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 La Résistance: 1940-1944

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MessageSujet: La Résistance: 1940-1944   La Résistance: 1940-1944 Icon_minitime1Dim 27 Mar - 19:25

Avant toute chose, je tiens à préciser que cet exposé est le fruit de plusieurs heures de travail. Merci de ne pas le réutiliser, le redistribuer ou vous en inspirer. C'est un travail totalement personnel.


Comme promis les berniques, une fois fini, je le met en ligne. J'espère qu'il vous apportera des infos en plus =). A disposition pour questions/commentaires, et vous pouvez aussi poster à la suite ^^

Le power point n'est là qu'à titre illustratif, s'y trouvent des photos et des affiches en rapport avec le sujet


Power Point: La resistance Française
Le mot de passe est: yellowthebest
je vous fais confiance pour ne pas l'utiliser à votre avantage




Introduction

La Résistance comme « l'ensemble des combats menés au nom de la liberté de la patrie et de la dignité humaine » contre l'occupant et ses aides, Henri Michel.
La seconde guerre mondiale en France, c’est 60 000 déportés politiques et 30 000 fusillés. .
Dès la fin de la guerre, 250 000 cartes de Combattants Volontaires de la Résistance sont distribuées aux candidats présentés par les 45 mouvements homologués de la Résistance française et les 270 réseaux de la France combattante - qui dépendaient directement du Bureau central de renseignements et d'action (BCRA) de Londres. Selon cette définition administrative, les membres des réseaux du Special Operations Executive (SOE) ne sont pas comptabilisés puisqu'ils dépendaient d'une puissance étrangère, le Royaume-Uni. Certains mouvements ont été plus laxistes que d'autres pour donner leur agrément à des candidats douteux. D’un point de vue militaire, la résistance, c’est quinze divisions de plus associées aux forces alliées. Du côté politique, elles changent la donne, notamment en donnant une légitimité à la France libre d'abord, et aux nouveaux pouvoirs qui émergent à la Libération ensuite. Il y a différentes manières d’envisager les motivations des résistants par rapport à leur entrée en clandestinité : ne réaction nationale contre l'occupation étrangère et de lutte militaire pour l'indépendance nationale, qui est la principale, ou l'une des principales motivations chez la majorité des résistants, et ne lutte politique et morale contre le nazisme, contre la dictature, contre le racisme et la déportation
Alors, nous pouvons nous demander : qu’est ce qu’être résistant ? Dans une première partie, nous verrons les origines, les tendances et l’unification de la résistance, dans une seconde, la résistance sous toutes ses formes, et enfin, le rôle de la résistance dans la libération de la France

I.Origines, mouvements et unifications


A. Résistance intérieure


La résistance intérieure française, appelée en France la Résistance, désigne l'ensemble des mouvements et réseaux clandestins qui durant la Seconde Guerre mondiale ont poursuivi la lutte contre l'Axe et ses relais collaborationnistes sur le territoire français depuis l'armistice du 22 juin 1940 jusqu’à la Libération en 1944.
Cette lutte a consisté en des actions de renseignement, de sabotage ou des opérations militaires contre les troupes d'occupation (essentiellement allemandes) et aussi les forces du régime de Vichy. Mais elle englobe aussi des aspects plus civils et non-violents, ainsi l'existence d'une vaste presse clandestine, la diffusion de tracts, la production de faux papiers, l'organisation de grèves et de manifestations, la mise sur pied de multiples filières pour sauver les prisonniers de guerre évadés, les réfractaires au STO et les Juifs persécutés. La Résistance a pu se manifester en ville comme à la campagne, surtout après la naissance des maquis au printemps 1943. L'armée des ombres a rassemblé des hommes et des femmes de tous horizons, exposés tous à une forte répression de la part du RSHA (dont fait partie la Gestapo), de l’Abwehr, de la Wehrmacht, ainsi que de la Milice française, ou encore de la police de l’État français. Si la Résistance active et organisée n'a jamais rassemblé plus de 2 ou 3 % de la population française, elle n'aurait pu survivre ni se développer sans de multiples complicités populaires, en particulier à l'époque des maquis. L'histoire de la Résistance intérieure, toute différente qu'elle soit de celle de la France libre, n'est pas dissociable de cette dernière. Le général de Gaulle, chef des Français libres, a ses agents en métropole occupée par le biais des réseaux du BCRA ou d'envoyés tels que Jean Moulin, Pierre Brossolette et Jacques Bingen. Ces derniers reçoivent la charge d'unifier la Résistance intérieure, sous l'égide de Londres puis d'Alger. La création du Conseil national de la Résistance par Jean Moulin, le 27 mai 1943, puis celle des Forces françaises de l'intérieur (FFI) par Jacques Bingen, le 1er février 1944, marquent les jalons essentiels d'un processus d'unification parfois difficile, mais sans équivalent dans le reste de l'Europe occupée.
Des formes de résistance ont également existé en Afrique française du Nord et dans le reste de l'Empire colonial français, ainsi que dans les trois départements annexés.


B. Résistance extérieure


Après la défaite de la France en 1940, le nouveau gouvernement formé par le Maréchal Pétain demande l’armistice signé le 22 Juin 1940. La moitié du territoire est occupé et l'autre moitié forme la zone «dite libre» dirigée par Pétain. Mais, dès le 18 juin, à Londres, Charles de Gaulle appelle «Tous les Français» à continuer le combat à ses côtés. Des quatre coins du monde, de nombreux volontaires viennent lutter avec nous pour «la libération de la France et la liberté de tous les peuples». Les Forces terrestres de la France Libre encadraient en 1940 les colonies africaines qui venaient de se rallier à la France Libre. En novembre, elles furent grossies par l'apport des combattants noirs volontaires et occupèrent le Gabon en y faisant flotter le pavillon à Croix de Lorraine. Les Forces navales Françaises Libres avaient à leur actif le ralliement de Saint-Pierre-et-Miquelon, des Iles Wallis et Futuna en Océanie, de la Réunion dans l'Océan Indien. En 1943, les soldats français libres étaient 31 900. Les unités africaines groupaient un millier de volontaires âgés d'environ 23 ans. Pourtant, il n'était pas rare de rencontrer de jeunes recrues de 16 ou 17 ans. lls formaient une unité singulière de gens aux nationalités diverses : de nombreux Algériens, des Républicains espagnols, des exilés russes, quelques Libanais et bien sûr des métropolitains. Autant de nationalités prêtes à «mourir pour la France». Libérer la France, c'est affirmer l'union du pays natal avec la métropole. les Forces polonaises qui ont pu échapper à l'anéantissement de leur pays ont repris la lutte auprès des alliés dès 1939 (La Brigade Autonome de Chasseurs du Pohdale à Narvik en Norvège) et des F.F.L. après l'armistice de Juin 1940. 30 000 polonais se sont engagés dans les unités spéciales de la Légion étrangère. Ils ont été rejoints par 9000 Tchèques dont 112 pilotes de chasse. En 1939, de nombreux civils et l'armée républicaine espagnole passent la frontière française pour fuir la terreur franquiste. Ils sont internés par la France dans des camps du sud-ouest, dans des conditions souvent effroyables. Certains parviennent à gagner le Mexique. Mais beaucoup s'engagent dans les rangs de la Légion étrangère pour combattre dès 1940 dans le Nord de La France puis aux côtés des alliés.

C. Unité pour plus de réussite


L'histoire de l'unification de la Résistance est indissociable de celle de Jean Moulin. En 1941, une Résistance intérieure commence à se former, incarnée en zone sud, indépendamment des agents de la France libre. La France Libre et la Résistance intérieure ont besoin l’une de l’autre. La Résistance a besoin d’armes, de matériel, la France Libre doit acquérir une certaine légitimité sur le territoire. Jean Moulin est préfet d’Eure et Loire et a fait parti du cabinet du ministre de l’air, Pierre Cot, il a donc des appuis dans les réseaux antifascistes. Il entreprend de recenser les résistants potentiels dès 1940, et le 25 octobre 1941, il rencontre le général de Gaulle à Londres qui lui confie la mission de rallier et d'unir les mouvements de résistance, et de créer une Armée secrète unifiée, établissant ainsi une distinction entre forces militaires et organisations politiques. Moulin est parachuté dans la nuit du 1er au 2 janvier 1942 avec des fonds (un million et demi de francs) pour les mouvements, et du matériel de transmission. Durant l'année 1942, Moulin, dont le pseudonyme est Rex avant de devenir Max se concentre sur la zone sud. Des services administratifs communs sont mis sur pied : en avril 1942, le Bureau d'information et de propagande, sorte d'agence de presse clandestine, et en juillet 1942, le Comité général d'études chargé d'étudier les réformes politiques et économiques à mettre en œuvre à la Libération. La coordination des mouvements de la zone sud et la fusion de leurs moyens militaires buttent sur des rivalités internes qui obligent à organiser un voyage des quatre leaders à Londres. Il faut un an à Moulin pour parvenir à former un noyau solide autour duquel peuvent cristalliser les autres composantes de la Résistance, et notamment celles de la zone Nord : le 26 janvier 1943, les trois grands mouvements Combat, Franc-tireur et Libération-Sud fusionnent pour former les Mouvements unis de la Résistance (MUR). Jean Moulin en assure la présidence, Henri Frenay est commissaire aux « affaires militaires », Emmanuel d'Astier de La Vigerie aux « affaires politiques » et Jean-Pierre Lévy aux « renseignements et à l'administration ». Les relations entre l'Armée secrète, supposée intégrer les différents groupes armés et corps francs des mouvements, et les MUR, font problème : les responsables des MUR ne veulent pas d'une séparation entre l'activité militaire et l'activité politique ; ils ne veulent pas non plus que l'AS dépende directement de Londres. Au cours du second semestre de 1943, les territoires de l’Empire français et les forces armées extérieures et intérieures deviennent dépendants du Comité français de la Libération nationale (CFLN) créé en juin et celui-ci prend, le 4 avril 1944, le nom de Gouvernement provisoire de la République française (GPRF). Dès lors, la Résistance forme un tout organique et peut tirer sa force de son insertion même dans la nouvelle structure politique. Le GPRF comprend une assemblée consultative au sein de laquelle on trouve des représentants de tous les mouvements de résistance ; aussi, au printemps 1944, l’union s’accomplit-elle progressivement entre l’Armée secrète, l’Organisation de résistance de l’armée (ORA) et les Francs-tireurs et partisans (FTP). L'unification de la Résistance en zone Nord s'effectue avec presque un an de décalage par rapport au processus amorcé en zone Sud, le processus d'unification en zone Nord se fait plutôt en marge de la mission de Moulin. C'est avec un mandat de divers mouvements et organisations syndicales que Christian Pineau, qui a fondé Libération-Nord, gagne Londres en mars 1942 et négocie son ralliement à de Gaulle. Le Comité de Coordination créé le 26 mars 1943 regroupe tous les mouvements de l'ancienne zone Nord, c'est-à-dire l'Organisation civile et militaire (OCM), Ceux de la Résistance (CDLR) et Ceux de la Libération (CDLL), et organise leurs services « Action » sous l'autorité de la France Combattante. La résistance communiste n’est entrée en communication avec de Gaulle qu'au deuxième trimestre 1942.

II. La résistance sous toutes ses formes


A. La guérilla


Il s’agit surtout des groupes communistes. Il s'agit de perpétrer des attentats pour frapper l'ennemi au cœur des villes. Une première vague d'attentats a lieu immédiatement après l'entrée en guerre de l'URSS, en juin 1941. Les communistes ont alors un objectif clair, participer à la guerre aux côtés de l'URSS de la même façon que les Français libresparticipent à la guerre aux côtés des Britanniques. L'objectif est d'immobiliser le maximum de troupes allemandes à l'Ouest.
Pierre Georges, plus connu sous le nom de Fabien, abat un officier allemand de l'intendance, l'aspirant Moser à la station de métro Barbès, le 21 août 1941. Cet attentat, et ceux qui sont perpétrés dans les semaines suivantes par de jeunes communistes ont une efficacité naturellement dérisoires au regard de l'objectif visé et coûtent la vie à de nombreux otages parmi lesquels des chefs de la résistance, tel que d'Estienne d'Orves. Curieusement, la presse communiste clandestine se fait très discrète sur ces attentats, surtout le dernier, celui de Nantes qui déclenche en représailles l'exécution de 98 otages. Les communistes renoncent temporairement à ce type d'action trop impopulaire.
Les groupes qui livrent à Paris une série d'attaques directes contre des soldats ou des officiers Allemands de juillet à octobre 1943, sont autrement mieux organisés. Joseph Epstein, alias colonel Gilles est un responsable des FTP-MOI à qui l'on a également confié la responsabilité des combattants FTP de l'ensemble de la région parisienne où la formation de véritables commandos de quinze combattants permet de réaliser un certain nombre d'actions spectaculaires, comme l'attaque d'un détachement allemand qui monte vers la place de l'Étoile au pas de l'oie. Cela n'aurait pas été possible avec les groupes de trois qui étaient la règle dans l'organisation clandestine depuis 1940. Ces commandos de la MOI sont constitués d'étrangers. Le groupe de Manouchian est le plus célèbre.
Le sabotage est une forme d'action que peuvent ambitionner tous les groupes désireux de dépasser la diffusion de presse clandestine. De nombreux laboratoires clandestins se mettent en place pour produire les explosifs, indispensables. Jules Dumont et la chimiste France Bloch-Sérazin montent en août 1941 un petit laboratoire pour fournir des explosifs aux premiers combattants communistes. Le laboratoire produit également des ampoules de cyanure pour permettre à ces combattants de se soustraire à la torture en cas d'arrestation. France Bloch est arrêtée en février 1942, torturée, déportée à Hambourg et décapitée à la hache en février 1943. En zone Sud, l'ancien royaliste Renouvin se livre aux mêmes activités pour le compte des groupes francs de Combat.
À la longue, le vol de dynamite sera préféré à la fabrication artisanale. Les Britanniques en parachutent également des tonnes à destination de leurs réseaux SOE dont l'une des missions essentielles est le sabotage. Les chemins de fer sont la cible préférée des saboteurs. On comprend d'ailleurs bien vite que le déboulonnage est autrement plus efficace que les explosifs.
Les déraillements de train sont d'une efficacité discutable pendant toute la période de l'occupation où les Allemands parviennent à réparer les voies assez rapidement. Après le débarquement de Normandie et celui de Provence, joints aux bombardements alliés, ils peuvent désorganiser plus efficacement la retraite des Allemands. Les sabotages des voies font évidemment moins de dégâts collatéraux que les bombardements.
Les sabotages du matériel sortant des usines d'armement a été une forme d'action plus discrète, mais vraisemblablement au moins aussi efficace que les attentats à l'explosif.
De même, des résistants « individuels » ou en petit groupe ont obtenu des résultats, de diverses manières « non violentes ». En truquant des documents et des rapports, des fonctionnaires ont réussi à priver des usines « collaboratrices » d'une partie des matières premières, de l'énergie ou de la main-d'oeuvre nécessaires. D'autres ont "recommandé" à divers industriels de modérer leur production et leurs livraisons aux occupants. À la SNCF, bon nombre de cheminots retardaient autant que possible le transport vers l'Allemagne des marchandises prises en France, ainsi que l'acheminement du matériel militaire allemand, par exemple en faisant « se perdre » les wagons non escortés. Ainsi un wagon de moteurs d'avions pour chasseurs Fw 190, attendu à Brest, a « disparu » pendant six semaines avant d'être retrouvé en Allemagne.
On désigne par maquis des groupes de résistants opérant dans les régions peu accessibles, où une végétation abondante peut masquer des mouvements de groupes. Les massifs montagneux français, Alpes, Jura, Massif central, Morvan… sont souvent propices à de telles implantations.
À quelques exceptions près, comme celle de Georges Guingouin ou Jean Longhi, les résistants ne songent guère à créer des maquis avant 1943. C'est l'afflux de réfractaires qui tentent d'échapper au Service du travail obligatoire (STO) instauré à partir du 16 février 1943 qui suscite la création des maquis, où des résistants plus chevronnés encadrent les jeunes réfractaires. Par ailleurs, à cette même date, la Résistance a atteint un degré de maturité suffisant pour envisager le contrôle de quelques territoires. Surgissent alors des problèmes de toutes sortes : motivation très variable de la part des réfractaires pour adhérer à un projet de résistance, difficultés matérielles pour l'approvisionnement, armement insuffisant, mais au cours du temps, un nombre assez considérable de maquis sont créés, au point qu'ils symbolisent, dans une certaine mesure, l'idée même de résistance.
À travers les maquis, la résistance prend elle-même des formes diverses, selon les tactiques adoptées. On y voit s'exprimer des divergences qui apparaissent dans la dernière année de l'occupation allemande.
La Milice créée le 23 janvier 1943 à la suite de la dissolution de l'armée d'armistice consécutive à l'invasion de la zone sud par les Allemands, va devenir un acteur important de cette période. Elle est engagée dans la lutte contre le maquis, comme force frontale dans des interventions de basse ou moyenne intensité et comme force secondaire dans les attaques de large envergure menées par l'armée allemande. Ceci donne à cette période de 1943-1944 une allure de guerre civile, qui ne se termine que fin 1944 avec l'arrêt de l'épuration et l'affirmation du gouvernement de De Gaulle.



B. Espionnage et contre propagande


Les réseaux de renseignement sont de loin les plus nombreux et les plus étoffés. Il s'agit, bien sûr de collecter des renseignements de valeur militaire : constructions sur la façade atlantique, effectifs des unités de la Wehrmacht basées en France… On assiste souvent une compétition entre le BCRA et les différents services britanniques pour prendre contact avec les réseaux qui se sont mis en position de fournir des renseignements intéressants.
Les premiers agents de la France libre débarquent sur la côte bretonne dès juillet 1940. Ce sont le lieutenant Mansion, Saint-Jacques, Corvisart, Rémy, qui n'hésitent pas à prendre contact avec les milieux militaires anti-allemands de Vichy comme Loustaunau-Lacau et le colonel Groussard dont ils sont proches idéologiquement. Les différents mouvements ont bien compris l'intérêt de disposer de réseaux de renseignements pour se faire reconnaître et toucher des subsides de la part du BCRA ou des Britanniques. Le service de renseignement des FTP s'appelle la FANA. Il est dirigé par Georges Beyer, le beau-frère de Charles Tillon. La transmission des renseignements se fait d'abord par émetteur radio. Plus tard, lorsque les liaisons aériennes par Lysander deviennent plus fréquentes, une partie des renseignements est également acheminée par ces courriers. Selon Passy, le responsable du BCRA, en 1944, 1 000 télégrammes quotidiens transitent par radio, auxquels il faut ajouter plus de 20 000 pages et 2 000 plans par semaine. On appelle les opérateurs radio des pianistes. Beaucoup sont repérés par les voitures goniométriques allemandes qui patrouillent également en zone sud dès l'été 1943. De ce fait, comme le rappelle Jean-François Muracciole, en proportion, ce furent les réseaux qui subirent les plus lourdes pertes. Après la guerre, 266 réseaux directement liés au BCRA sont reconnus, comprenant 150 000 agents dénombrés.


C. Autres formes de résistance


Tout résistant n'est pas nécessairement clandestin. Mais la quasi-totalité possède un pseudonyme sous lequel il doit seul être connu de ses camarades et de ses « contacts ».
Jean Moulin est ainsi Rex puis Max. Les Allemands surnomment le réseau Alliance l'Arche de Noé parce que tous ses membres portent des noms d'animaux. Les chefs du BCRA trouvent plutôt leur inspiration dans les stations du métro parisien (Passy, Corvisart, Saint-Jacques). Le choix d'un nom de guerre peut être sans dimension spécifique, un produit du hasard ou d'une décision d'en-haut, mais aussi revêtir un sens bien particulier. Jean Moulin, brillant artiste amateur, rend hommage au grand poète juif Max Jacob. Les résistants les plus importants ou les plus recherchés doivent changer en permanence de pseudonymes pour brouiller les pistes. Beaucoup de résistants substituent après la guerre leur nom de combat à leur nom de famille, d’autres l’accolent à leur vrai nom. Outre un pseudonyme à usage interne, le résistant a fréquemment besoin d'une fausse identité secrète. Cela passe par la confection de faux papiers. En général, la fausse identité conserve les mêmes initiales, pour coïncider avec celles brodées sur le linge personnel. Souvent, le résistant se vieillit s'il est en âge de subir le STO, il prétend être originaire de l'Afrique du Nord déjà libérée ou d'une ville dont l'état-civil a été bombardé. S'il est arrêté, la question est de voir si sa fausse identité « tient », au moins pour préserver ses proches de représailles et pour empêcher les Allemands de remonter les filières. Le résistant évite souvent de dormir chez lui, ou s'il est passé définitivement à la clandestinité, il doit se trouver une « planque » dont l'adresse ne sera connue que de lui seul et d'un nombre minimal d'agents de liaisons. La majorité des résistants n'a pas manifesté de goût prononcé pour la violence ni même pour la lutte armée. Les mouvements sont extrêmement fragiles et vivent sous la menace permanente des arrestations et des démantèlements. Il suffit d'une filature ou d'une arrestation pour que les Allemands ou leurs relais français remontent une filière et réalisent à terme de vastes « coups de filets » qui déciment la Résistance.
Beaucoup de personnes « tombent » à cause d'une « souricière », c'est-à-dire un lieu de rendez-vous découvert où les Allemands arrêtent un à un les résistants qui se présentent. C'est ainsi que près de 80 militants de Défense de la France, donnés, sont arrêtés en juillet 1943 à la librairie « Au Vœu de Louis XIII », au 68 rue Bonaparte, dans la VIe arrondissement de Paris. Des rafles ont également lieu, ainsi celle retentissante, le 23 novembre 1943, contre l'Université de Strasbourg repliée à Clermont-Ferrand.
La prison, la torture par la Gestapo, l'exécution par fusillade ou décapitation, ou la déportation souvent sans retour dans les camps de concentration nazis sont souvent le terme de l'action (ou de la vie) du résistant. En particulier le camp de Souge en Gironde, le stand de tir de Balard et surtout le Mont-Valérien à Paris voient les exécutions d'innombrables résistants. À Lyon de nombreux résistants sont internés au Fort Montluc avant leur exécution ou leur déportation. Les femmes étaient plutôt transférées en Allemagne pour y être décapitées. Avant d'être chassés de France, les Allemands vident les prisons et massacrent par centaines leurs détenus politiques. À partir du printemps 1942, les Allemands ont cependant privilégié la déportation en camp de la mort sur les exécutions. La sauvagerie et l'effroyable mortalité des camps nazis ont privé des milliers de résistants de toute chance de revoir un jour les leurs. Dans la nuit du 1 au 2 septembre 1944, 102 militants du réseau Alliance sont même gazés au camp du Struthof. En dépit des risques encourus, il est très rare que l'on quitte la Résistance. Les rescapés n'ont pourtant pas toujours le droit à une deuxième chance. Certains résistants, notamment communistes, ont vu leur famille entière réprimée et exterminée. Certains se suicident pour ne pas parler sous la torture.

III. La fin de la guerre


A. L'aide des alliés


Durant la guerre, 7 498 opérations aériennes alliées ont permis de livrer 10 486 tonnes d'armes, de munitions et de vivres aux résistants, avec un pic durant l'été 1944. Il s'agit cependant seulement d'armes légères, les appels des maquis pour la livraison d'armes lourdes ayant été refusés par les généraux anglais et américains après avis de Churchill et Roosevelt.

B. Rôle de la résistance dans la libération du territoire


Une motivation principale des deux formes de résistances, extérieure et intérieure, était que les Français soient présents aux côtés des alliés lors de la victoire finale espérée. En septembre 1943, les résistants corses déclenchent une insurrection qui libère l'île avec l'aide de commandos venus d'Afrique du Nord. Le débarquement allié du 8 novembre 1942 en Afrique du Nord avait permis aux Services Spéciaux français établis à Alger d'envoyer la mission secrète Pearl Harbour dès le 14 décembre 1942, mission commandos pour coordonner les réseaux de résistance en vue d'un débarquement rapide. La Corse est le 1er département français libéré le 4 octobre 1943. À partir de juin 1944, FFI et FTP, théoriquement unifiés sous le commandement du général Kœnig s'efforcent de participer activement à la libération des autres départements français. À la suite du débarquement en Normandie, en juin 1944. Les maquis et les différents réseaux de sabotage interviennent, soit en engageant le combat afin de fixer les forces ennemies, soit en désorganisant les réseaux de communications ferroviaires utilisés par les Allemands : plan vert pour les voies ferrées, plan violet pour les lignes téléphoniques et plan bleu pour les installations électriques. Le plan Paul, vise, lui, à détruire les dépôts allemands de munitions et de carburants, à harceler les renforts allemands et à préparer l'arrivée des troupes alliées. Le déclenchement de l'insurrection parisienne qui s'est achevé par la Libération de Paris le 25 août 1944 avec l'appui de la 2e division blindée du général Leclerc est un des moments glorieux les plus célèbres de la Résistance française. On se réfère souvent au commentaire du général Eisenhower dans son « Rapport sur les opérations en Europe des forces expéditionnaires » :
« Notre QG estimait que par moment, la valeur de l'aide apportée par les FFI à la campagne représentait l'équivalent en hommes de 15 divisions d'infanterie et grâce à leur assistance, la rapidité de notre avance en France en fut grandement facilitée. »
Une division d’infanterie =10 000 hommes.

C. Gouvernement provisoire


Le 10 janvier 1944, une ordonnance du général de Gaulle crée en France des commissaires généraux de la République qui ont vocation à jouer le rôle de préfets dès lors que le pouvoir aura basculé, tout ou partie du côté de la Résistance. Au fur et à mesure que les troupes alliées progressent, des Comités départementaux et locaux de libération (CDL et CLL) constitués par des résistants sont mis en place dans la France libérée, ces comités se substituant à l'administration de Vichy. Dans le même temps, des cours de justice et des chambres civiques sont créées avec la participation de résistants. Il s'agit d'éviter, dans la mesure du possible, les exécutions sommaires et les règlements de compte qui accompagnent souvent la libération des différentes régions, et de mettre en place une « épuration légale » des collaborateurs.
CDL, CLL et milices patriotiques constituent parfois, en particulier dans les départements où la résistance communiste est en position de force, une menace de contre-pouvoir face aux commissaires de la République et aux préfets nommés par le Gouvernement provisoire de la République française qui se sont rapidement imposés partout. Le 9 septembre 1944, après la Libération de Paris, de Gaulle forme un gouvernement d'Union nationale qui prépare des élections. Il faut attendre la libération quasi-totale du territoire, en hiver 1945, pour organiser des élections municipales en avril et mai, et législatives en octobre 1945. Les Allemands capitulent le 8 mai 1945, la légalité républicaine est rétablie, et la page de la Résistance est tournée.


Conclusion :


Dans l'immédiat après-guerre, alors que les anciens Résistants investissent les lieux du pouvoir en même temps qu'ils structurent toutes sortes d'amicales d'anciens combattants, une frange de l'opinion, l'extrême droite de l'époque, prend parti pour Pétain et le régime de Vichy, contre les « vainqueurs » du moment que sont, en résumé, les anciens résistants, et utilise l'expression de « mythe de la Résistance » à la suite de celle d'« épuration sauvage ». Ce sont les derniers soubresauts de cette quasi guerre civile qui a secoué la France dans les dernières années de l'occupation et au cours de la Libération. Au cours des deux décennies qui suivront, la mémoire collective, exprimée, par exemple par les manuels scolaires aura tendance à mettre en avant une France résistante ce qui permettait de ne pas s'appesantir sur la politique de collaboration du régime de Vichy. « le Général de Gaulle s'appliqua à reconstruire la France en se fondant sur un mythe : au fond, la France éternelle n'avait jamais accepté la défaite. La Résistance était un coup de bluff qui avait marché, devait-il dire » Eric Hobsbawm. Après la guerre, le PCF se pose en « parti des 75 000 fusillés », alors que tous n'étaient pas communistes. Le parti récupère par exemple à son profit des évènements comme les exécutions de Châteaubriant. Un grand pas dans l'acceptation par la France de sa propre histoire est fait par le président de la République Jacques Chirac quand il détruit ce mythe de la France entière unie dans la Résistance, par sa déclaration lors de l’anniversaire de la Rafle du Vel D’Hiv en 1995.
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MessageSujet: Re: La Résistance: 1940-1944   La Résistance: 1940-1944 Icon_minitime1Lun 28 Mar - 15:07

Je n'ai que trois mots : OH. MY. GOD.
ÇA ! c'est de l'exposé sur la Résistance ! *-*
C'est super bien détaillé, j'ai mis trois plombes à tout lire par contre MDR', mais c'est waow quoi O.O
Tu vas cartonner (a)
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MessageSujet: Re: La Résistance: 1940-1944   La Résistance: 1940-1944 Icon_minitime1Lun 28 Mar - 15:13

mdr, j'avoue il est TRES long, mais après tout, je dois tenir 30 minutes donc bon XD

Contente qu'il te plaise, j'espère bien que je vais cartonner (yn)
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Elsa Auray
Elsa Auray
J'ai vu la mort se marrer et ramasser ce qu'il restait.



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MessageSujet: Re: La Résistance: 1940-1944   La Résistance: 1940-1944 Icon_minitime1Ven 1 Avr - 21:21

Géniaaal *-* (oui, j'ai enfin eu le temps de lire \o/)
BRAVO, si avec ça t'as pas une putain de note rolling Très intéressant *o*
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MessageSujet: Re: La Résistance: 1940-1944   La Résistance: 1940-1944 Icon_minitime1Sam 2 Avr - 10:09

Merciiiiii =$ contente que ça t'ai plus ^^ (depuis le temps que je saoulai tout le monde avec XD)
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MessageSujet: Re: La Résistance: 1940-1944   La Résistance: 1940-1944 Icon_minitime1

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