amie. Malheureusement pour ses nerfs il n’avait pas encore de troubles de la mémoire et les deux sources d’angoisse eurent vite fait de se superposer. Accroupi près de Maksim, il soupira pour faire un point sur la situation.

« Bon… J’en conclus que ta maman s’est évaporée dans la nature. » 

Alors qu’elle était censée le retrouver ici et maintenant, quand par ailleurs son fils était malade, qu’approximativement toutes les forces armées de la capitale la recherchaient et qu’en prime, pourvu qu’on se rapproche un peu du centre de Paris, lesdites forces grouilleraient encore plus que d’habitude. Mais au moins Jules pensait comprendre ce qui lui était passé par la tête. En tout cas il espérait que c’était cela. Comme souvent (pour ne pas dire toujours) la rousse avait dû considérer qu’elle ne serait jamais mieux servie que par elle-même et qu’au nom d’un cachet d’aspirine elle pouvait bien risquer sa vie. Quelle inconsciente. S’il n’avait pas été si inquiet Jules l’aurait volontiers maudit pour cette attitude qui relevait plus de la folie que du caractère qu’elle prétendait froid et rationnel.

« Eh bien on va l’attendre ensemble. » 
 
Conscient que ça ne servait sans doute pas à grand-chose il tenta tout de même de réinstaller au mieux le gamin et s’éloigna pour aller s’asseoir par terre, contre le mur d’en face, en attendant ou plutôt en espérant que quelqu’une se décide à franchir la porte. Pendant l’heure qui suivit il ne parvint pas à s’empêcher de penser au pire. Et s’il lui était arrivé quelque chose ? Si quelqu’un l’avait reconnue et qu’elle s’était faite arrêter ? Il tentait tant bien que mal de ne pas y penser mais la possibilité qu’Elsa ne revienne pas lui traversa à de trop nombreuses fois l’esprit. Pour ne pas y songer il ouvrit un moment son livre de Verne, maintes fois relu mais toujours un peu magique, pour en lire quelques phrases à voix hautes, ce qui, en tout cas il voulut le croire, apaisa un peu le sommeil de Maksim. Mais il n’arriva pas au bout de son chapitre, trop préoccupé, et passa donc le plus clair de son temps à attendre en se retenant de bondir pour faire les cent pas.  
Finalement il entendit la porte s’ouvrir brusquement et aussitôt il sauta sur ses pieds. Car il n’avait pas entendu de coups sur le bois il aurait voulu avoir le temps d’atteindre la porte de ce simulacre de chambre avant celui qui venait de pousser celle de l’entrée de la cave, pour s’assurer qu’il s’agissait bien d’un membre du réseau et pas d’un intrus, mais il était à peine debout que quelqu’un entrait. Heureusement il reconnut immédiatement Elsa, à la figure aujourd’hui moins inexpressive que d’habitude, toujours à l’antipode du chaleureux mais qui, presque imperceptiblement, s’était, au moins l’espace de la seconde qu’il lui fallut pour remarquer sa présence, défaite par minuscules touches. Un regard un peu moins dur, un léger pli de la bouche, un nez peut-être un peu froncé, rien qui ne sautait aux yeux et, surtout, rien qui ne dura. Jules n’était même pas certain d’avoir effectivement saisi une pointe de sentiment sur le visage de la rousse que déjà il retrouvait cet air glaçant qui ne la quittait jamais. Mais aujourd’hui n’était pas le moment de s’en offusquer, encore moins de se laisser impressionner. A voix basse, pour ne pas réveiller Maksim, il prit aussitôt le ton de l’accusation, qui lui était si peu familier, au lieu de l’accueillir à bras ouverts. Bien sûr un poids s’était envolé de sa poitrine à l’instant même où elle était entrée, mais cela ne changeait rien au fait qu’elle s’était comporté de façon totalement déraisonnable.  
 
« Où est-ce que tu étais ? Je me suis fait un sang d’encre ! Tu aurais au moins pu laisser un mot, j’ai cru qu’il t’était arrivé quelque chose. »
Il n’était pas exactement un grand habitué des reproches, du moins il les attirait plus qu’il ne les formulait, mais pour une fois les rôles méritaient bien d’être inversés. Au moins pendant une minute, pour marquer le coup.
« Si tu avais besoin de quelque chose il fallait attendre que j’arrive, tu me l’aurais dit et je m’en serai occupé pour toi. » 

Comment, il ne savait pas, mais il aurait trouvé. Pour Elsa et Maksim il n’y avait que des solutions, il s’était promis de toujours en trouver. Il soupira en se rappelant que tout ce qu’il pourrait dire ne changerait de toute façon jamais la rousse, dont la caractéristique principale était de n’écoutait personne sinon elle-même, et tourna la tête pour observer un instant Maksim.

« Est-ce qu’au moins tu as eu ce que tu voulais ? »

Incapable de masquer son inquiétude bien longtemps, il fixa de nouveau Elsa avec cette fois une petite lueur d’espoir, voulant croire qu’elle allait sortir de sa poche quelques comprimés magiques ou au moins une bonne nouvelle.
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