La Tour Eiffel est l'emblème par excellence de la capitale française. Admirée et visitée par de nombreux habitants francophones et étrangers venus de tous les horizons, la célèbre tour remporte tous les suffrages, et ne fais que des adeptes. Son époustouflante hauteur et son étonnante construction la rendent exceptionnelle aux yeux de tous, bien que l'on soit obligé d'y contempler un immense drapeau aux armes du IIIè Reich.

Voici les locaux d'un des derniers quotidiens encore actifs à Paris, le Courrier parisien, un journal populaire grand public. Y sont rassemblés la rédaction, toujours bruissante d'activité, et l'imprimerie au sous-sol. Si la direction est inchangée avec Paul Leroy à sa tête, l'année 1943 a vu un virage idéologique avec le départ du rédacteur en chef qui conservait pourtant quelques marges de manœuvre et l'arrivée de Gabriel Meilland, imposé directement par l’État français de Vichy. Entre subventions de Vichy, censure et surveillance allemandes, le Courrier parisien est donc devenu un nouvel organe de propagande du pouvoir en place et l'ambiance qui règne dans ses bureaux est délétère. Et pourtant dans le secret de la nuit, les presses continuent à tourner pour imprimer un journal clandestin, Le Réveil, à la barbe des autorités.

Rue de Lille, dans l'hôtel Beauharnais se tient désormais l'ambassade du IIIè Reich à Paris. C'est un endroit étroitement surveillé, dans lequel on n'entre qu'avec une très bonne raison, même lorsque l'on fait partie de l'armée allemande. Ici se gèrent toutes les relations non-militaires entre la France et l'Allemagne.

Au 57 rue de Varenne, dans l'hôtel Matignon, se tiennent les quartiers de la délégation générale dans les territoires occupés, autrement dit de l'ambassadeur de Vichy à Paris, Eugène de Fabre de Mazan. Depuis cet hôtel, Vichy tente tant bien que mal de garder la main sur les affaires françaises, et communique avec les autorités allemandes. Un haut lieu de la collaboration française en somme, qu'on ne voit pas toujours avec un très bon oeil dans Paris.

Le Palais-Bourbon qui abritait la Chambre des Députés a été déserté dès les premiers jours de la défaite française et c'est l’État-major administratif du Grand-Paris (Gross Paris) qui s'y installe. C'est là que les Allemands dirigent concrètement Paris et donnent leurs ordres à la préfecture de la Seine qui doit leur envoyer ses circulaires pour approbation avant de les promulguer. La vieille Chambre ne connaît donc plus de débats passionnés entre hommes de divers partis mais a été séparée en plusieurs bureaux pour des officiers allemands et leurs petites mains, et est presque inaccessible aux Parisiens. Depuis 1940, cependant, ces derniers ont eu le temps de s'habituer à ce que la colonnade donnant sur la rue soit dissimulée par le drapeau nazi et des messages de propagande.

L'hôtel Lutetia, construit en 1910 dans le pur style Art Déco, s'élève au 45, boulevard Raspail et s'il a accueilli de nombreux artistes dans l'entre-deux-guerres, il a été réquisitionné par l'occupant dès 1940. S'y sont installés les bureaux du service de renseignement de la Wehrmacht, l'Abwehr. L'entrée n'est permise qu'à des personnes triées sur le volet car c'est là que l'on espionne et que l'on interroge les suspects. Ironie macabre : c'est en face, au numéro 54, que se trouve la prison allemande du Cherche-Midi où sont enfermés les résistants ou les diffuseurs de tracts qui attendent de passer en jugement.